Les higoumènes de plusieurs monastères féminins russes en pèlerinage en Égypte

Service de communication du DREE, 04.11.2022. Du 20 au 29 octobre 2022, avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, un groupe d’higoumènes de monastères de femmes ont effectué un pèlerinage en Égypte, accompagnées par l’évêque Léonce de Syzran et de Chigony. Le voyage était organisé par le Département synodal des monastères et du monachisme de l’Église orthodoxe russe, conjointement avec le Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou.

Des higoumènes de Moscou, Polotsk, Minsk, Kolomna et Pereslavl-Zalesski, ainsi que des régions de Simbirsk, de Krasnodar et de Moscou, accompagnées de moniales de leurs monastères, ont participé à ce pèlerinage.

La délégation était accompagnée du secrétaire du DREE chargé des relations interchrétiennes, le hiéromoine Stéphane (Igoumnov), d’Anton Milad, conseiller du patriarche Tawadros II chargé du dialogue avec l’Église orthodoxe russe, de l’higoumène Athanase, supérieure du monastère Saint-Georges du Caire, et du hiéromoine Pimen, moine du monastère Saint-Paul-de-Thèbes.

L’objectif de la visite était la découverte des sanctuaires chrétiens communs et le développement des relations entre les représentants du monachisme russe et copte.

A son arrivée au Caire, la délégation a été chaleureusement accueillie par l’évêque Daniel, recteur du monastère Saint-Paul, assistant du patriarche de l’Église copte, chargé des affaires monastiques.

Pendant son séjour, la délégation a pu visiter les principaux monuments historiques égyptiens, découvrir les grands sanctuaires chrétiens, vénérer les reliques et les icônes des antiques ascètes égyptiens, fondateurs du monachisme et des règles monastiques.

Les higoumènes russes ont visité dix monastères d’hommes et six monastères de femmes, notamment le désert de Nitrie, situé à plus de 700 km, ainsi que plusieurs lieux importants liés au séjour de la Sainte Famille en Égypte. Ce voyage était une nouvelle étape dans le développement des relations entre le monachisme copte et le monachisme de l’Église russe.

Un moment marquant a été la célébration de la Divine liturgie les 22 et 23 octobre dans deux des plus importants monastères d’Égypte : Saint-Paul-de-Thèbes et Saint-Antoine-le-Grand, à l’entrée de la grotte sur la montagne où a vécu saint Antoine. Pendant la visite du monastère Saint-Paul, le groupe a eu une rencontre avec le consul général de l’ambassade de Russie en Égypte, V. Voropaïev. L’évêque Léonce a concélébré la Divine liturgie avec l’archiprêtre Alexeï Machkov, clerc de l’Exarchat patriarcal d’Afrique, responsable des paroisses du Caire, de Hurghada et de Charm-el-Cheikh.

Durant leurs rencontres avec les membres des communautés coptes, les higoumènes ont discuté de l’organisation de la vie monastique dans les monastères de l’Église copte, des horaires de la journée, des règles de prière, de la liturgie, des obédiences monastiques. Le groupe a aussi visité l’église dédiée aux nouveaux martyrs de Libye, exécutés par des terroristes en 2015.

Les antiques traditions monastiques des III^e-V^e siècles ont été conservées presque entièrement grâce à la continuité ininterrompue de la vie monastique en Égypte. Les moines d’Égypte ont une grande vénération pour des saints russes comme Séraphin de Sarov, Serge de Radonège et Silouane l’Athonite ; ils vénèrent aussi les nouveaux martyrs russes et manifestent beaucoup d’intérêt pour le monachisme et la culture russes. Certains moines égyptiens étudient le russe.

Les higoumènes des monastères de l’Église orthodoxe russe et l’évêque Léonce remercient Sa Sainteté le patriarche Cyrille de ce pèlerinage qui leur a permis de découvrir de nombreux aspects de la vie chrétienne en Égypte, en particulier de la vie monastique.

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L’Église d’Égypte compte aujourd’hui 35 monastères (20 monastères d’hommes, 15 de femmes), dans chacun desquels résident au moins 30 moines ou moniales.

Les grands monastères peuvent compter jusqu’à entre 150 et 200 moines ou moniales.

L’histoire du monachisme égyptien a connu des hauts et des bas ; le monachisme a cependant toujours existé, et dans certains monastères, la vie monacale ne s’est jamais interrompue.

La fondation d’un grand nombre de monastères remonte aux IV^е-V^е siècles. Il existe également des monastères plus récents, notamment le monastère de femme Sainte-Sara, qui compte 66 moniales et novices, fondé en 2012, ainsi que des monastères anciens rénommés à notre époque.

L’une des spécificités des monastères d’hommes consiste en la célébration d’un grand nombre de liturgies quotidiennes (en général, autant que le nombre d’autels au monastère) ; par ailleurs, les offices destinés aux pèlerins sont célébrés dans une église à part.

Dans les grands monastères d’hommes, une partie des frères vivent en ermites dans des grottes situées hors du monastère ou reclus à l’intérieur du couvent. Ainsi, au monastère des Syriens, 40 des 200 membres de la communauté mènent une vie érémitique. Ils se retrouvent pour un repas commun le dimanche et les jours de grande fête, après la célébration des vigiles nocturnes et de la Liturgie.

La plupart des monastères de femmes abritent plus de 100 moniales. Elles partagent quotidiennement leur repas, respectent le cycle quotidien de la liturgie dans son intégralité et assistent à la Divine liturgie. Les monastères coptes féminins sont dirigés par des higoumènes, mais, en Égypte supérieure, la direction est du ressort de l’évêque local, qui est à la fois higoumène et directeur spirituel des sœurs ; une doyenne et une assistante de l'evêque sont nommés parmi les membres de la communauté. L’érémitisme est plus rare dans les monastères de femmes et prend généralement la forme d’une réclusion en cellule au sein du monastère.

Les monastères, aussi bien masculins que féminins, disposent de différents ateliers d’artisanat, beaucoup de monastères pratiquent l’agriculture.