En la fête de saint Nicolas, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a célébré la Divine liturgie à Bari
Le 18 décembre 2018, avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, est arrivé à Bari (Italie).
Le 19 décembre, fête de saint Nicolas, le président du DREE a présidé la célébration de la Divine liturgie à l’église haute de la basilique, dans laquelle reposent depuis 930 ans les reliques de ce grand thaumaturge. Le métropolite Hilarion a concélébré avec le métropolite Georges de Nijni Novogord et d’Arzamas, qui conduisait un groupe de nombreux pèlerins, ainsi qu’avec l’archiprêtre Viatcheslav Batchine, recteur du métochion de l’Église orthodoxe russe à Bari, et plus de cinquante prêtres venus de Russie, d’Ukraine, de Moldavie et d’autres pays faisant partie du territoire canonique du Patriarcat de Moscou.
Une prière pour la paix en Ukraine a été lue après la litanie instante.
Dans le discours qu’il a prononcé après la Liturgie, Mgr Hilarion a souhaité une bonne fête à toute l’assemblée. Le hiérarque a rappelé les mots de la lecture de l’évangile du jour : Heureux vous qui êtes pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à vous. Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés ! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie ! (Lc 6,20-21). Le Seigneur nous enseigne à ne pas rechercher les biens matériels dans cette vie, ni la satisfaction de nos besoins matériels, mais à chercher avant tout le Royaume des cieux :
« Si nous cherchons le Royaume des cieux, si nous accomplissons les commandements de Dieu, si nous vivons non pour nous-mêmes, mais pour les autres, si nous nous efforçons, selon le commandement du Seigneur, de ne pas sauvegarder notre vie, mais à la donner pour nos proches, le Seigneur nous récompensera dans le siècle futur, alors ceux qui pleurent recevront la joie, alors la faim et la soif seront apaisées, car le Seigneur Jésus Christ Lui-même sera notre pain, notre boisson, notre consolation. Les pauvres en esprit seront rassasiés, les éplorés se réjouiront, les assoiffés verront leur soif étanchée.
Mais ce que le Seigneur dit de la vie future, qui commencera pour chacun de nous au seuil de cette vie, se rapporte aussi au présent. Il ne faut pas croire que nous devons souffrir ici-bas, et être consolés dans l’au-au-delà. La consolation de Dieu vient dès notre vie terrestre. Le Royaume des Cieux commence dès ici-bas. Lorsque nous sommes réunis pour la Divine liturgie, lorsque nous communions aux Saints Mystères du Christ, le Corps du Seigneur entre en notre coprs, Son Sang précieux coule dans nos veines, et pour chacun de nous et pour nous tous ensemble commence le Royaume de Dieu qui vient avec puissance (Mc 9,1). Inutile d’attendre une perspective lointaine, ne croyons pas que nous pouvons être trouvés dignes du Royaume céleste seulement après la mort. Ici et maintenant, nous pouvons y avoir part par la participation à la Divine liturgie et aux autres Sacrements de l’Église, par la prière et par l’observation des commandements de Dieu.
Le devoir de tout chrétien est de montrer que si nous suivons la voie du Seigneur, si nous supportons humblement les souffrances, les afflictions, les maladies, les épreuves et les tentations, si nous ne prenons pas seulement soin de nous, mais aussi de nos proches, si nous partageons avec eux sans regret nos richesses matérielles et spirituelles, le Seigneur nous consolera dans cette vie par sa grâce ineffable.
Aujourd’hui, célébrant saint Nicolas, modèle de foi, exemple de douceur, nous regardons en lui un modèle à suivre. Par expérience, nous savons que saint Nicolas exauce les prières, qu’il répond à nos besoins, nous aide en voyage, lorsque nous avons besoin d’aide, dans les circonstances difficiles de la vie, lorsque nous prions pour un proche. Ayant reçu de Dieu la grâce étonnante d’exaucer les prières, il vient en aide. Durant sa vie, comme aujourd’hui, saint Nicolas aide ceux qui souffrent et qui l’invoquent.
Voilà pourquoi, chaque fois que revient la fête de saint Nicolas le thaumaturge, nous avons non seulement le désir de le glorifier dans nos églises, mais aussi celui de venir ici, vénérer ses reliques devant le tombeau sacré où il repose, et de prier pour nous et pour nos proches. »
L’archipasteur a évoqué le transfert d’une partie des reliques de saint Nicolas en Russie, en mai-juin 2017. « Nous avons été trouvés dignes de cette grande grâce : saint Nicolas est venu en personne dans notre pays. Plus de deux millions de personnes, notamment celles qui n’ont ni la possibilité, ni les moyens de venir à Bari, ont pu vénérer la parcelle de ses reliques, spécialement exhumée à cette fin et apportée solennellement à Moscou, notre capitale et dans la capitale du Nord, Saint-Pétersbourg. Tous gardent en mémoire la grâce reçue lors de cette visite de saint Nicolas dans notre pays, où il est vénéré plus qu’aucun autre saint. »
Comme l’a souligné Mgr Hilarion, le séjour de la relique de saint Nicolas en Russie a été possible grâce à l’accord passé à La Havane pendant la rencontre de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec le pape de Rome François.
Ayant souhaité une bonne fête à l’assistance, le métropolite a recommandé de s’adresser à saint Nicolas dans les circonstances difficiles, lui demandant également de nous aider à devenir « des modèles de foi, des exemples de douceur », « à être de vrais chrétiens, à suivre les commandements du Seigneur, à être tels que veut nous voir le Seigneur, pauvres en esprit, affamés et assoiffés de justice, supportant les tentations et les épreuves sans broncher, patiemment, avec espérance. »
« Aujourd’hui, nous avons prié pour l’Ukraine, comme nous le faisons ces dernières années à chaque liturgie, a poursuivi Mgr Hilarion. Nous prions particulièrement pour l’Église orthodoxe ukrainienne, pour l’épiscopat, pour les prêtres, pour les millions de fidèles qui sont persécutés et poursuivis uniquement parce qu’ils sont pour l’unité de l’Église et ne veulent pas rejoindre une nouvelle structure, créée sur ordre des autorités civiles. » Mgr Hilarion a dit son espoir que saint Nicolas enverrait son aide à l’Église orthodoxe ukrainienne, qui traverse des temps difficiles de discrimination et de persécution à cause de sa fidélité à l’unité avec le Patriarcat de Moscou.
Ensuite, un office d’intercession a été célébré dans la crypte de la basilique, devant les reliques du saint, après quoi les hiérarques, le clergé et les fidèles ont vénéré la plaque recouvrant la châsse où reposent les reliques de saint Nicolas.
En souvenir de cette liturgie, le prêtre Giovanni Distante, recteur de la basilique, a offert aux métropolites de Volokolamsk et de Nijni Novgorod des vases contenant de l’huile s’exhudant du tombeau de saint Nicolas. « Nous sentons l’amour que porte les orthodoxes de Russie à ce grand saint », a-t-il souligné.
De son côté, le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a remercié le recteur de la basilique, toujours prêt à venir en aide aux pèlerins de l’Église orthodoxe russe. « Que la prière de saint Nicolas nous aide tous. Que ses saintes reliques, qui unissent l’Orient et l’Occident chrétiens, restent pour des millions de chrétiens une source de guérison, d’inspiration à la vie chrétienne et de consolation dans les afflictions » a-t-il conclu.