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Le patriarche Cyrille préside la réunion du présidium du Conseil interreligieux de Russie

La réunion du Conseil interreligieux de Russie (CIR) a eu lieu le 24 octobre 2017 au Musée juif-Centre de tolérance de Moscou.

A la porte du musée, le primat de l’Église orthodoxe russe était attendu par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, Berl Lazar, grand rabbin de Russie, A. M. Boroda, président de la Fédération des communautés juives de Russie. Le patriarche a d’abord regardé l’exposition du musée sur l’histoire et la culture du peuple juif.

Ensuite, le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a présidé l’ouverture de la réunion du Présidium du Conseil interreligieux de Russie. Prenaient part à la rencontre les membres du Présidium du CIR et leurs représentants : le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, le mufti Talgat Tadjouddine, président de la Direction spirituelle centrale des musulmans de Russie, Berl Lazar, grand rabbin de Russie et A. S. Chaevitch, grand rabbin, le mufti Famil Samigoulline, président de la Direction spirituelle des musulmans de la République du Tatarstan, Sanjaï lama, représentant plénipotentiaire du Sangha traditionnel bouddhiste, A. M. Boroda, président de la Fédération des communautés juives de Russie, Damir Moukhetdinov, premier vice-président de la Direction spirituelle des musulmans de la Fédération de Russie, Ch. A. Pchikhatchev, représentant du Centre de coordination des musulmans du Caucase du Nord, le prêtre Dimitri Safonov, secrétaire exécutif du Conseil interreligieux de Russie.

L’Église orthodoxe russe était aussi représentée par V. R. Legoïda, président du Département synodal des relations de l’Église avec la société et les médias, et par l’higoumène Xénia (Tcherneva), responsable du Service juridique du Patriarcat de Moscou.

Pour le Comité de tutelle du Conseil interreligieux de Russie, étaient présents : le président du Comité, président de la Société impériale orthodoxe de Palestine, S. V. Stépachine, et le vice-président du Comité, président de la compagnie « RATM Holding », E. A. Taran.

La réunion a commencé par un rapport de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Le patriarche avait consacré son allocution à la problématique du projet de déclaration sur la culture, la liberté de création et la responsabilité morale.

Berl Lazar, grand rabbin de Russie, a souligné dans son discours que la réunion du Conseil interreligieux dans les locaux du Musée juif et du Centre de la tolérance était très symbolique. Selon lui, en dehors des idées de tolérance, popularisées par le musée, toutes les confessions traditionnelles de Russie sont unies par une histoire commune qui est celle des persécutions contre la foi à l’époque soviétique. « Nous avons souffert ensemble, ce qui nous a appris à nous entraider, à vivre ensemble les malheurs et les privations. Maintenant que toutes les confessions traditionnelles peuvent suivre librement les prescriptions de leur religion, notre devoir est de tenir compte de cette expérience, d’affermir nos liens, de défendre ensemble les valeurs éternelles de tolérance envers l’opinion du prochain et de respect mutuel, de solidarité et d’amour fraternel. » « Malheureusement, à notre époque d’éducation plus que libérale, nous sommes confrontés à des offenses dans tous les domaines, a ajouté Berl Lazar. On ne peut pas appeler liberté le choix que font l’art et la culture d’offenser les sentiments des croyants. C’est de la permissivité qui, malheureusement, peut avoir les conséquences les plus terribles. »

De son côté, le président de la Direction spirituelle centrale des musulmans de Russie, le mufti Talgat Tadjouddine, a attiré l’attention des auditeurs sur le fait que la réalisation de la liberté ne doit pas porter atteinte à la morale publique, une notion qui englobe la diversité des liens et des relations avec les autres hommes, le respect des droits des autres, des groupes idéologiques et des communautés religieuses. Ceci s’applique aussi à la liberté de création, a assuré l’intervenant : « Par ses créations, l’homme appose sa signature sous chacun de ses actes, et il en porte la responsabilité (…) Il est très regrettable que, ces derniers temps, sous prétexte d’une conception pervertie de la liberté de création, des valeurs religieuses et nationales soient l’objet de dérisions et de moqueries. Cette liberté de création-là est synonyme d’arbitraire, car chacun fait ce qui lui plaît sans tenir compte des normes de la vie communautaire, des intérêts des autres, notamment de leur aspiration à être également libres. » Sans liberté morale religieuse, il ne peut y avoir d’inspiration et de création véritable, affirme le mufti Talgat Tadjouddine, soulignant que « sur le plan moral et spirituel, la source de la liberté est le choix entre le bien et le mal ».

