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Le Patriarche

Sa Sainteté Cyrille, patriarche de Moscou et de toute la Russie


Le dialogue de l’Église avec un monde qui lui est étranger fait partie intégrante de la mission orthodoxe. Celle-ci n’est pas toujours une prédication directe de la Parole de Dieu. Cependant, elle aide des millions d’hommes à voir l’orthodoxie de différents points de vue, notamment à en sentir la beauté et la force.

Données biographiques générales

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Sa Sainteté le patriarche Cyrille (Vladimir Mikhaïlovitch Goundiaev) est né le 20 novembre 1946 à Leningrad de :

  • Goundiaev Mikhaïl Vassilievith, prêtre, décédé en 1974.

  • Goundiaeva Raïssa Vladimirovna, professeur d’allemand, puis femme au foyer, décédée en 1984.

Il a un frère aîné, l’archiprêtre Nikolaï Goundiaev, professeur de l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, recteur honoraire de la cathédrale de la Transfiguration-du-Sauveur de Saint-Pétersbourg.

Son grand-père, le prêtre Vassili Stepanovitch Goundiaev, prisonnier du camp des îles Solovki, a été condamné à plusieurs peines d’emprisonnement et de déportation dans les années 1920, 1930 et 1940 pour son engagement religieux et sa lutte contre le schisme des rénovateurs.

Après la 8e classe, V. Goundiaev a travaillé à l’Expédition géologique complexe de Leningrad (Direction géologique du Nord-Ouest). De 1962 à 1965, il a rempli les fonctions de technicien-cartographe, poursuivant en même temps ses études dans l’enseignement secondaire.

Son curcus scolaire terminé, en 1965, il entre au Séminaire de Leningrad, puis à l’Académie de théologie de Leningrad. Il termine sa formation en 1970 avec le titre de docteur en théologie.

Le 3 avril 1969, il est tonsuré moine par le métropolite de Leningrad et de Novgorod Nicodème (Rotov) et reçoit le nom de Cyrille. Le 7 avril, il est ordonné hiérodiacre par le même métropolite, puis hiéromoine le 1er juin de la même année.

De 1970 à 1971, il enseigne la théologie dogmatique et est assistant de l’inspecteur du Séminaire et de l’Académie de Leningrad. Il est en même temps secrétaire particulier du métropolite Nicodème de Leningrad et de Novgorod, chef de classe pour les étudiants en 1e classe de séminaire.

Le 12 septembre 1971, il est élevé au rang d’archimandrite.

De 1971 à 1974, il est représentant du Patriarcat de Moscou au Conseil œcuménique des églises, à Genève.

Du 26 décembre 1974 au 26 décembre 1984, il est recteur du Séminaire et de l’Académie de Leningrad.

Le 14 mars 1976, il est consacré évêque de Vyborg. Le 2 septembre 1977, il est élevé à la dignité d’archevêque.

Le 26 décembre 1984, il devient archevêque de Smolensk et de Viazma.

En 1986, il est nommé administrateur des paroisses de la région de Kaliningrad.

A partir de 1988 il est archevêque de Smolensk et de Kaliningrad.

Du 13 novembre 1989 à 2009, il est président du Département des relations ecclésiastiques extérieures, membre permanent du Saint-Synode.

Le 25 février 1991, il est élevé à la dignité de métropolite.

Le 6 décembre 2008, il devient locum-tenens du siège patriarcal.

Le 27 janvier 2009, il est élu Patriarche de Moscou et de toutes les Russies par le Concile local de l’Église orthodoxe russe.

Le 1er février 2009, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille est intronisé.

Formation. Travail sous la direction du métropolite Nicodème (Rotov)

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Après la 8e classe, V. Goundiaev entre à l’Expédition géologique complexe de Leningrad (Direction géologique du Nord-Ouest). De 1962 à 1965, il y remplit les fonctions de technicien-cartographe, poursuivant en même temps ses études secondaires.

Vladimir prévoyait d’entrer à la faculté des sciences physiques de l’Université de Leningrad après ses études secondaires puis, après avoir terminé ses études supérieures dans cet établissement civil, de se consacrer au sacerdoce. Cependant, son frère aîné, Nicolas, déjà étudiant au Séminaire de Leningrad, lui ménage une rencontre avec le métropolite de Leningrad Nicodème (Rotov). Cette rencontre est déterminante pour le futur patriarche : le métropolite Nicodème lui conseille d’entrer immédiatement au séminaire.

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Début 1966, le métropolite Nicodème nomme Vladimir son secrétaire particulier. Déjà fixé sur les capacités exceptionnelles de l’étudiant Goundiaev, le métropolite pose pour condition que Vladimir devra assimiler deux années d’études en une seule et passer directement l’examen de 2e année. C’est ainsi que commence le ministère de V. Goundiaev, qui travaille en permanence et reçoit de plus en plus de responsabilités dans l’Église. Il s’inspire de l’exemple du métropolite Nicodème, âgé de 36 ans. A la tête d’un des principaux diocèses de l’Église russe, Mgr Nicodème était aussi président du Département des rapports ecclésiastiques extérieurs, qui devient à cette époque le centre où se prenait les décisions en politique interne et externe. 

Le 3 avril 1969, le métropolite Nicodème tonsure Vladimir moine, lui donnant le nom de saint Cyrille égal-aux-apôtres, évangélisateur des Slaves. Le 7 avril, en la fête de l’Annonciation de la Mère de Dieu, il est ordonné diacre par le métropolite Nicodème, puis prêtre le 1er juin de la même année.

Pendant ces années de travail aux côtés du métropolite, accompagnant Mgr Nicodème et prenant connaissance de l’activité internationale de l’Église russe, il participe aux sessions du IIIe Congrès mondial chrétien à Prague, à la IVe Assemblée du Conseil œcuménique des églises à Uppsala (Suède), aux réunions du comité central du Conseil œcuménique des églises et à celles de la Commission jeunesse de la Conférence mondiale Христианской мирной конференции chrétienne. 

En 1970, le hiéromoine Cyrille termine ses études à l’Académie de théologie avec le titre de docteur en théologie et un diplôme d’excellence, ayant achevé en 4 ans le programme d’un cycle d’études de 8 années.

Du 26 décembre 1974 au 26 décembre 1984, il occupe le poste de recteur des établissements d’enseignement religieux de Leningrad.

Après l’Académie, implication dans la politique étrangère de l’Église

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En 1971, le métropolite Nicodème charge le hiéromoine Cyrille de prendre personnellement la décision de l’intégration des écoles de théologie de l’Église orthodoxe russe dans le mouvement Syndesmos, Fraternité mondiale de la jeunesse orthodoxe. Syndesmos avait été fondé en 1953 à l’initiative des archiprêtres Jean Meyendorff et Alexandre Schmeman, théologiens orthodoxes et hommes d’Église. Il fonctionnait initialement uniquement en Europe occidentale et aux États-Unis. En 1964, des représentants des établissements d’enseignement orthodoxes d’Europe de l’Est rejoignent cette organisation. 

