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La lutte contre l’Église orthodoxe ukrainienne : une&nb…

La lutte contre l’Église orthodoxe ukrainienne : une victoire à la Pyrrhus pour les autorités ukrainiennes

Un article du vice-président du Département synodal chargé des relations de l’Église avec la société et les médias, V. Kipchidze.

Les poursuites contre l’Église orthodoxe russe font partie de ces processus de la politique mondiale qui ont n’ont plus besoin d’être démontrés. Elles sont reconnues par de nombreuses personnalités et publicistes, elles ont été fixées dans les documents d’organisations internationales, dans les témoignages de religieux et par des expertises juridiques. Mais ces poursuites ne cessent pas pour autant, pour la simple raison que quelqu’un quelque part dans les « centres de décision » a résolu que tous les moyens seraient bons pour combattre l’orthodoxie russe.
L’appartenance de l’Église ukrainienne à l’orthodoxie russe n’est pas une question de politique à court terme, dans le contexte de la crise qui a éclaté dans les relations entre la Russie et le monde occidental. L’Église orthodoxe ukrainienne n’a jamais soutenu les dirigeants russes, n’a jamais appelé à renverser les autorités ukrainiennes, elle n’a excommunié personne. Même lorsque les autorités préparaient des initiatives manifestement antichrétiennes, comme le projet de loi sur la légalisation des mariages homosexuels en Ukraine. En d’autres termes, cette communauté religieuse est toujours restée loyale, elle a toujours respecté les lois ukrainiennes.
A n’en pas doute, pour ceux qui ont juré de se débarrasser d’elle, l’Église orthodoxe russe n’est coupable que d’exister. Or son existence est déterminée par le fait que le peuple qui fut l’ancêtre des nations russe, biélorusse et ukrainienne, fut baptisé en 988, avant de poursuivre son cheminement historique, difficilement, certes, mais sous les voûtes d’une seule Église, vénérant les mêmes saints, élevant les mêmes prières dans la même langue. En agissant à la baguette d’un mentor invisible, les autorités ukrainiennes veulent supprimer l’histoire et la culture religieuse de leur propre peuple, les réécrire a posteriori. Ceux qui ont vécu à l’époque soviétique se souviennent qu’après la révolution, la religion fut décrétée mal absolu, et que tous les manuels furent réécrits conformément à cette thèse. De multiples églises furent détruites, tous ceux qui ne s’inscrivaient pas dans la conception d’une société antireligieuse furent éliminées. L’État espérait sérieusement pouvoir montrer à la télévision « le dernier pope ». Mais ce projet échoua. Parce que qui combat Dieu ne peut gagner sans se détruire lui-même. Cela vaut pour l’Église orthodoxe ukrainienne : la « vaincre », pour le peuple ukrainien, signifierait s’autodétruire. De façon profondément symbolique, l’État qui réalise cette politique est dirigé par un homme qui n’est pas orthodoxe et qui, par conséquent, ne comprend pas ou ne veut pas comprendre avec quoi il lutte.
Ainsi, parlant de preuves évidentes, rappelons le rapport du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme en date du 4 octobre 2023, qui reconnaissait des violations de la liberté religieuse des citoyens orthodoxes, et le témoignage du journaliste et écrivain ukrainien Yan Taksiur, dans une allocution à la session spéciale du Conseil de sécurité du 26 juillet 2023. Des participants au mouvement œcuménique européen font également état de violations de la liberté religieuse, comme le professeur Thomas Bremer, de l’université de Münster. Dans des conclusions publiées le 15 septembre 2023, il a réfuté les résultats d’une prétendue expertise en sciences religieuses exécutée en Ukraine, afin de justifier la liquidation des communautés ayant la personne juridique à l’intérieur de l’Église ukrainienne. Beaucoup de ces faits ont été repris par le primat de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, dans les lettres qu’il a adressées aux dirigeants de l’ONU, de l’OSCE, du Conseil de l’Europe et à de nombreuses personnalités religieuses et publiques.
Les poursuites contre l’Église russe sont une compagne bien orchestrée, élaborée d’après les modèles des athées de l’époque communiste. Elle s’organise autour d’une campagne médiatique, d’accusations contre les traîtres à la patrie, de la fermeture d’églises et de monastères, d’actes de terreur contre les clercs les plus en vue. Arrêtons-nous en détail à ce dernier aspect.
