Archevêque Théodose de Sébaste : Nous nous opposons aux provocations de certains fonctionnaires occidentaux contre le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies
Service de communication du DREE, 07.06.2024. « Ces derniers temps, nous avons été témoins de provocations sans précédent contre l’Église orthodoxe russe et son chef, le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies », a déclaré l’archevêque Théodose de Sébaste (Patriarcat de Jérusalem). La plupart des auteurs de ces provocations sont des hommes politiques ou des représentants des médias occidentaux, qui se servent du conflit armé en cours comme d’un prétexte à des attaques contre le patriarche Cyrille et toute l’Église russe, remarque Mgr Théodose. « Nous sommes convaincus que ces accusations sont une déformation et une falsification de la vérité et des faits véritables. L’Église ne soutient jamais la guerre, elle appelle toujours à la paix. Le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies a maintes fois lancé des appels à la paix dans ses déclarations, mais son devoir spirituel en tant que patriarche de Moscou est de défendre son pays et sa patrie, de condamner les complots et les projets occidentaux visant la Russie », a déclaré l’archipasteur.
Rappelant qu’il s’était lui-même prononcé plus d’une fois contre la guerre et qu’il espérait une prompte résolution du conflit en cours « afin que cesse cette véritable tragédie humaine dont des innocents payent le prix », l’archevêque Théodose a poursuivi : « En même temps, nous condamnons fermement toute instrumentalisation du conflit militaire et politique pour nuire au statut de l’Église orthodoxe russe, ainsi qu’à sa mission spirituelle, humanitaire et pacifique. » Selon lui, ces tentatives sont « inacceptables et injustifiées ».
« Sa Sainteté le patriarche Cyrille est le chef spirituel de l’Église russe, ce qui est reconnu par la majorité des Églises orthodoxes qui mentionnent Sa Sainteté dans leurs diptyques. Par conséquent, nous percevons les provocations contre l’Église orthodoxe russe comme des provocations contre toute l’Église orthodoxe », a souligné Mgr Théodose.
Le hiérarque a aussi rappelé que les persécutions contre l’Église orthodoxe canonique dirigée par le métropolite Onuphre n’avaient toujours pas cessé : les persécutions contre les hiérarques et les prêtres se poursuivent, des églises sont saisies fréquemment. « Récemment, le monde a été témoin d’une scène tragique : une église a été détruite sur ordre des autorités », a constaté Mgr Théodose, qui reconnaît que ces images lui ont rappelé « les pages sombres de l’époque bolchevique, les temps de terribles persécutions contre l’Église du Christ. »
Ayant exprimé son opposition aux provocations contre le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, le hiérarque de l’Église orthodoxe de Jérusalem a souligné : « Nous croyons que toute divergence d’opinion doit être résolue non par la provocation et l’insulte, mais par la recherche de voies de dialogue. Pourtant, à ce qu’il semble, les hommes politiques qui s’adonnent à ce type de provocations, poursuivent des objectifs déterminés à l’avance, ne supposant aucun dialogue. Ces gens servent des idées hostiles à l’Église orthodoxe, ils sont désireux d’approfondir les divergences en son sein et de saper son autorité dans le monde contemporain. »
Les déclarations hostiles au patriarche Cyrille venant de « certains hiérarques sont aussi un des maillons de la chaîne des persécutions qui touchent l’Église orthodoxe toute entière », a assuré le hiérarque.
Mgr Théodose a pointé du doigt les persécutions qui se produisent en Ukraine et dans d’autres pays où l’Église russe est présente, par exemple en Estonie. Exprimant son soutien à l’Église estonienne et à ses évêques, l’archevêque de Sébaste a aussi qualifié de mensongères et de dépassant ses compétences les accusations du ministre estonien de l’Intérieur, Lauri Lianemets, qui a exigé mi-mai de l’Église orthodoxe estonienne du Patriarcat de Moscou qu’elle qualifie le patriarche Cyrille d’hérétique.
« De quel droit le ministre estonien de l’Intérieur lance-t-il ces accusations mensongères qui dépassent sa compétence ? », interroge Mgr Théodose. Il est inadmissible qu’un haut fonctionnaire estonien accuse d’hérésie le chef de l’Église russe. Du point de vue de l’Église, le mot « hérésie » désigne un écart par rapport au dogme orthodoxe et à la foi chrétienne. L’hérésie est une altération de la pureté de la foi. Tout évêque de l’Église connaît bien les saints canons formulés par les Conciles ecclésiastiques, notamment ceux concernant les dogmes de la Sainte Trinité et de la présence de notre Seigneur Jésus Christ dans notre Église et dans notre vie spirituelle. La diffusion de la foi chrétienne s’est faite par les saints apôtres, rassemblés au jour de la Pentecôte à Jérusalem, d’où ils partirent prêcher de l’Orient à l’Occident à tous les confins de la terre. C’est de là, de la sainte ville de Jérusalem, où les lieux où se déroulèrent les événements bibliques ont été préservés, que partit la bonne nouvelle du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, pour arriver jusqu’à la Rus’. A son baptême, la Rus’ a reçu la vraie foi chrétienne et l’a conservée jusqu’à aujourd’hui dans toute sa pureté malgré les périodes difficiles et des siècles de répressions et de persécutions. »
Les déclarations des autorités estoniennes, dont l’objectif est de semer la discorde et le trouble au sein de l’Église orthodoxe, sont qualifiées par l’archipasteur d’insensées et d’irresponsables. L’intervention des autorités politiques dans les affaires internes de l’Église orthodoxe en Estonie est absolument inadmissible, souligne-t-il.
« Nous prions pour que cessent les poursuites contre l’Église orthodoxe en Ukraine, en Estonie et dans d’autres pays », écrit-il.
« Chacun comprend que notre Église orthodoxe traverse actuellement des temps difficiles à cause des divisions et des divergences internes dont la cause principale est précisément la politique de l’Occident, car c’est lui qui a voulu imposer la création d’une église non canonique en Ukraine et qui tente de faire la même chose dans d’autres pays du monde en ce moment », a constaté le hiérarque. Il a appelé les primats des Églises orthodoxes « à proposer des initiatives pour mettre fin à ces divisions et pour résister ensemble à l’immission politique de l’Occident dans les affaires internes de l’Église orthodoxe, dont l’objectif est d’enraciner et d’approfondir les divergences existant aujourd’hui au sein de l’Église. »
Exprimant encore une fois son rejet des guerres dans toutes les régions du monde, sa position pacifique et son espoir que l’amour et la fraternité prévaudraient entre les hommes, l’archevêque Théodose a constaté : « Nous nous déclarons en même temps contre l’instrumentalisation des conflits et des guerres, comme c’est le cas aujourd’hui en Ukraine, pour s’opposer à l’Église russe et à son patriarche, ainsi que contre l’aggravation des divisions existant aujourd’hui dans l’Église. »
« Plus que jamais, notre Église a besoin aujourd’hui de la miséricorde et de l’intervention divines. C’est ce pour quoi nous prions à Jérusalem, devant le Saint Sépulcre en ces jours saints de Pâques. Que le Seigneur protège notre Église de tous ses ennemis visibles et invisibles. Nous avons besoin de chefs ecclésiastiques sages qui feront leur possible pour tenter de guérir la plaie faite à l’Église par l’intervention occidentale dont l’objectif est d’imposer des réalités non canoniques à l’Église », résume Mgr Théodose.