Le hiéromoine Cyrille devait prendre la décision de l’entrée de l’Église russe à Syndesmos pendant l’Assemblée du mouvement, auquel il arrive avec deux lettres déjà signées du métropolite Nicodème – sur l’intégration à Syndesmos, et sur « le report de la décision ». Il décide lui-même que les écoles du Patriarcat de Moscou rejoindraient Syndesmos. Le hiéromoine Cyrille est élu membre du Comité exécutif de Syndesmos. Ce fut sa première obédience diplomatique. 

Le 12 septembre 1971, fête de saint Alexandre Nevski, le hiéromoine Cyrille est élevé à la dignité d’archimandrite ; le 19 octobre de la même année, le Saint Synode le nomme représentant du Patriarcat de Moscou auprès du Conseil œcuménique des églises à Genève.

L’archimandrite Cyrille participe activement à toutes les manifestations du CŒE ; en 1975, il devient membre du comité central et du comité exécutif du CŒE et participe à leurs travaux jusqu’en 1998, sans manquer une seule séance. Dans la première moitié des années 1970, l’archimandrite Cyrille participe à tous les dialogues théologiques de l’Église orthodoxe russe avec les représentants de différentes confessions. Les trois années passées à Genève non seulement donnèrent au futur patriarche une immense expérience dans le domaine de la diplomatie ecclésiastique, mais lui permirent d’échanger avec le clergé et les orthodoxes russes à l’étranger.

Ministère épiscopal au diocèse de Smolensk et de Kaliningrad (1985-2009)

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166 paroisses ouvrent pendant l’épiscopat du métropolite Cyrille à Smolensk et Kaliningrad (94 à Smolensk et dans sa région ; 72 à Kaliningrad et dans sa région). 52 églises orthodoxes sont restaurées, 71 reconstruites. 

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L’école de théologie de Smolensk ouvre en 1989 ; elle devient séminaire en 1995.

Depuis 1998, une école interdiocésaine forme des chefs de chœur, des catéchistes, des iconographes et des sœurs de charité. La plupart des paroisses du diocèse ont une école du dimanche. Plusieurs écoles maternelles et écoles primaires orthodoxes fonctionnent dans le cadre du diocèse.

Les bases de la culture orthodoxe sont enseignées dans les écoles laïques des régions de Smolensk et de Kaliningrad depuis 1992.

Président du DREE (1989-2009)

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En tant que président du DREE, le métropolite Cyrille a poursuivi une activité legislative, représentant l’Église orthodoxe russe dans les commissions d’élaboration de la loi de l’URSS « De la liberté de conscience et des organisations religieuses » du 1er octobre 1990 ; de la loi de la RSSFR « De la liberté de confession religieuse » datée du 25 octobre 1990 ; et de la loi fédérale de la Fédération de Russie « De la liberté de conscience et des associations religieuses » en date du 26 septembre 1997.

Le métropolite Cyrille a aussi beaucoup travaillé à l’élaboration du document « Principes de la doctrine de l’Église orthodoxe russe sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme ».

Il a participé à de nombreuses initiatives internationales publiques en faveur de la paix, notamment à l’élaboration de la position de l’Église et à des actions pacifiques pendant les évènements d’août 1991 et d’octobre 1993.

Il a été l’un des initiateurs de la création du Concile mondial du peuple russe, en 1993. Il a participé et prononcé les principaux discours lors des réunions du Concile (1993-2008). Depuis son élection au siège patriarcal (2009), il est président du Concile mondial du peuple russe. 

En tant que président de la Commision du Saint-Synode pour la renaissance de l’éducation morale et religieuse et de l’action caritative, il a été à l’origine des départements synodaux chargés de l’enseignement religieux, du ministère social et de l’action caritative, de l’interaction avec les forces armées et les organes du maintien de l’ordre. Il est l’auteur de la Conception sur la renaissance de l’action caritatitve et sur l’enseignement religieux, adoptée par le Saint-Synode le 30 janvier 1991.

Il a élaboré et présenté à l’approbation du Saint-Synode la « Conception pour l’interaction de l’Église orthodoxe russe avec les forces armées », en 1994.

De 1995 à 2000, il a dirigé l’élaboration et présenté au Concile épiscopal jubilaire de 2000 les « Principes de la conception sociale de l’Église orthodoxe russe ». 

Le métropolite Cyrille a pris une part active à la normalisation de la situation ecclésiastique en Estonie. A cet effet, il a rendu visite aux Patriarcats d’Antioche et de Jérusalem (Liban, Syrie, Jordanie et Israël, en 1996) et participé aux négociations avec les représentants du Patriarcat de Constantinople à Zurich (Suisse), en mars, puis deux fois en avril 1996, à Thessalonique, à Tallin et à Athènes (1996), à Odessa (1997), Genève (1998), Moscou, Genèse et Zurich (2000), Vienne, Berlin et Zurich (2001), Moscou et Istanbul (2003). Il s’est souvent rendu en Estonie, où il a mené des pourparlers avec les représentants du gouvernement, des députés du parlement et les milieux d’affaires de ce pays.

Le 23 décembre 1998, à l’initiative du métropolite Cyrille, une rencontre des chefs et des représentants des associations religieuses traditionnellement présentes en Russie a lieu au DREE. Des représentants de l’Église orthodoxe russe, de l’islam, du judaïsme et du bouddhisme y participent et décident de créer le Conseil interreligieux de Russie, dans lequel fonctionne un secrétariat permanent. Le présidium se compose alors de cinq membres : le métropolite Cyrille, le mufti Talgat Tadjouddine, le mufti Gaïnoutdine, le rabbin de Russie Adolphe Chaevitch, et le lama Damba Ayoucheïev. 

Le métropolite Cyrille prend part active aux actions pacifiques pour la Yougoslavie. Pendant la guerre, il se rend plusieurs fois à Belgrade, parlemente avec les dirigeants serbes, initie la création d’un groupe international informel chrétien pour la paix en Yougoslavie (Vienne, mai 1999). Il a appelé à la convocation d’une conférence internationale interchrétienne sur le thème : « L’Europe après la crise du Kosovo : que doivent faire les Églises » à Oslo (Norvège) en novembre 1999.

Il a été le principal intervenant des écoutes parlementaires sur les « Principes de la conception sociale de l’Église orthodoxe russe » (Moscou, 2001), « Religion et santé » (Moscou, 2003), « Perfectionnement de la législation sur la liberté de conscience et les organisations religieuses : application, problèmes, solutions possibles » (Moscou, 2004).

Il a été l’initiateur du dialogue avec les organisations européennes à Bruxelles et de la création en 2002 de la Représentation de l’Église orthodoxe russe auprès des organisations internationales européennes.

