Le patriarche Cyrille a félicité le métropolite Hilarion de Volokolamsk du 10e anniversaire de sa nomination au poste de president du DREE
Le 31 mars 2019, 3e dimanche du Grand Carême, dimanche de la vénération de la Croix, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie de saint Basile à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés (Moscou).
Il fêtait le 10e anniversaire de sa nomination au poste de président du DREE. Mgr Hilarion concélébrait avec le métropolite Niphon de Philippopolis, représentant du patriarche d’Antioche et de tout l’Orient auprès du patriarche de Moscou et de toute la Russie, l’évêque Denis de Voskressensk, premier vice-chancelier du Patriarcat de Moscou, supérieur du monastère Novospasski, l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE, l’archimandrite Philarète (Boulekov), vice-président du DREE, l’archimandrite Séraphin (Chemiatovski), représentant de l’Église orthodoxe des Terres tchèques et de Slovaquie à Moscou, l’higoumène Arsène (Sokolov), représentant du patriarche de Moscou et de toute la Russie auprès du patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, l’higoumène Théophane (Loukianov), responsable du Secteur du protocole du DREE, l’archiprêtre Alexandre Makarov, collaborateur du DREE, l’archiprêtre Igor Iakimtchouk, secrétaire du DREE aux relations interothodoxes, l’archiprêtre Serge Zvonariov, secrétaire du DREE aux affaires de l’étranger lointain, l’hiéromoine Zotik (Gaïevski), secrétaire de la Représentation du patriarche de Moscou et de toute la Russie auprès du patriarche de Bulgarie, le prêtre Arsène Chernikin, chef du Service de traduction, d’autres collaborateurs du DREE ayant rang ecclésiastique, et les clercs de la paroisse.
Après la litanie instante, Mgr Hilarion a récité la prière pour la paix en Ukraine.
A la fin de l’office, le clergé et l’assistance ont vénéré la croix, placée au centre de l’église.
Ensuite, l’évêque Denis de Voskressenk a lu le message de félicitations de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie au métropolite Hilarion :
« Éminence révérendissime !
Dix ans ont passé depuis le jour où, sur un décret du Saint-Synode, vous avez été nommé directeur du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou. Je tiens à vous remercier sincèrement du travail et de l’aide que vous et vos collaborateurs m’apportez dans mon difficile ministère primatial. J’estime hautement la contribution de l’institution synodale que vous présidez au témoignage du Christ, de la beauté et de la vérité de la foi orthodoxe devant le monde.
Les efforts du Département pour l’établissement de bonnes relations entre les Églises locales et les différents peuples, pour la défense des principes inébranlables de l’organisation ecclésiale, enracinés dans la tradition apostolique, font plaisir à voir.
Que le Dieu de l’amour et de la paix demeure avec vous (II Co 13,11) sur vos chemins, dans la poursuite de votre ministère archipastoral, vous affermissant, ainsi que vos collaborateurs, par la puissance de Sa force (Eph 6,10). »
Ensuite, le métropolite Niphon de Philippopolis s’est exprimé au nom des représentants des Églises orthodoxes locales :
« Vous avez, cher Monseigneur, hérité ce poste de très dignes prédécesseurs, que j’ai connus personnellement, avec lesquels j’ai concélébré. Ce sont les métropolites de bienheureuse mémoire Nicolas (Iarouchevitch), Nicodème (Rotov), et les actuels métropolites Juvénal (Poïarkov), Philarète (Vakhromeïev) et, bien sûr, Sa Sainteté le patriarche Cyrille. Tous vous ont laissé en héritage un département sérieux et fort, que vous dirigez aujourd’hui avec maîtrise. Le collectif compétent qui vous entoure, bien au fait des finesses non seulement de l’Orthodoxie, mais aussi des autres confessions et des autres religions, contribue, sous votre direction, à l’établissement de liens humains solides dans le monde, si nécessaires à cette époque complexe de marginalisation mutuelle.
Il nous est agréable à nous, représentants des Églises orthodoxes locales, et à moi personnellement, de sentir votre attention et votre soutien, parce que c’est là un témoignage d’authentique fraternité dans le Christ, de prière active pour « l’union de tous ».