Suivant les statistiques des Services de sécurité ukrainiens, en 2022 et 2023, 70 procédures pénales ont été engagées contre des clercs de l’Église orthodoxe ukrainienne, la juridiction du métropolite Onuphre, dont 16 contre des métropolites. 20 personnes sont accusées de « haute trahison » et de « collaborationnisme », 18 d’« infraction à l’égalité des citoyens quelle que soient leurs convictions religieuses ». 26 hiérarques et clercs sont été inculpés, 19 ont été condamnés.
Un livre sera publié un jour sur les victimes de la terreur exercée contre le clergé de l’Église ukrainienne. Il est déjà possible de commencer à en établir la liste.
Le métropolite Josaphat (Gouben) et l’archiprêtre Roman Kondratiouk, ancien secrétaire du diocèse de Krivoï Rog (Église orthodoxe ukrainienne), ont été condamnés le 11 mai 2023 à trois ans de prison avec sursis probatoire de deux ans. Il leur est interdit d’occuper des fonctions de direction dans les organisations religieuses.
Le métropolite Jonathan de Toultchine et de Bratslav a été condamné le 7 août par le tribunal de Vinnitsa à cinq ans de prison avec confiscation de ses biens.
Le métropolite Paul de Vychgorod et de Tchernobyl a été accusé le 1er avril 2023 d’« infraction à l’égalité des citoyens » et de « justification de l’agression armée » sur la base de ses interventions publiques contre le schisme et des enregistrements de ses conversations téléphoniques. Le 13 juillet, il a été placé en détention provisoire à Kiev. Le 7 août 2023, il a été remis en liberté contre une caution fabuleuse de 33 millions de grivna (plus de 900 000 dollars), collectés par les fidèles. Le 14 août 2023, il a été victime d’un infarctus du myocarde et a été opéré du cœur.
Le 20 février, le métropolite Théodose de Tcherkassy et de Kanev a été soupçonné d’« infraction à l’égalité des citoyens » sur la base de ses interventions publiques condamnant le schisme. En avril 2023, sur des soupçons de « justification de l’agression armée », il a été assigné à résidence.
Les poursuites judiciaires contre les hiérarques ukrainiens ont été publiquement approuvées par le patriarche Bartholomée, ce qui prouve s’il en était besoin qu’il est personnellement intéressé aux souffrances des fidèles ukrainiens.
Cette liste n’inclut pas les nombreux prêtres incarcérés, disparus ou échangés par la Russie. Car il faut préciser qu’on applique aussi au clergé une méthode également élaborée pendant la terreur antireligieuse communiste : la prise d’otages politiques. Les clercs sont enlevés et poursuivis en dehors de toute légalité, simplement pour effrayer leurs confrères, pour les forcer à rejoindre une autre « église ». « L’Église orthodoxe d’Ukraine », un Frankenstein spirituel, une structure mise en place grâce aux efforts conjoints du Département d’État des États-Unis, de l’ex-président P. Porochenko et du patriarche Bartholomée. Une structure schismatique dont la vocation est d’« annuler » l’orthodoxie ukrainienne, de sorte que son histoire ne commence pas en 988, mais en 2018, lorsque les imposteurs reçurent leur « label », leur « tomos », à condition de haïr tout ce qui relie l’Ukraine à l’orthodoxie russe.
Il est difficile de prédire combien seront ceux qui ne supporteront pas la pression et l’imposture et qui rejoindront le schisme, devenu en quelque sorte la religion officielle et sans alternative de l’Ukraine. Cette religion doit, selon le dessein des auteurs de cette monstrueuse expérience sociale, garantir que Russes et Ukrainiens, de frères de toujours qu’ils étaient, deviennent ennemis jurés. Bien entendu, l’orthodoxie canonique, qui a uni pendant des siècles les peuples de la Rus’ historique, panse et guérit les plaies causées par la guerre, en dépit de l’agenda, dicté de l’extérieur, qui veut rendre ces blessures inguérissables.
La « victoire » sur l’Église orthodoxe ukrainienne sans défense, face au silence de mort de ceux qui ont clamé pendant des décennies la valeur infinie de la liberté de religion, sonnera la défaite du système omniprésent de valeurs mensongères auxquelles plus personne ne croira jamais plus. Et cette défaite est déjà une réalité.

Département synodal chargé des relations de l’Église avec la société et les médias /patriarchia.ru
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