Interaction avec les Églises orthodoxes locales

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Le métropolite Cyrille a beaucoup œuvré au développement des contacts bilatéraux de l’Église russe avec chaque Église orthodoxe locale. 

Il a été le premier représentant de l’Église orthodoxe russe à Syndesmos, Fraternité mondiale des organisations de jeunesse orthodoxes. De 1971 à 1977, il a été membre du Comité exécutif de Syndesmos ; participant des VIII (Boston, 1971), IX (Genève, 1977) X (Finlande, 1980) et XIV (Moscou, 1992) Assemblées générales de cette organisation. Il a participé à la première Conférence panorthodoxe préconciliaire (Chambésy, 1976) et à la Commission interorthodoxe de préparation au Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe orientale (Chambésy, 1993 et 1999) ; il a été le principal intervenant à la consultation orthodoxe « Compréhension générale et conception du CŒE » (Chambésy, 1995) ; a participé à la Consultation panorthodoxe sur l’œcuménisme (Salonique, 1998) et à la Synaxe des chefs des Églises orthodoxes locales pour la résolution du schisme bulgare (Sofia, 1998) ; il a participé aux célébrations panorthodoxes du second millénaire du christianisme à Bethléem, le 7 janvier 2000 ; il a participé aux négociations entre les Patriarcats de Moscou et de Constantinople (Istanbul, 1977 ; Genève, 1978 ; Istanbul, 1990, Moscou, 1991 ; Istanbul, 1993) et à des consultations régulières sur les problèmes entre les deux Églises. Il a tenu des négociations avec l’Église orthodoxe de Constantinople sur l’Estonie et avec l’Église orthodoxe roumaine sur le problème de la métropole de Bessarabie, en Moldavie (deux fois en 1997 à Genève, à Kichinev en 1999).

En 2005, en qualité de chef de la délégation de l’Église orthodoxe russe, il a participé à l’intronisation du patriarche Théophile III de Jérusalem.

En tant que président du DREE, il a rendu visite à toutes les Églises orthodoxes locales avec des délégations officielles. Il a, notamment, accompagné Sa Sainteté le patriarche Pimène et Sa Sainteté le patriarche Alexis II dans leurs voyages à l’étranger. 

En tant que primat de l’Église orthodoxe russe, il a rendu officiellement visite aux Églises orthodoxes locales de Constantinople (2009), Alexandrie (2010), Antioche (2011), Jérusalem (2012), Bulgarie (2012), Chypre (2012), Pologne (2012), Grèce (2013). 

Relations interchrétiennes, coopération

Патриарх Кирилл

Dans les années 1990, le métropolite Cyrille et le DREE ont élaboré une nouvelle stratégie de relations avec le monde hétérodoxe, approuvée au Concile épiscopal jubilaire de l’an 2000. L’objectif des chrétiens orthodoxes est le rétablissement de l’unité de l’Église universelle dans les principes de la vérité intacte, c’est-à-dire dans l’Orthodoxie.

Le dialogue de l’Église orthodoxe russe avec les hétérodoxes s’appuyait sur plusieurs principes. Premièrement : l’étude des problèmes théologiques ; l’Église orthodoxe russe est la gardienne de la Tradition apostolique et patristique de l’Église orthodoxe, de la doctrine des conciles œcuméniques et locaux. Deuxièmement : le travail commun au service de la société « là où cela ne contredit pas la doctrine et la pratique spirituelle... sous les formes que l’Église considère à ce moment donné comme les plus adaptées. » Troisièmement : le renoncement clair au prosélytisme de la part des confessions traditionnelles, empêcher l’activité missionnaire des sectes. 

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Dans les années 2000, l’accent se déplace sur le témoignage commun des fondations chrétiennes de la civilisation européenne, sur l’action en faveur de la paix, la défense des droits des chrétiens et de leurs principes moraux, etc. L’activité théologique et diplomatique très variée du DREE et de son président dans le dialogue avec le monde hétérodoxe, tant sous la forme de relations bilatérales que dans le cadre d’organismes interchrétienes, est déterminée par ces principes. 

Intronisation patriarcale

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Le 5 décembre 2008, le patriarche Alexis II de Moscou et de toute la Russie décède à l’âge de 79 ans, après avoir été à la tête de l’Église russe pendant plus de 18 ans. Le métropolite Cyrille, qui occupait la 5e place parmi les membres permanents du Saint-Synode par l’ancienneté de sa consécration, doit pour beaucoup son élection à la fonction de locum-tenens du siège patriarcal à son activité de président du DREE : il a, en effet, dirigé les relations entre l’Église et le monde extérieur pendant tout le pontificat d’Alexis II.

Le futur patriarche Cyrille décrit ainsi l’œuvre de son prédecesseur :

« Sa Sainteté a reçu une Église affaiblie par des décennies de persécutions et de pressions... Au même moment, notre pays est passé par une époque d’épreuves historiques, et l’Église russe, malgré sa faiblesse, a dû répondre aux défis qui lui étaient lancés, ne pas perdre son peuple, l’aider à trouver la foi. Aujourd’hui, se présentant devant la face du Seigneur, Sa Sainteté a pour elle d’avoir laissé une toute autre Église. Ce n’est plus une Église impuissante et faible..., car l’Église est avec son peuple, car le spirituel a levé au travers du matériel, car des millions d’hommes ont pris conscience que sans Dieu et sans Sa justice, il ne peut être question de justice humaine. Le sanctissime patriarche comprenait que l’Église orthodoxe russe était la seule gardienne de la tradition, de la mémoire et de la valeur de la Sainte Russie ».

Le 9 décembre, le métropolite Cyrille et un collège d’évêques célèbrent la Divine liturgie à l’église du Christ-Sauveur. L’office est suivi des funérailles du patriarche Alexis II, présidées par le patriarche Bartholomée de Constantinople. Les primats des Églises de Géorgie, de Roumanie, de Grèce, d’Albanie, de l’Église des terres tchèques et de Slovaquie, ainsi que des représentants de toutes les Églises orthodoxes locales, des hiérarques de l’Église orthodoxe russe, de multiples invités d’honneur, dont le président de la Russie D. Medvediev et le chef du gouvernement de la Fédération de Russie V. Poutine, les présidents biélorusse, moldave et arménien, les chefs des représentations diplomatiques de dizaines d’états assistaient à la célébration. Évoquant son prédécesseur, dans un discours prononcé pendant les funérailles, le métropolite Cyrille insiste particulièrement sur l’unité des peuples orthodoxes dont l’Église russe a la charge pastorale. 

L’élection du 16e patriarche de Moscou et de toute la Russie s’est déroulée dans un climat de transparence sans précédent. Durant toute la période entre le décès du patriarche Alexis II et l’élection du métropolite Cyrille au siège patriarcal, les médias ont reproduit les vifs débats entourant les différentes candidatures. Les Conciles épiscopal et local ont montré que le métropolite Cyrille était le seul hiérarque capable de fédérer la majorité absolue des évêques, des clercs, des moines et des laïcs de l’Église orthodoxe russe. 