Aujourd’hui, réfléchissant à vos qualités personnelles en tant que directeur du Département des relations extérieures, je tiens à exprimer ma gratitude à votre mère qui, naturellement, se réjouit de vos succès, parce qu’elle a su vous insuffler les fondements de la bonté, de la culture, parce qu’elle vous a aidé à recevoir une bonne instruction, notamment une formation musicale, vous donnant ainsi une éducation qui a donné d’admirables fruits. Ces fruits sont aussi, indubitablement, ceux de votre mérite, même si, nous le savons, « un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel » (Jn 3,27).
Durant ces dix années, j’ai souvent concélébré avec vous : dans cette église, dans mon métochion, au Liban, et je tiens à exprimer quelle joie procure cette prière commune, témoignant de l’unité de nos Églises, dans un esprit de paix et de charité.
J’admire votre talent musical, j’ai lu vos livres de théologie, je lis avec intérêt vos sermons et vos discours sur internet, et je suis heureux lorsque des gens d’autres pays prennent connaissance de cette richesse de la Sainte Église russe. Votre prédication, par la parole, par la musique, par les bonnes œuvres, est une authentique prédication du christianisme, de l’orthodoxie dans le monde, elle élève l’autorité de l’Église russe.
Je souligne particulièrement votre soutien sincère au patriarche Cyrille dans ses travaux et dans sa sollicitude pour l’Église russe, dans sa fidélité courageuse et sans compromis à la vérité. Ayant une grande expérience du ministère ecclésial et de la diplomatie ecclésiastique, j’estime que l’Église russe a de la chance de vous avoir depuis 10 ans à la tête du Département des relations ecclésiastiques extérieures.
En mon nom propre et au nom des représentants des Églises orthodoxes locales, je souhaite que Dieu vous aide dans Votre ministère archipastoral, dans la consolidation des relations interecclésiales et internationales, pour la gloire de l’Église du Christ. Que le Seigneur Vous donne la santé pour de longues années ! »
Ensuite, l’archimandrite Séraphin (Chemiatovski), a lu le message de félicitations de Sa Béatitude le métropolite Rostislav des Terres tchèques et de Slovaquie.
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk a prononcé l’homélie suivante :
« Éminence, Excellence, chers pères, frères et sœurs !
En ce dimanche de la vénération de la Croix, nous avons entendu un passage de l’évangile selon saint Marc, sur la croix que le Seigneur nous impose.
Le Seigneur dit que si nous ne renonçons pas à nous-mêmes, ne prenons pas notre croix et ne le suivons pas, nous ne pouvons pas hériter de la vie éternelle. Que signifient ces paroles ? Elles n’ont pas le même sens pour chacun, car chacun porte sa propre croix.
Le Seigneur donne à chacun une croix. Mais la nôtre est incomparablement moins lourde que celle du Christ, celle que porta le Seigneur Lui-même. Car Sa croix, ce n’était pas seulement la croix de bois sur laquelle on le crucifia : sur la Croix, le Christ prit sur Lui les péchés du monde, de l’humanité et de tout homme. Le Fils de Dieu s’est sacrifié pour la rédemption des péchés de tous les hommes, non seulement de Ses contemporains ou de ceux qui vécurent longtemps avant Lui, mais des générations futures. Il est devenu, selon le mot de l’apôtre Paul, le grand-prêtre qui se sacrifie.
Nous sommes ceux pour lesquels fut offert ce sacrifice de rédemption. Ce n’est pas pour rien que nous vénérons la Croix à la Mi-Carême ! L’Église met en évidence la Croix du Seigneur, représentant le Sauveur crucifié, pour qu’on se souvienne du prix qui fut payé pour chacun de nous, pour que nous offrions au Seigneur, crucifié pour notre salut, le modeste effort de ce carême.
La Croix est une source de force, de guérison et de consolation. Elle était jadis l’instrument de la mort la plus ignominieuse qui fût, mais pour nous, chrétiens, elle est devenue source du salut, car c’est de la croix de notre Seigneur Jésus Christ que s’écoule la force spirituelle qui nous aide à porter nos croix et à accomplir l’obédience que nous confie le Seigneur.
