Le métropolite Hilarion : Le Seigneur conduit son peuple et son Église vers la gloire éternelle au travers des afflictions et du martyre
Le 11 septembre 2016, 12e dimanche après la Pentecôte, l’Église faisait mémoire de la Décollation de saint Jean le Précurseur et Baptiste du Seigneur. Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, a célébré la Divine liturgie à l’église moscovite de la Décollation-de-Saint-Jean-le-Précurseur dite « aux bois ». Cette église est située sur le site du métochion patriarcal de Tchernigov, dans les locaux duquel est située l’Institut des Hautes Études.
Le métropolite concélébrait avec le hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut, le prêtre Dimitri Safonov, secrétaire du DREE aux relations interreligieuses, vice-recteur du Conseil scientifique de l’Institut, le hiéromoine Athanase (Mikrioukov), inspecteur de l’Institut. Les enseignants et les élèves de l’Institut Saints-Cyrille-et-Méthode, ainsi que les paroissiens, assistaient à la liturgie.
Le chœur d’enfants organisé par le Chœur synodal de Moscou (sous la direction de N. S. Asmus) participait à l’office.
Après la litanie instante, le métropolite a lu la prière pour l’Ukraine. A la fin de l’office, Mgr Hilarion a lu la prière pour le début de l’année universitaire, et aspergé l’assistance d’eau bénite.
Il a ensuite prononcé une homélie, revenant sur le sens de la fête :
« Rien de plus horrible, semble-t-il, que cette fête d’un homme que connaissait toute la Judée, auquel on venait se faire baptiser, que l’on vénérait comme prophète et comme prédicateur. L’impie Hérode, qui avait fait emprisonner Jean, invita à danser la jeune et belle Solomée, fille d’Hérodiade. Elle plut à Hérode, visiblement déjà ivre, qui promit de lui donner tout ce qu’elle voudrait, fût-ce la moitié de son royaume. » Comme on sait, celle-ci lui fit demander la tête de Jean-Baptiste, auquel elle en voulait de reprocher à Hérode de gouverner de façon inique et de l’avoir épousé en dépit des lois.
« Aujourd’hui, nous célébrons en Jean, le Précurseur du Seigneur venu préparer les chemins du Seigneur. Il vint pour préparer le peuple d’Israël à accueillir le Messie. »
La tradition de l’Église enseigne que lorsque Jean le Précurseur fut exécuté, son âme descendit aux enfers pour y préparer là-bas aussi le chemin du Seigneur, pour que les hommes qui se trouvaient dans ces lieux sombres et effrayants fussent prêts à la Descente du Sauveur, afin que tous ceux qui le souhaitaient pussent le suivre et s’arracher à cette épouvantable prison souterraine.
L’enfer n’existe pas parce que Dieu l’a créé pour punir les gens. L’enfer, les gens le créent eux-mêmes par leurs œuvres. Des gens comme le roi Hérode, comme Hérodiade et tant d’autres dont parle l’Ecriture Sainte, ceux qui oublient Dieu, pour qui il n’y a d’autres valeurs que l’argent, la gloire, les distractions, qui transforment en enfer la vie de leurs proches. Mais le Seigneur tire les hommes de l’enfer, du mal humain, il tire des conséquences positives. Le Seigneur Jésus Christ Lui-même a souffert et est mort sur la Croix pour le salut des hommes. Ceux qui suivent la voie du Christ (et le premier d’entre eux, encore avant la crucifixion et la résurrection, Jean-Baptiste), suivent eux aussi cette voie de la croix, cette voie du Golgotha.
Nous connaissons la mort de Jean Baptiste par les Saintes Écritures. La tradition, elle, nous apprend quelle fut la fin des saints apôtres. Les apôtres ont suivi la même voie, car le Seigneur conduit les Siens et Son Église à la vie éternelle à travers les afflictions et le martyre.
Le Royaume des Cieux, que prêchèrent d’abord Jean-Baptiste, puis le Seigneur Jésus Christ, « souffre violence, et des violents s’en emparent » (Mt 11, 12). C’est par l’effort et le sang de ceux qui souffrent pour le Christ, à commencer par saint Jean-Baptiste et tous les martyrs de l’époque néotestamentaire, qu’on s’empare du Royaume de Dieu. Nous en sommes aujourd’hui les coparticipants.