Le 1er février 2009, le métropolite Cyrille est solennellement élevé au siège des patriarches de Moscou et de toutes les Russies. La cérémonie a eu lieu à l’église-cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou.

Après l’office d’action de grâces, le métropolite Cyrille a prononcé son premier discours en tant que nouveau patriarche :

« C’est avec humilité et ayant parfaitement conscience de ma responsabilité que j’accepte le sort que me fait Dieu. Ce ministère est grand, il est lourd de responsabilités. Au centre... se dresse la Croix du Seigneur, une Croix d’une taille dont seuls ceux qui la portent sentent tout le poids... Les primats de l’Église portent [cette croix] trop lourde pour eux seuls. Ils la portent parce que les archipasteurs, les pasteurs, le peuple de Dieu la portent avec eux. L’Église elle-même porte cette Croix avec le patriarche. »

Ministère patriarcal

Relations interorthodoxes

Le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies a d’emblée considéré les relations interorthodoxes et le maintien de relations fraternelles dans la famille des Églises orthodoxes locales comme une priorité de son pontificat.

Sa Sainteté a rendu visite aux Églises locales suivantes : Constantinople (2009, 2014, 2018) ; Alexandrie (2010) ; Antioche (2011) ; Jérusalem (2012) ; serbe (2013, 2014) ; roumaine (2017) ; bulgare (2012, 2018) ; Chypre (2012) ; grecque (2013) ; albanaise (2018) ; polonaise (2012). Il s’est aussi rendu deux fois au Mont Athos : en 2013 pour un pèlerinage et en 2016 au monastère Saint-Pantéléimon, pour présider les célébrations du millénaire de la présence russe au Mont Athos.

Le patriarche Cyrille a rencontré officiellement les primats de toutes les Églises orthodoxes locales :

- Constantinople (Istanbul, 2009 ; Moscou, 2010 ; Podgorica (Monténégro), 2013), Istanbul, 2014 ; Chambésy, 2016 ; Istanbul, 2018).

- Alexandrie (Moscou, 2009 ; Alexandrie, 2010 ; Moscou, Gelendjik, 2012 ; Moscou, 2013, 2015, 2016, 2017, 2018).

- Antioche (Damas, 2011 ; Moscou, 2014, 2015, 2017).

- Jérusalem (Astana, Jérusalem, 2012 ; Moscou, Sotchi, 2013 ; Moscou, 2016, 2017).

- Géorgie (Bakou, 2009; Kiev, Moscou, 2011; Moscou, 2013, 2016).

- Serbie (Moscou, Belgrade, 2013; Belgrade, 2014; Londres, Moscou, 2016, 2017, 2018).

- Roumanie (Bucarest, Moscou, 2017).

- Bulgarie (Sofia, 2012 ; Moscou, 2013, 2014, 2016 ; Sofia, 2018).

- Chypre (Moscou, 2011 ; Nicosie, 2012 ; Moscou, 2013, 2016, 2017).

- Grèce (Moscou, 2012 ; Athènes, 2013).

- Albanie (Moscou, 2009, 2016, 2017 ; Tirana, 2018).

- Pologne (Moscou, 2011 ; Varsovie, 2012 ; Moscou, 2013, 2016, 2017).

- Église orthodoxe des terres tchèques et de Slovaquie (Moscou, 2009, 2011, 2016, 2017).

- Église orthodoxe en Amérique (Moscou, 2009, 2011, 2013, 2014, 2016, 2017).

La préparation au Concile panorthodoxe, commencée un demi-siècle plus tôt à la première Conférence panorthodoxe, à l’île de Rhodes, en 1961, s’est poursuivie pendant le primatiat de Sa Sainteté le patriarche Cyrille.

Le Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe a été annoncé pour juin 2016, toutes les Églises orthodoxes locales reconnues devant y participer. Cependant, peu avant l’ouverture, plusieurs Églises orthodoxes locales ont renoncé à y participer à la date prévue. L’Église orthodoxe russe a donc proposé d’organiser une consultation interorthodoxe urgente, dans le temps restant avant la rencontre. Cette proposition a été rejetée par le patriarche de Constantinople.

Ayant étudié la situation, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a soutenu la proposition des Églises d’Antioche, de Géorgie, de Serbie et de Bulgarie sur le report de la date du Concile panorthodoxe. Néanmoins, un Concile a bien eu lieu sur l’île de Crète du 18 au 26 juin 2016, avec la participation des délégations de dix Églises orthodoxes locales. Les Églises antiochienne, russe, géorgienne et bulgare étaient absentes. Faisant le bilan du Concile, les

membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe ont souligné que le principe de consensus avait été le fondement de la collaboration panorthodoxe pendant toute la durée du processus préparatoire. Maintenir la rencontre sans l’accord de plusieurs Églises orthodoxes autocéphales constituait une violation à ce principe, en conséquence de quoi, le Concile de Crète ne pouvait être considéré comme un Concile panorthodoxe, ni les documents adoptés comme exprimant le consensus panorthodoxe.

Aux rencontres des primats, dans le cadre du processus préconciliaire, le patriarche Bartholomée de Constantinople a promis qu'il ne prendrait aucune mesure visant à légaliser le schisme en Ukraine. A la synaxe des primats de Chambésy (janvier 2016), notamment, le patriarche Bartholomée a déclaré devant les primats et les représentants de toutes les Églises autocéphales qu’il reconnaissait le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, présent à la rencontre, comme l’unique primat canonique de l’Église orthodoxe en Ukraine.

Pourtant, le Patriarcat de Constantinople a pris de fait plusieurs décisions fatales pour l’unité de l’Église orthodoxe. Sa Sainteté le patriarche Cyrille a fait son possible pour poursuivre le dialogue fraternel. Il s’est, notamment, déplacé à Istanbul le 31 août 2018 pour rencontrer le patriarche Bartholomée et l’éclairer sur la situation en Ukraine et sur les possibles conséquences d’une ingérence anti-canonique de Constantinople dans ce pays. Malgré cette démarche, dès le mois de septembre, le siège constantinopolitain a nommé des « exarques » à Kiev. Cette violation brutale des canons de l’Église a forcé le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe à réagir et à cesser de commémorer le patriarche de Constantinople pendant les offices pontificaux dans l’Église orthodoxe russe. Toute concélébration avec les hiérarques du Patriarcat de Constantinople a aussi été interrompue. Le Saint-Synode a donné sa bénédiction à la lecture de prières spéciales pour l’unité dans la sainte orthodoxie, récitées dans toutes les églises du Patriarcat de Moscou pendant la liturgie.