Selon le grand rabbin de Russie Adolphe Chaevitch, le dialogue permet de s’exprimer à tous les points de vue et aux personnes de différentes traditions religieuses ou se positionnant en dehors de toute communauté religieuse. « C’est très important pour l’unité du pays, pour chacun de nous. Nos enfants doivent comprendre où nous allons, ce que nous voulons, ce que nous recherchons. Si nous leur transmettons le dialogue en héritage, parce qu’il nous a aidé à survivre dans des conditions incroyablement difficiles, c’est un avenir radieux qui les attend » a-t-il dit.

Ensuite, le mufti Kamil Samigoulline, président de la Direction spirituelle des musulmans du Tatarstan, a pris la parole : « La question du rapport entre liberté et création est souvent soulevée dans les milieux artistiques et scientifiques. J’aimerais souligner que la liberté de création est un art contribuant à la purification de l’âme et à la libération de l’esprit de toutes les entraves l’empêchant de se développer spirituellement et matériellement. Mais uniquement à condition que soient observées la justice, l’honnêteté et toutes les normes morales, qu’il ne soit pas porté atteinte aux gens et que leurs valeurs et leurs croyances ne soient pas offensées. La liberté de création qui ne respecte pas les valeurs spirituelles et religieuses, ne tient pas compte des fondements culturels et moraux de la société, est une véritable maladie. La société qui accepte cette maladie est condamnée à la décadence et la stagnation, ce que nous constatons dans un Occident enfoncé dans le culte du corps, de la liberté absolue de l’auto-expression, des plaisirs et des vices. Nous en voyons les fruits : taux de suicides extrêmement élevé, érosion des valeurs familiales, augmentation du nombre d’enfants abandonnés, diminution naturelle de la population, population vieillissante, crise démographique, etc. C’est pourquoi si nous, citoyens de la Fédération de Russie, voulons arrêter cette tendance pernicieuse, qui, malheureusement, pénètre dans la société, nous devons, en tant que représentants des confessions traditionnelles, des organisations publiques et de l’état, promouvoir la morale dans le développement culturel. »

« Nous vivons à une époque où la concupiscence prévaut, où l’on peut offenser les sentiments des uns et des autres, a constaté dans son discours Sanjaï lama, représentant plénipotentiaire du Sangha traditionnel bouddhiste. La publicité et la course aux nouvelles croustillantes, voilà ce qui a une mauvaise influence sur la conscience publique. » Le représentant du bouddhisme a parlé de l’importance de la foi qui suppose aussi « l’attachement de l’homme, du collectif ou de la société à une prise de conscience positive, partant de laquelle il consacre sa vie au service de la société ». « Nous avons tous à être responsables, solidaires, miséricordieux et compatissants » a-t-il dit.

« La provocation, élément inhérent à beaucoup de branches de l’art, n’est convenable que tant qu’elle invite l’auditoire à réfléchir, à chercher, mais pas lorsqu’elle divise, lorsqu’elle approfondit les divergences déjà existantes » a partagé son avis le premier vice-président de la Direction spirituelle des musulmans de la Fédération de Russie, Damir Moukhetdinov. Il a attiré l’attention sur l’importance pour l’artiste de prendre conscience de sa responsabilité. L’artiste doit donner à ses œuvres une « barre morale » à ne pas dépasser. D. Moukhetdinov a aussi évoqué les « conflits de mémoire historique », devenus fréquents ces derniers temps. « Les religieux ont pour tâche de lancer une réflexion sur notre histoire d’un point de vue moral, et à déployer les efforts nécessaires pour la consolidation de la société » a-t-il assuré.

