Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Le patriarche Cyrille : les actes du Patriarcat de Constantinople ont ouvert la voie aux perturbations dans l’Église
Service de communication du DREE, 19.07.2023. S’exprimant lors de la Conférence des évêques de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies a constaté que le ministère salutaire de l’Église, depuis le début de son histoire, a été confronté à une force hostile inventant et continuant à inventer de nouveaux moyens pour lutter contre la prédication de la Bonne Nouvelle, se servant des passions humaines : l’amour des honneurs, l’avidité, la lâcheté, l’envie. « Malheureusement, certains de ceux qui se disent serviteurs de Dieu se sont avérés soumis à l’influence des esprits méchants dans les lieux célestes (cf Eph 6,12), qui les incitent à détruire l’unité de l’Église, a dit Sa Sainteté. Je pense, en premier lieu, aux mesures anti-canoniques prises par le Patriarcat de Constantinople en Ukraine, qui ont ouvert la voie aux perturbations dans l’Église et à des persécutions qui durent des années et sont particulièrement dures aujourd’hui contre les chrétiens orthodoxes sur le territoire de l’Ukraine. »
Selon le patriarche Cyrille, le Patriarcat de Constantinople a été l’un des instruments de la lutte contre l’orthodoxie, et ses principaux hiérarques se sont préparés pendant une longue période, avec le soutien de forces politiques étrangères à l’Église en coulisses, à détruire l’unité de l’orthodoxie, menant des négociations secrètes et intriguant.
« Nous avions conscience des dommages que les mesures planifiées unilatéralement par Constantinople risquaient de causer aux fondements canoniques de l’Église et à son unité. L’Église russe a tout fait pour sauvegarder l’unité de l’Église, a souligné le patriarche. En août 2018, je suis allé à Istanbul. Bien sûr, je n’avais pas la certitude que notre entretien arrêterait le primat de Constantinople, mais j’ai malgré tout estimé nécessaire de faire connaître personnellement au patriarche Bartholomée la situation réelle en Ukraine. Le patriarche Bartholomée a préféré ne rien entendre et, à l’automne 2018, foulant aux pieds les saints canons, il s’est introduit en Ukraine pour « supprimer » la hiérarchie de l’Église orthodoxe ukrainienne et légaliser le schisme en lui accordant une autocéphalie illusoire. En septembre 2018, des « exarques » constantinopolitains sont arrivés à Kiev sans y avoir été invités. »
Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a dû réagir en prenant la décision de cesser de commémorer le primat du Patriarcat de Constantinople, faisant part de l’impossibilité de célébrer avec ses hiérarques, et prévenant d’une rupture possible de la communion eucharistique. Mais, a remarqué le patriarche Cyrille, le synode de Phanar a annoncé le 11 octobre 2018 l’annulation de sa propre décision historique de transfert de la métropole de Kiev au Patriarcat de Moscou, et le prétendu « rétablissement dans leur rang ecclésiastique » des dirigeants de groupes schismatiques avec lesquels ses hiérarques sont entrés en communion.
« Et avec la plus grande douleur nous avons été contraints de prendre la décision de rompre la communion eucharistique avec le Patriarcat de Constantinople, comme l’exigent les canons », a constaté le patriarche Cyrille.
Il a aussi mentionné que tous les efforts du Phanar et de ses mentors ont ensuite été consacrés à obtenir le soutien d’autres Églises orthodoxes locales. « Un certain temps plus tard, ils sont parvenus à obtenir des primats des Églises de Grèce, d’Alexandrie et de Chypre les décisions dont ils avaient besoin, prises sous la pression implacable de personnes étrangères à l’Église, recourant à une argumentation ethnophylétique et en violation flagrante des procédures conciliaires établies. Fait caractéristique, dans l’Église d’Alexandrie il n’y a eu aucun débat sur la question ukrainienne ; dans les deux autres Églises que j’ai déjà citées, les déclarations conciliaires ou synodales qui ont été publiées contiennent des formulations vagues et équivoques », a rappelé Sa Sainteté.
« Il faut comprendre clairement que les forces politiques influentes dans le monde, hostiles non seulement à la Russie et à l’orthodoxie, mais aussi, comme on peut en juger maintenant, à la vision chrétienne du monde en général, se donnaient et se donnent des objectifs plus larges que l’isolation spirituelle du peuple ukrainien, sa confrontation avec le peuple russe qui lui est extrêmement proche spirituellement, avec lequel il constitue une même civilisation orthodoxe, remontant à l’époque de la Sainte Russie, a souligné le primat de l’Église orthodoxe russe. L’autre but, plus global, est de déchirer et d’affaiblir au maximum les liens spirituels entre le monde orthodoxe slave de l’Est et la communauté orthodoxe de la Méditerranée et du Proche Orient. Un autre objectif, poursuivi actuellement par les puissances ennemies de l’orthodoxie est de faire obstacle à la sauvegarde des fondements chrétiens du berceau de la civilisation moderne, l’Europe. »
En d’autres termes, tout est fait pour détruire l’orthodoxie et, en fin de compte, pour anéantir le patrimoine chrétien en général », a résumé le patriarche.
Or, l’objectif de division du monde orthodoxe a été partiellement atteint, constate le patriarche Cyrille : « Le schisme initié par le patriarche Bartholomée de Constantinople a extrêmement compliqué la communion spirituelle de l’Église russe avec une partie considérable du monde orthodoxe grec. Ce qui a sensiblement affaibli la voix du témoignage orthodoxe dans le monde contemporain, et c’est visiblement ce que recherchaient les idéologues et les commanditaires du schisme. »
Cependant, assure Sa Sainteté, les ennemis de l’Église ne sont pas parvenus à atteindre totalement leur objectif. « Même dans l’orthodoxie grecque, il s’est trouvé de nombreux hiérarques, prêtre et théologiens courageux qui n’ont pas accepté les actes iniques de Constantinople, ne sont pas entrés en communion avec les prétendus leaders ecclésiastiques schismatiques qui se donnent le titre de métropolite ou d’évêque », a dit le patriarche.
Il a également souligné que la majorité des Églises locales « avait clairement démontré qu’elles ne souhaitaient reconnaître ni la nouvelle organisation fondée à partir schismatiques, ni la « nouvelle ecclésiologie » du Patriarcat de Constantinople qui sous-tend ses actes. »
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