Le 11 octobre 2018, le Patriarcat de Constantinople a annoncé que son Synode : « accordait l’autocéphalie à l’Église ukrainienne », alors que l’Église orthodoxe ukrainienne n’en avait pas fait la demande ; « rétablissait » dans leur rang ecclésiastique les chefs du schisme ukrainien, « annulant » les sanctions canoniques qui pesaient sur eux et les recevant sans examen avec leurs adeptes dans « la communion de l’Église » ; « annulait la charte conciliaire signée 332 ans plus tôt, actant du transfert de la métropole de Kiev au Patriarcat de Moscou ; ouvrait à Kiev des « stavropégies ». Malgré l’appel hypocrite de Constantinople à « s’abstenir » de prendre les églises par la violence, « au nom de la paix et de la charité », les pressions exercées sur les évêques, les clercs, les moines et les laïcs de l’Église orthodoxe ukrainienne refusant de participer à cette démarche anti-canonique, n’ont fait que s’intensifier.

Dans ce contexte, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe, sous la présidence du patriarche Cyrille, a été contraint de prendre l’unique décision qui s’imposait : « Au vu de la poursuite des actes anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople, reconnaître impossible de demeurer en communion eucharistique avec lui ».

Le 15 décembre 2018, un prétendu « concile de réunification » a eu lieu à Kiev. Son présidium se composait, notamment, d’un hiérarque de l’Église constantinopolitaine et du président de l’époque, P. Porochenko. Le résultat de cette réunion a été la création d’une nouvelle structure, réunissant plusieurs organisations schismatiques sous l'appellation "Église orthodoxe d'Ukraine. Le 6 janvier 2019, le patriarche Bartholomée lui a remis un « tomos d’autocéphalie ».

Les décisions de Constantinople n’ont pas été soutenues par les autres Églises orthodoxes. Cependant, quelques temps plus tard, sous la pression du Patriarcat de Constantinople, les primats de trois d’entre elles – l’Église de Grèce (octobre 2019), l’Église d’Alexandrie (novembre 2019) et celle de Chypre (octobre 2020) –se sont dits prêts à commémorer le leader

des schismatiques ukrainiens, Épiphane Doumenko, comme chef de « l’Église d’Ukraine ». En raison de ces évènements, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a pris la décision d’exclure de ses dyptiques et de la commémoration liturgique le patriarche Théodore d’Alexandrie, l’archevêque Chrysostome de Chypre et l’archevêque Jérôme d’Athènes et de Grèce, rompant la communion eucharistique avec eux, ainsi qu’avec les hiérarques de ces Églises qui prieront avec les représentants du schisme.

Dans ses échanges avec les primats et les représentants des Églises orthodoxes locales, dans ses déclarations publiques, le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies ne cesse d’appeler à sauvegarder l’organisation canonique de l’Église, soulignant la nécessité d’un débat conciliaire pour résoudre les problèmes.

Le patriarche Cyrille et le Saint-Synode ont soutenu l’initiative de Sa Béatitude le patriarche de Jérusalem sur la tenue d’une rencontre fraternelle des primats des Églises orthodoxes locales à Amman, en Jordanie, pour discuter de la situation dans le monde orthodoxe. Des délégations de l’Église orthodoxe de Jérusalem, présidée par Sa Béatitude le patriarche Théophile III, de l’Église orthodoxe russe, sous la présidence de Sa Sainteté le patriarche Cyrille, de l’Église orthodoxe serbe, conduite par feu le patriarche Irénée de Serbie, de l’Église orthodoxe roumaine, avec le métropolite Niphon de Targoviste à sa tête, de l’Église orthodoxe de Pologne, emmenée par l’archevêque Abel de Lublin et de Holms, et de l’Église des terres tchèques et de Slovaquie, avec son primat le métropolite Rostislav, ont pris part à cette rencontre. Le « format d’Amman » pourrait devenir une plateforme adaptée à d’autres consultations.

Le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies entend développer les rapports bilatéraux avec les Églises locales, au nom de l'unité et du témoignage de la vérité. Il insiste également sur la nécessité de l’entraide. Ainsi, grâce à l’aide de l’Église russe et à des dons de mécènes, le monastère de Maaloula, au Patriarcat d’Antioche, détruit par les rebelles, a pu être restauré. L’Église russe a aussi contribué à l’équipement de l’hôpital de l’Église orthodoxe d’Antioche. Par ailleurs, avec le soutien financier du gouvernement russe et l’aide de l’Église orthodoxe russe, l’église Saint-Sabas de Belgrade a été décorée de mosaïques exceptionnelles.

Relations interchrétiennes

Les principaux thèmes de la coopération avec les églises hétérodoxes, dont le métropolite Cyrille avait déjà posé les bases quand il était président du DREE, sont la défense des valeurs morales et spirituelles chrétiennes dans la société, la défense des droits des chrétiens dans le monde, notamment dans les pays en guerre.

Depuis le début de son pontificat, le patriarche Cyrille a rencontré les chefs de nombreuses Églises hétérodoxes, dont : le patriarche et catholicos de tous les Arméniens, le patriarche de l’Église copte, le patriarche maronite, le patriarche de l’Église assyrienne, le catholicos malankare, le chef de l’Église catholique arménienne, le pape François de Rome, l'archevêque de Canterbury, le patriarche-catholicos d’Éthiopie, le primat de l’Église évangélique-luthérienne de Finlande.

Le patriarche Cyrille a aussi poursuivi ses contacts avec les chefs d’organisations hétérodoxes et œcuméniques, parmi lesquelles : la Commission pour l’œcuménisme et le dialogue de la Conférence des évêques d’Italie, le Conseil œcuménique des églises, l’Alliance baptiste mondiale, le présidium de la Conférence des évêques catholiques de Pologne, le Conseil national des églises de Corée, l’Association évangélique Billy Graham, l’Église anglicane en Amérique du Nord, etc.

Le Comité consultatif interconfessionnel chrétien se réunit régulièrement.

Relations interreligieuses

Le patriarche Cyrille est convaincu que le dialogue interreligieux dans le monde actuel « doit faire partie des efforts visant à l’établissement de relations pacifiques et justes entre les peuples, entre les hommes de religions et de nationalités différentes, entre les hommes d’opinions et de convictions politiques différentes. »

En 2009, le patriarche Cyrille est devenu coprésident du Conseil interreligieux de la CEI. En 2010, il a participé à Bakou au Sommet des leaders religieux, avec des représentants des principales religions et de structures sociales et politiques européennes. En mai 2012, le patriarche Cyrille a pris part au IVe Congrès des leaders des religions mondiales traditionnelles, à Astana. Un Conseil des leaders religieux a été fondé, dont le patriarche Cyrille fait partie.

Les échanges de l’Église orthodoxe russe avec les autres religions traditionnellement présentes en Russie s’effectuent au sein du Conseil interreligieux de Russie (CIR). Le CIR exprime la position consolidée des religions traditionnelles en Russie sur des thèmes d’actualité comme la protection des droits de la famille et de l’enfant, la lutte contre l’avortement, les valeurs familiales, les migrations, la lutte contre le jeu, le trafic de drogue et l’extrémisme se cachant sous des slogans religieux, contre l’incitation à la haine ethnoconfessionnelle. Le CIR fait également connaître sa position sur l’ordre social, la liberté et des droits de l’homme, les atteintes aux sentiments des croyants.