« Trop de croyants ne voient dans la religion qu’un moyen d’obtenir quelque chose du Très-Haut. Nous sentons un manque de responsabilité, aussi bien devant le Très-Haut que devant la société ou devant la nature, a constaté Chafig Pchikhatchev, représentant du Conseil de coordination des musulmans du Caucase du Nord. A cause de cette absence d’esprit de responsabilité, chacun entend la liberté à sa manière et s’efforce de s’exprimer dans la création et dans l’art de façon à faire parler de lui le plus possible. » Selon lui, les leaders religieux « doivent inciter les fidèles à se sentir responsables. Nous devons éduquer la jeune génération à la responsabilité ».

Intervenant à son tour, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, représentant de l’Église orthodoxe russe au Conseil interreligieux de Russie, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a abordé le problème du rapport entre la liberté, la moralité et les droits de l’homme.

Constatant que ce thème avait souvent été évoqué dans les déclarations du Conseil interreligieux de Russie, Mgr Hilarion a souligné que la liberté de création et les droits de l’homme ne doivent pas entrer en conflit avec des valeurs fondamentales comme la foi, le sacré, l’amour de la patrie, son histoire, sa culture. L’archipasteur a assuré que l’état, l’éducation morale, la culture, les médias avaient un rôle essentiel à jouer dans la recherche d’un équilibre entre droits de l’homme et responsabilité morale. « L’une des tâches principales de l’état est d’assurer et de maintenir la paix et la justice dans la société, a rappelé le métropolite Hilarion. L’état ne doit pas limiter la liberté de la culture et de l’art en recourant à la répression. En même temps, les normes morales qui sont celles de la majorité des citoyens, doivent être prises en compte dans les actes législatifs et dans la politique culturelle. »

Selon le président du DREE, les religions traditionnelles de Russie ont la même notion des principes morales et de la reconnaissance de leur universalité. « L’idéologie de relativisme moral, l’absolutisation de la souveraineté des droits et des libertés de la personne en dehors de la responsabilité morale amènent souvent à la permissivité, à l’indulgence envers les passions basses, au désir de parvenir au détriment des autres. Nos religions doivent témoigner aujourd’hui de l’intangibilité des valeurs morales, tant pour les personnes que pour l’ensemble de la société » a constaté le hiérarque.

« L’art peut apporter une importante contribution à l’éducation de la personne, a rappelé le métropolite Hilarion. En découvrant la beauté, l’homme éduque les meilleures qualités de son âme. » Mgr Hilarion a assuré que l’idée morale doit se manifester dans la culture et dans l’art, élevant les personnes et les incitant à rechercher le bien et la vérité. « La liberté de création peut être employée non pour le bien, mais pour le mal, amener à la destruction de la nature morale de l’homme et à la dégradation de la société. Les artistes et les personnalités du monde de la culture doivent prendre conscience qu’ils sont responsables des produits de leur création, évaluer leur influence possible sur les esprits et sur l’état de la société » a souligné le président du DREE. Mgr Hilarion a dénoncé le danger d’une situation où le péché et l’immoralité sont mis en avant dans les médias, dans la culture et dans l’art comme une norme respectable.

Selon le métropolite Hilarion, la capacité à allier harmonieusement les différents systèmes de valeur est essentielle pour sauvegarder la stabilité et la concorde dans les sociétés multiculturelles d’aujourd’hui. « L’un des facteurs empêchant tout dialogue fructueux entre mode de pensée religieux et mode de pensée séculier aujourd’hui est, à mon avis, le bas niveau de connaissance religieuse dans la population, l’existence de nombreuses erreurs, de faux stéréotypes et, bien souvent, l’ignorance dans les questions religieuses, a poursuivi l’archipasteur. Je pense qu’il faudrait développer l’enseignement de la théologie pour surmonter cet empêchement. » Mgr Hilarion a aussi parlé à l’assemblée de ce qui a été récemment entrepris pour affirmer la place de la théologie dans l’enseignement en Russie.

Une déclaration a été adoptée à l’issue de la réunion du Conseil interreligieux de Russie.

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