Le métropolite Hilarion : Par la Très-Sainte Mère de Dieu, le Seigneur peut consoler toute affliction
Le 6 novembre 2017, fête de l’icône de la Vierge « Joie de tous les affligés », le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église de la rue Bolchaïa Ordynka de Moscou où est conservée cette icône miraculeuse.
Le métropolite concélébrait avec de nombreux clercs venus participer à la fête patronale de l’église.
L’office était chanté par le Chœur synodale de Moscou, sous la direction d’A. A. Pouzakov.
A la fin de la liturgie, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie, souhaitant à tous les paroissiens une bonne fête.
« Notre église de la Transfiguration a l’honneur d’être la gardienne de l’image de la Mère de Dieu « Joie de tous les affligés ». Des gens viennent tous les jours demander l’aide et la clémence de la Mère de Dieu, que nous vénérons dans cette image comme Joie de tous les affligés. Si nous regardons cette image sacrée, nous voyons qu’à la différence de la plupart des icônes, qui représentant uniquement des saints, la Mère de Dieu y est entourée de gens ordinaires, et pas seulement de gens importants ou célèbres, mais de ceux qui ont besoin de consolation. Ce sont les affligés, les malades, les boiteux, les aveugles, les pauvres, les souffrants, tous ceux qui adressent leur prière à la Reine des cieux, implorant son aide.
Regardant cette sainte icône, nous nous demandons involontairement : pourquoi y a-t-il tant de misères et de souffrances dans le monde ? Cette question se pose avec encore plus d’acuité lorsque les évènements d’il y a cent ans nous reviennent en mémoire, en pensant à nos martyrs, notamment au prêtre Constantin Lioubomoudrov, qui desservait cette église et fut fusillé à Boutovo. Ses restes reposent avec les ossements de milliers d’autres, c’est pourquoi nous ne découvrirons jamais ses reliques ni ne saurons où est exactement sa tombe. Pourquoi tant de souffrances dans le monde ? Pourquoi nos parents, nos grands-parents, les victimes des répressions ont-ils tant souffert ? Pourquoi les gens souffrent-ils aujourd’hui, pourquoi tous ces actes terroristes qui tuent des innocents ? En regardant tout cela on est en droit de se demander : notre monde est-il vraiment bon ? Est-il vraiment bien ordonné ?
Nous savons par l’Écriture Sainte que le Seigneur créa ce monde, et que tout ce qu’Il créa était beau et bon. Chaque jour de la création se terminait ainsi : « Dieu vit que cela était bon » (Gn 1, 8). Mais le péché est entré dans le monde à cause de la jalousie du diable, causant les souffrances qui se poursuivent jusqu’à aujourd’hui. Le péché n’est pas toujours puni immédiatement, car le Seigneur est longanime et donne encore et encore aux pécheurs une chance de se repentir.
Le péché est présent dans la vie des hommes. Il n’est pas seulement dans celle des autres, comme nous avons tendance à le penser, sans remarquer les poussées du mal dans notre propre âme. C’est pourtant notre mal intérieur, notre corruption intérieure qui entraîne la souffrance. Encore une fois, la souffrance n’est pas toujours envoyée immédiatement comme un châtiment pour un péché concret (bien que cela arrive), le Seigneur dans Sa longanimité ne nous envoie pas toujours de souffrances. Parfois, Il permet des souffrances et des afflictions dont nous ignorons la raison et qui nous semblent injustes.
Nous savons pourtant que le Christ a été injustement condamné par les membres du Sanhédrin, par la foule, par les chefs du peuple hébreu et par les autorités romaines de la Judée. Le récit de la passion et de la mort du Seigneur Jésus Christ montre combien elles étaient humainement injustes, car Il n’était pas coupable de ce dont Il était accusé. Mais le Seigneur est monté au Golgotha, car c’était la volonté de Dieu.
S’il nous arrive des malheurs dont nous ne comprenons pas la cause, ne nous sentant pas coupables, cela ne veut pas dire que Dieu s’est détourné de nous ou est irrité contre nous. Cela veut dire que Dieu a voulu nous faire passer par une épreuve, comme Il le fit pour le juste Job dont ses amis disaient : « Puisque Dieu te tourmente ainsi et te châtie, c’est que tu as fait quelque chose de mal ». Job, interrogeant sa conscience, comprenait qu’il n’y avait rien dans sa vie qui aurait pu amener de tels malheurs. Il fit alors un pari avec ses amis, et c’est tout le sujet du livre de Job. Alors que chacun restait sur sa position, Dieu s’introduisit dans la dispute. Il ne répondit à aucune des questions que posaient Job et ses amis, mais apparut à Job, et cette apparition suffit à résoudre les questions que Job, dans son affliction, posait à Dieu, à soi-même et à ses amis.
Le Seigneur nous fait passer par des épreuves, par des afflictions, par l’injustice, afin que nous comprenions, au moment où Il nous apparaîtra et se révèlera, qu’Il est Lui-même la réponse à toutes nos questions et à toutes nos interrogations, la réponse que nous attendions et dont nous avions soif durant toute notre vie.
Pour que nous ne nous découragions pas, le Seigneur nous envoie Sa Sainte Mère pour nous consoler. Elle demeure avec nous et console toute affliction humaine. En toute maladie, nous pouvons Lui demander la guérison. L’expérience de milliers de personnes qui viennent ici chaque jour prier devant la Vierge « Joie de tous les affligés », vénèrent Sa sainte icône, montre que le Seigneur, par Sa Sainte Mère, peut consoler toute affliction du cœur de l’homme, guérir toute maladie et toute infirmité. Ce ne sont pas seulement les maladies du corps que le Seigneur guérit par Sa Sainte Mère, mais aussi les maladies de l’âme et de l’esprit.
En ce jour où nous fêtons la Mère de Dieu dans Son icône miraculeuse, prions notre Reine et Souveraine de transformer toute affliction en joie, de nous donner la santé de l’âme et du corps. Que la Reine des cieux nous garde, ainsi que nos proches, la patrie et le monde entier, les gardant de tout mal en les couvrant de Son manteau.
Bonne fête à tous. »