En ce jour où nous sommes réunis pour commémorer le 10e anniversaire de ma nomination au poste de président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, j’aimerais avant tout remercier Sa Sainteté le patriarche de Moscou et de toute la Russie pour la confiance qu’il m’a faite, il y a dix ans, et depuis, durant tout ce temps.
Quant aux relations extérieures de notre Église, nous sommes passés par une période de prospérité, nous avons beaucoup accompli et beaucoup progressé. Mais la période de prospérité s’est commuée en période d’épreuves, que nous traversons aujourd’hui avec toutes les Églises orthodoxes locales. Le soutien des Églises orthodoxes locales nous est très précieux, nous le ressentons dans tout ce que nous faisons. Nous ne luttons pas pour des intérêts personnels ou particuliers. Nous défendons la justice ecclésiale canonique, nous la défendons avec humilité, espérant dans la miséricorde de Dieu.
En tant que président du Département des relations ecclésiastiques extérieures, je suis particulièrement heureux de voir que les actes du patriarche de Constantinople dirigés contre notre patriarche Cyrille personnellement et contre notre Église, qui fut autrefois la fille de l’Église constantinopolitaine et en est maintenant la sœur égale en droits, n’ont reçu le soutien d’aucune Église orthodoxe locale. Le soutien des Églises orthodoxes locales que nous sentons, vaut très cher.
Je vous prierais, cher Mgr Niphon, de transmettre notre gratitude à Sa Béatitude le béatissime patriarche Jean, chef de l’Église orthodoxe d’Antioche, pour sa position canonique, qu’il défend fermement dans les rapports interecclésiaux, avec calme et espérance en la Providence divine.
Je demanderais aussi au père archimandrite Séraphin de transmettre notre gratitude à Sa Béatitude le béatissime métropolite Rostislav, qui veille aussi fermement et calmement sur les canons de la sainte Église orthodoxe.
Durant les jours de Pâques, nous nous rassemblerons de nouveau, pour que tous les représentants des Églises orthodoxes locales puissent prendre part à notre office, et je pourrai alors remercier personnellement chacun d’eux de ses efforts.
Je tiens aussi à remercier aujourd’hui cordialement les collaborateurs du Département des relations ecclésiastiques extérieures, réunis aujourd’hui en cette église, et venus partager la joie de ma présence à l’autel de Dieu. Je veux les remercier de ces dix années où nous avons avancé ensemble, portant la croix que le Seigneur Jésus Christ nous a confiée.
Notre Département est souvent surnommé « ministère des Affaires étrangères » de l’Église russe, mais, comme je l’ai souvent dit, ces dernières années il serait plus juste de le dénommer « ministère de la défense » de l’Église orthodoxe russe, peut-être de le comparer à un service de surveillance des frontières, car nous montons la garde sur les saintes frontières de notre Église, les défendant par les moyens qui sont à notre portée. Mais notre meilleur défenseur est le Seigneur Jésus Christ et, par la force de Dieu, par la force de la Croix, nous avons repoussé les atteintes contre nos frontières sacrées, les coups qui nous sont portés de différents côtés. Nous comprenons qu’ils ne sont pas le résultat de la volonté de Dieu, ni même de la volonté humaine, mais de la volonté du diable, qui veut semer la division et le trouble dans la famille des Églises orthodoxes locales, user et faire vaciller notre unité. Mais le malin n’y parviendra pas, car la position solidaire, ferme et calme des Églises orthodoxes locales, défendant les saints canons, ne permettra pas au schisme de s’approfondir. Nous croyons que ces épreuves seront surmontées, avec l’aide de Dieu.
Je suis sincèrement reconnaissant au collectif compétent du Département des relations ecclésiastiques extérieures, comme l’a dit Mgr Niphon, des multiples travaux de mes collaborateurs qui, sans épargner leur vie, leur temps, s’attardent parfois des heures au travail, poursuivent leur ouvrage tard dans la nuit ou le commencent tôt le matin, à l’heure où tout dort encore.
Je souhaite que Dieu nous aide dans ce service d’Église. Que le Seigneur nous garde tous pour de longues années et nous aide à porter la croix qu’Il nous a confiée. Amen. »