Le Conseil interreligieux de Russie a beaucoup travaillé, ces dernières années, au développement de l’enseignement de la théologie en tant que science. Grâce à la position consolidée des leaders des religions traditionnelles, il a été possible d’obtenir des avancées importantes dans ce domaine. Aujourd’hui, les étudiants peuvent soutenir une thèse en théologie, et la théologie est reconnue comme discipline scientifique.

Ces dernières années, le Patriarcat de Moscou a établi des contacts avec les organisations religieuses à l’étranger et développé les liens existant déjà. Citons, par exemple, le travail de la Commission mixte russo-iranienne sur le dialogue « Orthodoxie-Islam », commencé en 1995. Le dialogue porte sur les rapports entre les religions, sur l’extrémisme et le terrorisme, sur les droits de l’homme, l’écologie, l’éthique religieuse, etc.

Les représentants de l’Église orthodoxe russe participent régulièrement à d’importantes manifestations interreligieuses, signe de l’autorité du Patriarcat de Moscou parmi les communautés religieuses non chrétiennes. Ces dernières années, des conférences ont eu lieu en Égypte, au Maroc, en Jordanie, en Irak, en Azerbaïdjan et dans d’autres pays. En 2011, l’Église orthodoxe russe a développé des relations avec la Direction des affaires religieuses de Turquie.

Les contacts personnels entre les leaders des religions traditionnelles occupent une place importante dans le dialogue. Depuis 2009, le patriarche Cyrille a rencontré plusieurs fois des personnalités comme l’imam suprême de l’université Al-Azkhar, le grand rabbin d’Israël, le représentant de la Direction des affaires des religions en Turquie, le mufti suprême de Syrie, le président de la Direction des musulmans du Caucase.

Le Patriarcat de Moscou défend activement la morale traditionnelle dans ses contacts avec les autres religions.

En 2009 et 2010, le patriarche Cyrille a participé aux Sommets mondiaux des leaders religieux, à Bakou.

Le primat de l’Église orthodoxe russe a aussi participé à la rencontre du président russe avec les membres du Groupe de haut niveau sur le dialogue interreligieux à l’UNESCO (Moscou, 2009) et à de nombreuses autres rencontres interreligieuses.

Le patriarche de Moscou entretient des liens avec le président de la Direction des musulmans du Caucase, le cheik al-Islam Allakhchoukiour Pacha-zadé, qu’il a souvent rencontré. Il a aussi rencontré les leaders musulmans de Syrie, du Kazakhstan, de Kirghizie, d’Ouzbékistan, et des régions de Russie. Il a rencontré le chef de la Direction des affaires religieuses du gouvernement turc ; il entretient des relations avec les représentants du judaïsme en Russie et à l’étranger, notamment par sa rencontre avec la Fédération des communautés juives de Russie.

Aide aux chrétiens persécutés

Le Patriarcat de Moscou est sensible aux souffrances des chrétiens du Proche-Orient, d’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. L’Église orthodoxe russe, partout où elle le peut, défend les droits des chrétiens persécutés par les terroristes et les extrémistes. Elle a soulevé le problème des persécutions à l’ONU, au Parlement européen, à l’OSCE et ailleurs. La voix des représentants de l’Église russe en faveur des chrétiens persécutés s’est fait entendre aux États-Unis, en Grèce, au Liban, en Jordanie, en Arménie, en Hongrie, en Albanie, etc. A l’initiative du Patriarcat de Moscou, le thème de la défense des chrétiens persécutés a été introduit dans les documents finaux de plusieurs conférences internationales.

Le patriarche Cyrille écrit régulièrement aux chefs d’état pour les prier de gracier des chrétiens menacés de la peine de mort. Aucun d’eux n’a été exécuté, certains ont été graciés et relâchés.

En 2015, à l’initiative du Patriarcat de Moscou, du Vatican, de la Russie et du Liban, 65 pays du monde ont adopté à l’ONU une déclaration de soutien aux droits des chrétiens du Proche-Orient. Cette déclaration a constitué une ouverture dans le blocus informationnel entourant ce problème. Après la rencontre du patriarche Cyrille et du pape François, en février 2016, le génocide des chrétiens a été officiellement reconnu aux États-Unis.

L’Église orthodoxe russe soulève le problème des persécutions contre les chrétiens dans son dialogue avec les communautés musulmanes et juives. Il en a été question, notamment, avec les leaders islamiques d’Égypte, d’Irak, de Syrie, du Maroc, d’Iran, d'Azerbaïdjan et de Turquie.

Depuis la déclaration commune du patriarche Cyrille et du pape François, en 2016, l’Occident désigne ouvertement la tragédie des chrétiens de Syrie comme un génocide. Des déclarations en ce sens ont été faites au Département d'État du Congrès des États-Unis.

Une étape concrète dans le dialogue orthodoxe-catholique a été la visite de représentants de l’Église orthodoxe russe et de l’Église catholique romaine au Liban et en Syrie, en avril 2016. Les consultations avec les représentants des confessions locales, effectuées pendant ce séjour, ont permis d’élaborer des projets communs pour soutenir les chrétiens en détresse.

En 2017, à la suite de l’appel lancé à La Havane, orthodoxes et catholiques ont organisé plusieurs manifestations de défense des chrétiens du Proche-Orient. Ainsi, en janvier 2017, le V Forum européen orthodoxe-catholique, à Paris, avait pour thème la menace terroriste, et la situation au Proche-Orient, qui concerne des millions de personnes dans le monde entier.

Un autre évènement marquant a été le Sommet pour la défense des chrétiens persécutés, en mai 2017, à Washington. Il a rassemblé 600 délégués venus de 136 pays. Le Sommet était organisé à l’initiative de l’Église orthodoxe russe et de l’Association évangélique Billy Graham. Des représentants des Églises orthodoxes, de l’Église catholique romaine, de différentes dénominations protestantes, ainsi que des Églises orientales y étaient invités.

Le 12 février, une conférence internationale sur la situation des chrétiens au Proche-Orient s’est réunie en Autriche. Un catalogue des églises chrétiennes détruites y a été présenté, préparé par le DREE et l’organisation catholique « Aide à l’Église en détresse ».

En novembre 2018, une délégation du Conseil des leaders des églises chrétiennes d’Irak est venue en Russie et a rencontré le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies. L’objet de cette visite était le développement des rapports entre l’Église orthodoxe russe et les communautés religieuses irakiennes, le Patriarcat de Moscou s’efforçant de soutenir les chrétiens et les autres communautés religieuses persécutées au Proche-Orient.

L’Église orthodoxe russe et la paix dans le monde

L’Église orthodoxe russe œuvre pour la paix dans le monde, en dialogue avec les autres églises chrétiennes et communautés religieuses.

