Le métropolite Hilarion : Dans de nombreux pays du monde, les chrétiens vivent des situations tragiques

Les persécutions, voire l’élimination physique des chrétiens de plusieurs pays du Proche-Orient et d’Afrique, la discrimination des fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne, tels ont été les principaux thèmes de l’intervention du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, au Sommet international sur la liberté religieuse à Washington.

Racontant, à la demande de la présentatrice de l’émission « L’Église et le monde », Ekaterina Gratcheva, le déroulement de ce sommet, qui a eu lieu du 13 au 15 juillet 2021 dans la capitale des États-Unis, le métropolite a constaté : « Les États-Unis d’Amérique sont un pays aux multiples visages. Malgré la propagande antirusse qui y est orchestrée depuis des années, beaucoup d’Américains éprouvent une grande sympathie pour notre pays, d’une part, et pour l’Église orthodoxe russe d’autre part ; ils sont prêts à nous entendre, et heureux de nous entendre. L’évènement était organisé par l’organisation Open Doors (« Portes ouvertes ») qui analyse la situation de différents groupes religieux dans les pays où ils sont persécutés. »

Le président du DREE a constaté que la situation était devenue tragique, ces dernières années, pour les chrétiens de nombreux pays du Proche-Orient et d’Afrique.

« Je pense à l’Irak où, sous Saddam Hussein, vivaient un million et demi de chrétiens, tandis qu’ils ne sont plus au maximum qu’un dixième de ce nombre aujourd’hui. Je pense aussi à la Lybie, où il ne reste presque aucun chrétien. Je pense aussi à la Syrie, que beaucoup de chrétiens ont dû fuir, moins à cause de la guerre qu’à cause des terroristes ; là où ils ont été au pouvoir, ils ont systématiquement poursuivi et même éliminé la population chrétienne » a rappelé Mgr Hilarion, soulignant que les statistiques témoignait d’une diminuation constante et rapide du nombre de chrétiens au Proche-Orient. Même dans des pays relativement favorisés, comme le Liban, les chrétiens sont de moins en moins nombreux, alors qu’ils étaient encore près de la moitié de la population encore récemment.

Les États-Unis sont partiellement responsables de cette situation, estime le hiérarque : « Ce sont eux, en effet, qui ont envahi l’Irak, ce sont eux qui ont promis d’y mettre de l’ordre et d’y installer une démocratie. Or, la démocratie n’y est toujours pas en place, le régime renversé a fait place à un chaos indescriptible, cause de l’exode en masse des chrétiens, je dirais même de leur fuite. »

Il considère également important que les États-Unis soient informés sur la situation réelle en Ukraine dans le domaine religieux, sur la position de l’Église orthodoxe ukrainienne, restée spirituellement unie au Patriarcat de Moscou, qui est aussi l’organisation religieuse rassemblant le plus grand nombre de fidèles dans le pays.

« Les Américains entendent généralement des informations complètement différentes, a remarqué le président du DREE. Ainsi, par exemple, l’ex-secrétaire d’État des États-Unis, M. Pompeo, faisant le bilan de son activité à ce poste, a affirmé fièrement sur « Twitter » avoir aidé le métropolite ukrainien à se débarrasser de l’influence de Moscou. Cette formulation témoigne de son peu de connaissance sur ce qui se passe en Ukraine, trait caractéristique de certains hauts fonctionnaires américains. C’est pourquoi il est important de dire ce qui se passe vraiment : qu’on chasse les prêtres et les paroissiens de leurs églises, que les gens prient dehors, que les églises occupées par les schismatiques sont vides ou fermées. Nos partenaires américains doivent connaître la vérité. »