Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Le métropolite Hilarion : Les Églises recherchent une unité sur le thème du changement climatique
Le 4 octobre 2021, une rencontre sur le changement climatique a rassemblé au Vatican des représentants des grandes religions, des scientifiques et des experts. Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou représentait l’Église orthodoxe russe à cette réunion intitulée « Foi et science : vers la COP26 ». Dans une interview à RIA Novosti, Mgr Hilarion a parlé de ses échanges avec l’archevêque de Canterbury et avec les représentants du Vatican. Il a expliqué ce que pense l’Église du réchauffement climatique et sur quelles données elle s’appuie.
- Éminence, vous êtes à Rome pour participer à un sommet interreligieux sur le changement climatique. Au Palais apostolique, au Vatican, vous étiez assis aux côtés du pape, du patriarche de Constantinople et de l’archevêque de Canterbury pendant la cérémonie de signature de l’appel commun. Est-ce la première fois que vous rencontrez le patriarche Bartholomée depuis la rupture des relations ?
- Oui. Conformément à la décision de notre Saint-Synode, nous ne prenons part à aucune manifestation à laquelle préside ou copréside un représentant de Constantinople. Cependant, dans le cas présent, aucun représentant de Constantinople ne présidait ni ne coprésidait. Trente-quatre leaders religieux participaient à la rencontre, dont seulement deux représentaient les Églises orthodoxes, le patriarche Bartholomée et moi-même. Si je n’avais pas été là, il aurait été le seul représentant orthodoxe. Or, je rappelle que lors de la dernière séance du Synode, nous avons déclaré qu’il ne peut plus représenter l’orthodoxie universelle, ayant perdu la confiance de millions de fidèles. Il ne peut représenter que sa propre Église et les Églises qui le souhaitent. Notre Église n’en fait pas partie.
- Il n’y avait pas de représentants des autres Églises locales ?
- Non. L’un des intervenants était l’archiprêtre Ioan Sauca, de l’Église orthodoxe roumaine, mais il ne représentait pas l’Église roumaine, il représentait le Conseil œcuménique des églises, dont il est le secrétaire général en exercice.
- Avez-vous pu parler avec le patriarche Bartholomée ?
- Je ne prévoyais aucun pourparlers avec lui. Lorsque nous nous sommes assis, il m’a dit « bonjour » en russe, j’ai répondu « bonjour » en anglais. Notre échange s’est arrêté là.
- Avez-vous déjà échangé avec le pape de Rome ?
- Pour l’instant, nous nous sommes limités à un échange de salutations. Une rencontre est prévue, mais elle sera sûrement courte, au vu du nombre des invités. C’est ce qu’on m’a dit au Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Une rencontre avec le président de ce Conseil, le cardinal Koch, est prévue pour cette après-midi.
- Avez-vous parlé avec l’archevêque de Canterbury ?
- Nous avons eu un riche échange hier au dîner organisé par l’ambassade de Grande-Bretagne en Italie. J’étais placé à côté de lui et de l’archevêque Paul Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États. Nous avons beaucoup échangé. La situation alarmante dans le monde incite les leaders religieux à interagir, notamment sur le changement climatique. Il ne sera pas possible d’arrêter le réchauffement climatique dont les conséquences malheureuses menacent l’humanité, mais nous pouvons agir sur les leaders politiques, afin que leurs décisions contribuent à protéger l’environnement. C’est à ce thème qu’est consacrée la rencontre au Vatican, à laquelle je participe avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche.
- Chaque participant intervenait pendant deux minutes. De quoi avez-vous parlé ?
- J’ai d’abord cité le document « La position de l’Église orthodoxe russe sur les problèmes d’écologie actuels », adopté par le Concile épiscopal de 2013 : dans le dialogue avec les représentants de la société, de l’État, des organisations internationales, l’Église orthodoxe russe « considère comme un devoir de contribuer à éduquer un sentiment de responsabilité solidaire pour la sauvegarde de la création divine chez les personnes de toutes les catégories sociales, ethnoculturelles et professionnelles, indépendamment de leur âge, ainsi que de soutenir leurs initiatives dans ce domaine. » Ensuite, j’ai dit que la situation écologique actuelle a pour cause le désir des uns de se faire du profit au détriment des autres et de s’enrichir injustement. J’ai terminé en appelant les leaders religieux à prendre sur eux la responsabilité collective de l’humanité présente et à venir, travaillant à préserver la planète et à empêcher une catastrophe écologique globale.
Patriarche
Président du Département
14.10.2020
28.08.2020