Gardons en mémoire les prouesses des martyrs et des confesseurs. Glorifions saint Jean, Précurseur et Baptiste du Seigneur, demandons-lui de nous aider à être les fidèles serviteurs du Seigneur Jésus Christ, à ne pas craindre les souffrances, à ne pas avoir peur de défendre la vérité même au prix de notre propre vie. Et que le Saint Prophète, Précurseur et Baptiste Jean bénisse nos travaux et le chemin de notre vie. »
Mgr Hilarion s’est ensuite adressé aux enseignants et aux élèves de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode :
« En ce début d’année, nous élevons nos prières pour les enseignants et les élèves de notre Institut, ainsi que pour les enfants qui ont repris leurs études dans les écoles. Nous prions que le Seigneur illumine les élèves de la lumière de Son intelligence.
Que Dieu aide ceux qui travaillent et ceux qui étudient dans les murs de notre école de théologie, fondée avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, et qui est placée sous sa tutelle et sous sa présidence. Je souhaite que nous soyons tous dignes de l’élection dont Dieu nous a fait la grâce, étudions avec ardeur et assiduité, et ne perdions pas en vain notre temps, mais nous laissions illuminer de la connaissance de la vérité par les Saintes Écritures, l’étude des œuvres des Pères de l’Église. Que tout ce que nous étudions dans les classes de cet établissement s’imprime non seulement dans vos esprits, mais aussi dans vos cœurs. »
En souvenir de la fête patronale de l’église de la Décollation, Monseigneur a offert à l’Institut un tableau représentant la rue Tchernigov, telle qu’elle était il y a peu, avant les travaux de reconstruction.
F. N. Moroulev, co-président de la Fondation publique chrétienne internationale « Triomphe du cœur », a ensuite adressé un discours à Mgr Hilarion. Il a partagé ses souvenirs de la restauration du métochion de Tchernigov, constatant : « L’Institut des Hautes Études a été fondé par la miséricorde et la volonté du Patriarche, sur le territoire du métochion patriarcal de Tchernigov. Vous avez été nommé recteur de ce métochion. Aujourd’hui, grâce à vos prières et à votre travail, le métochion connaît une nouvelle vie et apparaît comme la perle de ce quartier moscovite. »
F. N. Moroulev a offert pour l’église Saint-Michel-Saint-Théodore-de-Tchernigov, un médaillon contenant une parcelle de reliques de saint Eustathe Placide, martyr.
Le remerciant de ce don, Mgr Hilarion a souligné : « Je suis heureux de ce que nos églises renaissent : les unes rapidement, les autres plus lentement. Le Seigneur nous aide dans cette renaissance ecclésiale. Je crois que la prière du mégalomartyr Eustathe, dont les reliques demeureront à l’église Saint-Michel-Saint-Théodore-de-Tchernigov lorsque les travaux de restauration seront terminés, nous aidera tous dans notre cheminement. »
Le hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut des Hautes Études, s’est adressé à son tour au métropolite Hilarion : L’Institut des Hautes Études, ce sont des enseignants et des étudiants, c’est aussi le Conseil scientifique qui, tous, prient ici avec vous. Nous sommes tous reconnaissants de deux innovations, indispensables : d’une part, la possibilité de prier chaque jour ; prêtres, enseignants, étudiants, paroissiens viennent chaque jour plus nombreux prier dans nos églises. Notre paroisse croît. D’autre part, l’Institut dispose désormais d’une bibliothèque, sans laquelle il était impossible d’étudier vraiment. »
Au nom du Conseil scientifique et du département « relations ecclésiastiques extérieures », une bibliographie complète de ses propres œuvres a été offerte à Mgr Hilarion.
Constatant que cette édition était un témoignage éloquent de la multitude et de la plénitude de l’œuvre scientifique et théologique du métropolite Hilarion, le secrétaire du DREE aux relations interreligieuses, le prêtre Dimitri Safonov, a dit : « En 1985, vous avez publié un premier article scientifique au Journal du Patriarcat de Moscou. Nous avons préparé cette édition à l’occasion du 30e anniversaire de votre œuvre et de votre 50e anniversaire de naissance. Cet ouvrage témoigne éloquemment de ce que vos œuvres sont d’actualité aujourd’hui plus que jamais, aussi bien dans la communauté académique (je rappelle que vous avez obtenu cette année le grade officiel de docteur en philosophie selon la norme académique russe), que dans la communauté des théologiens. »