Département des relations ecclésiastiques extérieures
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La primauté de Constantinople est une primauté de service, non une primauté d’autorité
Dans une interview au portail d’information grec « Romfea », le métropolite Isaïe de Tamassos et d'Orinie, hiérarque de l’Église chypriote, a souligné qu’en reconnaissant les schismatiques d’Ukraine, le Patriarcat de Constantinople ignorait délibérément les droits des 13 millions de fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne qui ne souhaitent pas rompre leur lien avec l’Église russe.
Évoquant l’influence des processus géopolitiques sur la situation dans le monde orthodoxe, le hiérarque a qualifié de faute la confusion entre « l’histoire et la théologie de l’Église orthodoxe d’une part, et la politique étrangère des états ». L’archipasteur prévient : la situation actuelle peut avoir des conséquences tragiques pour l’unité orthodoxe.
Mgr Isaïe est convaincu que la division n’est pas l’objectif du Patriarcat œcuménique, supposant, par ailleurs, que celui-ci pourrait être lié « à des gens dont les intérêts sont autres ».
La primauté de Constantinople est une primauté de service, non d’autorité, a rappelé le hiérarque. Il a constaté que le premier de tous « ne dirige pas les autres Églises, il les sert, remplissant un rôle de coordination en plus de remplir le rôle historique et théologique que l’orthodoxie lui a donné ».
« Ce que nous entendons dire d’un « premier sans égal » nous inquiète, et nous aimerions qu’il ne s’agisse que de recherches académiques mal interprétées du point de vue théologique, et non une conviction de pouvoir » a dit Mgr Isaïe.
« Dire la vérité telle que vous la sentez n’est pas se dresser contre le Patriarcat œcuménique. Si vous aimez quelqu’un, vous lui partagez ce en quoi vous croyez » a souligné le hiérarque chypriote. Le métropolite Isaïe de Tamassos et d'Orinie a témoigné que pour lui « le Patriarcat œcuménique était le berceau de notre civilisation byzantine..., l’un des instituts les plus sacrés de l’orthodoxie, en même temps l’arche de la théologie et de la culture byzantine ». C’est pourquoi, dit-il, « nous n’entreprendrons jamais rien qui puisse intentionnellement porter dommage au patriarcat œcuménique, mais nous ne nous tairons pas si nous estimons que quelque chose ne va pas ».
Mgr Isaïe a aussi dit sa conviction que les problèmes que traverse l’orthodoxie dans le monde à cause « de la question ukrainienne », « sont une épreuve qui peut permettre de croître spirituellement, aussi bien au niveau de l’institution que des personnes. Dieu nous aidera si nous nous aidons d'abord nous-mêmes . »
« C’est avec douleur et le cœur inquiet que je fais entendre dans cette interview la voix de ma conscience de hiérarque, et je me livre au jugement de Dieu et de l’histoire » a conclu l’archipasteur.
14.10.2020
28.08.2020