Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Des intellectuels serbes dénoncent la politique de deux poids, deux mesures et le silence des institutions occidentales sur les persécutions contre l’Église orthodoxe ukrainienne
Service de communication du DREE, 23.09.2023. Le silence des institutions internationales de défense des droits de l’homme sur les persécutions déclenchées contre l’Église orthodoxe ukrainienne et ses fidèles est alarmant. C’est l’opinion des participants à une conférence ayant eu lieu le 21 septembre 2023 à Belgrade, informe l’agence d’information serbe SRNA. Les participants à la rencontre, parmi lesquels des membres de la communauté scientifique serbe, ont soulevé la question de la défense des droits des fidèles orthodoxes en Ukraine. Ils ont aussi pris connaissance des derniers événements qui se sont produits depuis la publication du message des représentants de l’intelligentsia serbe aux autorités ukrainiennes et aux organisations internationales.
En juin dernier, plus de cent représentants de la communauté académique serbe, ainsi que de représentants du monde de la culture de la République de Serbie et d’autres pays où résident la population serbe avaient signé une pétition. Parmi les signataires : cinq académiciens, 49 professeurs, 25 docteurs en sciences, ainsi que des personnalités culturelles. Par la suite, le nombre de signataires s’est élevé à 220, le document a notamment été soutenu par trois généraux, neuf professeurs et cinq docteurs en sciences. Au début du mois d’août, le message a été remis à l’ambassade d’Ukraine en Serbie, à la représentation de l’ONU dans ce pays, à la représentation de l’Union européenne et à la mission de l’OSCE en Serbie.
« Les autorités ukrainiennes poursuivent l’Église orthodoxe ukrainienne, en particulier la laure des Grottes de Kiev, enfreignant brutalement les droits des fidèles et des organisations religieuses. L’objectif est la liquidation de l’Église orthodoxe ukrainienne », a déclaré le professeur de sociologie de la faculté de philosophie de Belgrade, Slobodan Antonic. Il a aussi qualifié de stupéfiant le silence des organisations internationales sur ce qui se passe. Ceux qui parlent constamment des droits de l’homme ne prêtent pas attention aux documents garantissant les droits à la liberté de religion, comme la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que la position du Comité de l’ONU sur les droits de l’homme. Slobodan Antonic a précisé que ces documents stipulaient clairement que tout homme a le droit à la liberté de religion, et qu’il est impossible de s’écarter de ce principe, même dans des situations exceptionnelles. Toute contrainte exercée sur les croyants dans le but de leur faire changer d’opinion ou de confession est catégoriquement interdite.
« Ce qui se passe en Ukraine s’inscrit dans un processus global, c’est-à-dire [l’affirmation] de l’éthos antichrétien dans le monde occidental », a déclaré de son côté Milos Kovic, professeur d’histoire à la faculté de philosophie de Belgrade. Les événements en cours, a-t-il remarqué, témoignent de ce qu’un monde antichrétien est en train de s’établir à grande échelle. « Ce que nous voyons en Ukraine est l’expression la plus radicale de ce monde », a souligné l’historien.
Darko Djogo, professeur à la faculté de théologie orthodoxe de Foča (Bosnie-Herzégovine), a déclaré que la lutte pour les lieux saints en Ukraine est une lutte pour les âmes et l’identité des personnes qui y vivent. « Nous vivons à une époque de terreur de l’État contre l’Église orthodoxe ukrainienne ; elle se poursuit et on n’en voit pas la fin, parce que les instituts de défense internationale n’ont pas intérêt à protéger les droits fondamentaux des croyants de l’Église orthodoxe ukrainienne. Cette dynamique va se poursuivre », a assuré le père Darko. Les schismatiques en Ukraine utilisent le « tomos d’autocéphalie » reçu du Patriarcat de Constantinople pour justifier leur agressivité envers les fidèles de l’Église canonique. « Le "tomos" sert aux violences et la légitimation du vol », a remarqué l’intervenant.
Zoran Kindjic, professeur à la faculté de sciences politiques de Belgrade, a expliqué que les initiateurs de cette intervention de l’intelligentsia serbe en faveur de l’Église orthodoxe ukrainienne trouvaient nécessaire que les intellectuels disent toujours la vérité, quelles qu’en soit les possibles conséquences dans un monde dominé par les institutions et les médias occidentaux, qui n’approuvent pas cette démarche. « L’Occident, qui a formulé l’idéologie des droits de l’homme et des libertés religieux, fait aujourd’hui semblant d’être aveugle et sourd à ce qui se passe dans l’Église orthodoxe ukrainienne. Il y a dix ans, tout le monde aurait fait des bonds si quelqu’un, n’importe qui, avait agi contre une petite communauté chrétienne. Aujourd’hui, alors que la majorité de la population de l’Ukraine, appartenant à l’Église orthodoxe ukrainienne, est persécutée, il n’y a aucune réaction. On est face à une politique de deux poids, deux mesures », a dit Z. Kindjic.
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