
Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Les sœurs du monastère de Pühtitsa adressent un nouveau message au Parlement estonien au sujet des amendements proposés à la loi sur les Églises et les paroisses
Service de communication du DREE, 27.02.2025. Le 16 février 2025, l’higoumène Philaréta (Kalatchova), supérieure du monastère de Pühtitsa, et les moniales de ce couvent ont adressé un second message au Parlement de la République d’Estonie au sujet des projets d’amendements à la loi sur les Églises et les paroisses qui obligerait le monastère à changer de juridiction ou à fermer. Un premier message avait été publié le 11 février.
Monsieur Lauri Hussar, président du Riigikogu,
Profondément inquiètes du sort de notre monastère de la Dormition de Pühtitsa, nous nous adressons à vous.
Fondé à Kuremäe sur le Saint Mont il y a plus d’un siècle – il y a exactement 134 – notre couvent n’a jamais cessé de rayonner de l’amour de Dieu, quelles qu’aient été les tempêtes qui faisaient rage autour de lui, si violemment le monde était-il secoué par les guerres et les révolutions, indépendamment des changements de pouvoir. Malgré les ténèbres qui recouvraient le monde, au monastère, tout était inondé de la lumière de l’amour de l’homme pour le Dieu très-miséricordieux. Au monastère, la prière ne s’est pas interrompue un seul jour.
Or, il se produit à présent quelque chose qui dépasse notre entendement et dont la douleur blesse profondément nos cœurs. On exige que nous rompions notre lien canonique avec l’Église orthodoxe russe pour rejoindre Constantinople. Ce n’est pas seulement une violation des canons ecclésiastiques : cela revient à forcer quelqu’un à renier sa propre mère. Elle l’a élevé, elle l’a choyé depuis les premiers jours de sa vie, comment la renierait-il ? Chargerons-nous nos âmes d’un si grand péché ? Au nom de quoi ? Au nom de notre tranquillité et de notre prospérité ?
Nous répondrons par ces mots du Christ, qui vainquit les tentations : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul » (Mt 4,10). Nous répétons une fois de plus que tout ce dont on nous accuse ne vient pas du monastère. Nous, moniales du monastère de Pühtitsa, avons toujours été étrangères à la politique et n’avons jamais participé aux jeux de l’arène politique.
Nous avons quitté le monde pour nos cellules, laissant les passions, les débats et les altercations dont vit le monde, renonçant à nous laisser happer par la conjoncture. Seul le Seigneur existe dans l’espace de notre vie monacale, dont les fondements sont la prière et le travail.
Faut-il le dire, toute intervention du monde dans la vie du monastère, dans la vie monastique, nous fait du mal et nous oblige à regarder l’avenir avec crainte.
Le seul monastère de femmes resté ouvert dans l’Église orthodoxe russe à l’époque soviétique était le monastère de Pühtitsa. Nous ne l’avons jamais oublié et, lors de nos offices quotidiens, nous avons prié et continuons à prier avec reconnaissance pour l’Estonie, pour ses autorités et pour son peuple.
Nous espérons que les autorités nous entendront enfin et que la République estonienne comprendra nos alarmes. Il n’existe pas de loi capable de forcer des moniales innocentes, respectueuses de la loi, à renier les commandements du Christ au nom des intérêts immédiats de politiciens. Nous, moniales, sommes renvoyées sans notre accord à un espace ou habitent l’ignorance et de nouvelles divinités, affirmant que la vérité est hors du Christ. Nous, MONIALES DE PÜHTITSA, c’est la joie spirituelle au cœur que nous faisons nôtres ces mots simples d’un grand chrétien : « Plutôt rester avec le Christ qu’avec la vérité hors du Christ. »
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