Le patriarche Cyrille et, à sa demande, le Département des relations extérieures, ainsi que d’autres structures, ont beaucoup travaillé à la pacification de la Syrie, au retour des réfugiés, au retour au calme et à la reprise des activités quotidiennes.

En 2017, avec la bénédiction du patriarche Cyrille, le Conseil présidentiel d’interaction avec les associations religieuses de Russie a créé un groupe de travail interreligieux d’aide à la population syrienne, dont font partie des représentants des communautés chrétiennes et musulmanes de Russie, et des représentants de plusieurs associations publiques. En février 2018, une délégation du Groupe de travail a organisé la livraison d’aide humanitaire au peuple syrien, une action sans précédent par le volume de la cargaison livrée. Elle avait lieu avec la bénédiction du patriarche Cyrille, qui supervisait personnellement le projet et dont la contribution financière a formé une grande partie des moyens ayant permis l’achat de produits alimentaires et de produits de première nécessité. Cette aide humanitaire a été distribuée aux églises et aux mosquées syriennes par des chrétiens et des musulmans de Syrie et de Russie. Par ailleurs, le Groupe de travail est parvenu à organiser la restauration et l’équipement complet d’une école publique dans un quartier de Damas.

En novembre 2018, une Conférence exceptionnelle des chefs et des hauts représentants des communautés religieuses de Syrie et de Russie, a été réunie à Damas. L’évènement avait lieu avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche de Moscou et de toutes les Russies pendant la visite à Damas du président du DREE. Les participants devaient discuter de la coopération entre chrétiens et musulmans de Russie et de Syrie pour la poursuite de l’aide humanitaire à la population syrienne sinistrée. Dans son discours d’accueil, Sa Béatitude le patriarche Jean X d’Antioche la Grande et de tout l’Orient a exprimé sa reconnaissance au patriarche Cyrille de Moscou pour l’aide de l’Église orthodoxe russe.

Depuis le début du conflit dans le Haut Karabakh, qui se poursuit depuis trois décennies, l’Église orthodoxe russe, avec les leaders religieux d’Arménie et d’Azerbaïdjan, fait son possible pour contribuer à la paix dans cette région fortement éprouvée. Un format de rencontres tripartites entre le patriarche-catholicos des Arméniens, le président de la Direction des musulmans du Caucase et le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, y travaille. Grâce aux efforts entrepris dans le cadre de ce format, il a été possible d’empêcher le conflit dans le Haut Karabakh de dégénérer en conflit interreligieux.

A l’automne 2020, au moment de la reprise brutale du conflit armé dans la région, le patriarche Cyrille est intervenu deux fois, appelant à cesser le bain de sang et à chercher une solution pacifique aux problèmes existants.

Les valeurs chrétiennes et la morale publique

Depuis son élection au siège primatial, le patriarche Cyrille revient sans cesse sur les questions de société dans ses échanges avec les leaders et les hauts représentants des états étrangers, les chefs des missions diplomatiques à Moscou, les dirigeants des organisations internationales. Parlant de la situation au Proche-Orient, il insiste sur la nécessaire cohésion de la communauté internationale pour restaurer les églises et les sanctuaires détruits pendant la guerre, ainsi que l’infrastructure civile.

Dans ses interventions, le patriarche Cyrille fait une place importante à la dégradation des normes morales et des valeurs chrétiennes dans les pays du vieux et du nouveau monde. On cherche aujourd'hui à éliminer la morale chrétienne dans les pays occidentaux. Le patriarche Cyrille remarque que l’idéologie séculariste ne voit plus dans le christianisme qu’un reliquat historique, qui ne doit plus avoir d'influence sur la société contemporaine.

Selon le patriarche Cyrille, l’Église et les organismes politiques et sociaux devraient travailler ensemble à renforcer l’institut familial et soutenir l’éducation de la génération montante dans l’esprit de la morale chrétienne. Ils devraient avoir le souci de la défense de la vie, de l’instant de la conception à la mort naturelle, populariser un mode de vie sain, une attitude responsable envers l’environnement.

Restauration de l’unité dans l’Église orthodoxe locale après les bouleversements du XXe siècle

Au XX siècle, la guerre civile et la situation politique difficile en Russie ont provoqué une scission temporaire d’une partie importante de la hiérarchie russe exilée. La réunification de l’Église hors frontières à l’Église russe a largement remédié aux problèmes causés par cette séparation anormale. Le patriarche Cyrille, alors métropolite de Smolensk et de Kaliningrad, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a beaucoup travaillé à la préparation de cet évènement.

Le rattachement de l’Archevêché des églises de tradition russe en Europe occidentale à l’Église orthodoxe russe, intervenu en 2019, a été une nouvelle étape mettant un terme aux divisions du XXe siècle.

Le 28 septembre 2019, au cours de la réunion pastorale du clergé de l’Archevêché des églises de tradition russe en Europe occidentale, le rattachement canonique au Patriarcat de Moscou a été voté à la majorité des voix. Cette décision a été prise conséquemment à la volonté du Patriarcat de Constantinople de dissoudre l’Archevêché, une résolution dans ce sens ayant été prise le 27 novembre 2018. Le 7 octobre 2019, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a décrété recevoir les clercs et les paroisses de l’Archevêché qui en formeraient le désir dans la juridiction du Patriarcat de Moscou.

Le 3 novembre, au cours de la Divine liturgie à l'église du Christ-Sauveur de Moscou, le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies a remis à l'archevêque de Doubna Jean (aujourd'hui métropolite) une charte synodale confirmant le rétablissement de l'unité de l’Archevêché des églises de tradition russe en Europe occidentale avec l’Église orthodoxe russe.

A la fin de la liturgie, le patriarche a dit : « Aujourd’hui, notre Église est à nouveau en fête : les communautés de l’Archevêché des églises de tradition russe en Europe occidentale, qui avaient temporairement quitté notre juridiction il y a 88 ans, reviennent vers nous, Son Éminence Mgr Jean de Doubna en tête. J’y vois un triomphe de la vérité et de l’amour du Christ. »

Les relations entre l’Église et l’état dans les pays où l’Église orthodoxe russe est présente

Au Concile épiscopal de 2017, le patriarche Cyrille soulignait la dimension supranationale de l’Église orthodoxe. Son ministère ne se limite pas « à un seul pays, elle ne se soucie pas d’un seul peuple ou d’une seule ethnie : plus d’une quinzaine de pays relèvent de sa responsabilité canonique ». Indépendamment de leur nationalité, les hiérarques, les clercs et les laïcs prient pour la paix et la prospérité du pays où ils vivent et au bien duquel ils œuvrent.

L’Église s’efforce d’établir de bonnes relations interethniques et interreligieuses sur le territoire canonique du Patriarcat de Moscou. Elle lutte contre l’extrémisme, travaille à la moralité des médias, à la protection de la famille et de la personne dans le contexte de la justice des mineurs, du contrôle électronique, etc.

