Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Dans la région de Tcherkassy, en Ukraine, un représentant des autorités locales a empêché la consécration d’une église
Service de communication du DREE, 05.07.2022. Le président de la communauté territoriale de Chramkovka a interrompu la consécration d’une nouvelle église de l’Église orthodoxe russe, au village de Kononovka, dans la région de Tcherkassy, en Ukraine, informe « Pravoslavnaïa jizn’ ».
Le 2 juillet 2022, le métropolite Théodose de Tcherkassy et de Kanev s’est présenté à l’église Saint-Nicolas pour en célébrer la dédicace. Il était accompagné de prêtres du doyenné de Drabov et de Zolotonocha. Les paroissiens ayant bâti l’église avec leur recteur, le prêtre Igor Bassiouk, étaient venus assister à la cérémonie. Cependant, l’entrée à l’église leur a été interdite par Anatoli Koulia, président de la communauté territoriale de Chramovka, suivi d’un petit groupe de ses partisans, peu nombreux mais fort bruyants.
« Nous sommes en temps de guerre et toutes les manifestations sont interdites, y compris les manifestations religieuses » a-t-il déclaré, proposant aux fidèles indignés de rentrer chez eux, soutenus par les cris de ses partisans.
La police, appelée sur les lieux, n’est pas intervenue, se contentant d’observer tranquillement cette atteinte aux droits des fidèles, citoyens ukrainiens. Les paroissiens auraient pu écarter les contrevenants à la loi et entrer dans l’église pour la célébration, mais le métropolite Théodose ne les y a pas autorisés, assurant que « la maison de Dieu doit être consacrée dans la paix et la concorde, non pas dans une ambiance de discorde, même si celle-ci ne dépend pas de nous ».
Suivant l’Union des journalistes orthodoxes, qui cite le recteur de la paroisse, même après le discours de l’administrateur du diocèse de Tcherkassy, les agresseurs ont poursuivi la dispute, insultant les prêtres devant leurs paroissiens et les petits enfants, choqués de cette situation. Un servant d’autel âgé de 13 ans, accompagnant le métropolite Théodose, rapporte avoir éprouvé un violent stress en voyant son père, un prêtre, enfermé dans l’église, où une foule violente pouvait faire irruption à n’importe quel moment pour s’en prendre au clergé.
Tandis que les « militants » se disputaient violemment à l’extérieur avec les fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne, les prêtres restés dans l’église ont célébré un office d’intercession à saint Nicolas, puis décidé de célébrer la Divine liturgie. Dans l’impossibilité de faire entrer le clergé invité et les paroissiens dans l’église, les prêtres leur ont donné la communion par la fenêtre.
Les chants liturgiques étaient sans cesse interrompus par les cris de la foule. Les « militants » déclaraient ouvertement qu’ils ne voulaient pas prier et n’avaient pas besoin de liturgie, scandant des slogans anticléricaux courants.
« Dehors, profondément choqués, les fidèles priaient et pleuraient » raconte le prêtre Igor Bassioul, recteur de l’église. La paroisse Saint-Nicolas ne désespère pas de voir se repentir les personnes ayant empêché la célébration de l’office, et qu’ils pourront un jour partager la joie de la prière commune avec le clergé.
« La paroisse portera plainte du crime commis avec la participation d’un représentant de l’autorité – le président de la communauté territoriale – qui, avec un groupe de personnes, a empêché des citoyens ukrainiens d’exercer leur droit constitutionnel et enfreint plusieurs articles de la loi, notamment plusieurs articles du Code pénal. La plainte concernera aussi la police, qui est restée inactive pendant le crime, et sera déposée à la procurature, à la police et aux services de sécurité de l’Ukraine » est-il précisé dans un message du service de presse du diocèse de Tcherkassy.
L’incident de Kononovka montre une fois de plus que « l’Église du Christ était, est et sera toujours persécutée par les hommes « de ce siècle » malgré ses bonnes œuvres et la position pacifique qu’elle occupe dans la société ».
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