Le principal défi auquel ont été confrontées les relations entre l’Église et l'État a été la situation en Ukraine. La détérioration du climat politique, depuis 2014, le renforcement des pressions exercées sur l’Église orthodoxe ukrainienne canonique par les autorités, les schismatiques ukrainiens et les radicaux, puis l’ingérence de Constantinople sur le territoire de l’Église orthodoxe ukrainienne, a abouti à l'octroi d'une prétendue «autocéphalie », sur la base de structures pseudo-ecclésiales. Cette fondation a été la cause de nombreux faits de discrimination contre l’Église canonique, de violations des droits de ses fidèles, d’usurpations de ses églises, d’incitation à la haine interconfessionnelle. L’Église orthodoxe ukrainienne reste cependant un modèle d’unité dans un contexte de conflit civil, et elle est actuellement presque la seule force à continuer à œuvrer pour la paix en Ukraine, sans s’identifier à aucun parti.

Avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille, une prière spéciale est dite pour la paix et la fin de la guerre civile en Ukraine dans toutes les paroisses de l’Église orthodoxe russe.

Voyages à l’étranger, rencontres avec les chefs d’état

Les valeurs traditionnelles, les droits et les libertés des chrétiens sont à l’agenda des échanges du patriarche Cyrille avec les hommes politiques, notamment avec les chefs d'État et les responsables des organisations internationales.

Le patriarche Cyrille négocie avec les chefs d'État et les dirigeants des organisations internationales qu’il rencontre, faisant connaître la position de l’Église orthodoxe russe et de l’ensemble des orthodoxes sur les thèmes actuels. Il défend le point de vue orthodoxe sur les processus en cours dans différents pays, entreprend des efforts diplomatiques concrets pour défendre les droits, et parfois la vie même des chrétiens.

En tant que chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Cyrille a effectué 46 visites officielles dans 30 pays du monde. Il a rencontré les chefs d'État ou les hauts représentants d’un grand nombre de ces pays, ainsi que le chef d’état et le secrétaire d’état du Vatican et plusieurs monarques. Le patriarche Cyrille a aussi rencontré les premiers ministres de nombreux pays, le secrétaire général de l’ONU, le directeur général de l’UNESCO, le président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et les dirigeants d’autres organisations internationales et européennes.

    · 1970 : docteur en théologie de l’Académie de théologie de Leningrad ;

    · 1974-84 : docent à la chaire de patrologie de l’Académie de théologie de Leningrad ;

    · 1983-1989 : enseigne à l’école doctorale de l’Académie de théologie de Moscou ;

    · 1986 : membre honoraire de l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg ;

    · 1987 : docteur honoris causa de l’Académie de théologie de Budapest ;

    · 1989-1994 : membre honoraire du Gresham-College (Londres, Angleterre) ;

    · 1996 : professeur honoraire de l’Académie militaire de défense aérienne des forces terrestres ;

    · 1997 : membre de l’Académie des lettres ;

    · 2002 : membre de l’Académie des sciences sociales et humaines (depuis 2003, Académie publique russe des sciences sociales) ;

    · 2002 : docteur honoris causa en politologie de l’université d’état de Pérouse (Italie) ;

    · 2004 : docteur honoris causa en théologie de l’Académie chrétienne de Varsovie (Pologne) ;

    · 2004 : professeur honoraire de l’université de Smolensk ;

    · 2005 : professeur honoraire de l’université d’Astrakhan ;

    · 2005 : docteur honoris causa de l’Université sociale d’état russe ;

    · 2006 : professeur honoraire de l’Institut militaire maritime balte Théodore Ouchakov ;

    · 2007 : président honoraire de l’Académie des lettres russe ;

    · 2007 : docteur honoris causa de l’Université polytechnique d’état de Saint-Pétersbourg ;

    · 2009 : docteur honoris causa en théologie de l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg ;

    · 2009 : docteur honoris causa en théologie de l’Académie de théologie de Kiev ;

    · 2009 : docteur honoris causa de l’Institut de théologie de l’Université biélorusse d’état ;

    · 2009 : académicien à l’Académie internationale des cosaques ;

    · 2009 : docteur honoris causa de l’Académie présidentielle russe de la fonction publique ;

    · 2010 : docteur honoris causa de l’Université nationale de recherche nucléaire « MIFI » ;

    · 2010 : professeur honoraire de l’Académie militaire des troupes des missiles Pierre le Grand ;

    · 2010 : docteur honoris causa de l’université d’Erevan ;

    · 2010 : docteur honoris causa de l’Académie nationale juridique d’Odessa ;

    · 2010 : docteur honoris causa de l’université de Petrozavodsk ;

    · 2010 : docteur honoris causa en théologie de l’Académie de théologie de Minsk ;

    · 2011 : docteur honoris causa de l’Université Chevtchenko de Transdniestrie ;

    · 2011 : docteur honoris causa de l'université de Voronej ;

    · 2011 : docteur honoris causa de l’Université d’état de Moscou Lomonossov ;

    · 2012 : docteur honoris causa de l’Université du patrimoine de Sofia (Bulgarie) ;

    · 2012 : docteur honoris causa de l’Université des sciences humaines Saint-Tikhon ;

    · 2013 : professeur honoraire du Centre de chirurgie B. Petrovski (Académie des sciences médicales russe) ;

    · 2014 : docteur honoris causa de l’université de Belgrade (Serbie) ;

    · 2015 : docteur honoris causa de l'Académie de diplomatie du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie ;

    · 2015 : docteur honoris causa en théologie de l'Institut des Hautes-Études Saints-Cyrille-et-Méthode ;

    · 2016 : docteur honoris causa de l’Université d’économie Plekhanov ;

    · 2016 : docteur honoris causa de l’université de Saint-Pétersbourg ;

    · 2017 : docteur honoris causa de l’Université slave de Kirghizie ;

    · 2018 : professeur honoraire de l’université du Kouban.

Le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies est l'auteur de nombreux ouvrages, depuis sa thèse de doctorat sur « L'établissement et le développement de la hiérarchie ecclésiastique et la doctrine de l’Église orthodoxe sur le grâce de la hiérarchie », soutenue à Leningrad en 1971. Ses œuvres ont été traduites dans de nombreuses langues, dont le français. Citons L'Évangile et la liberté : les valeurs de la tradition dans la société laïque, publié à Paris, en 2006. Le patriarche Cyrille est aussi l’auteur de plus de 4000 publications, parues sur le site officiel de l’Église orthodoxe russe, dans la presse nationale et étrangère.

Il a aussi signé plusieurs films documentaires, publié des cycles de vidéos et animé plusieurs émissions.

En 1994, son émission « Parole de pasteur » a été diffusée pour la première fois sur la première chaîne de télévision russe.


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11.08.2021

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31.07.2021

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26.07.2021

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09.07.2021

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15.05.2021

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05.05.2021

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26.04.2021

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