Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Le patriarche Bartholomée cache la vérité
Traduction d’un article du protopresbytre J. Diotis, théologien et écrivain (Église orthodoxe de Grèce)
Le journal « Kivotos tis Ortodoxias » (L’Arche de l’orthodoxie) a publié le 11 mars 2021 une étude du discours du patriarche Bartholomée aux députés de la Rada ukrainienne, en visite à Constantinople. La scandaleuse « question ukrainienne » occupe une place centrale dans cette allocution, dont un grand nombre d’éléments sont critiquables. Dans cet article, je me contenterai de réfuter un argument que je considère comme une duperie pour ceux qui connaissent mal ce scandale ecclésiologique sans précédent.
« L’unité de l’orthodoxie n’est absolument pas mise à l’épreuve parce que le Patriarcat œcuménique a réagi à la demande des Ukrainiens orthodoxes. Le Tomos d’autocéphalie était un geste responsable de la part de l’Église mère... »
Dans mon article précédent, dans la « Presse orthodoxe », intitulé « N'as-tu pas honte, patriarche qui ne craint pas Dieu ? », j'ai réfuté une autre erreur criante du patriarche Bartholomée sur le même thème. Dans une interview, il avait dit que la pseudo-autocéphalie qu'il a accordée à la prétendue église qu'il a fondée à Kiev, laquelle se compose de prêtres défroqués, de pseudo-ecclésiastiques, d'ecclésiastiques anathématisés et de schismatiques, était semblable aux autres autocéphalies déjà existantes. J’avais énuméré plus de dix différences essentielles, et je fais de même, en exposant encore plus de faits indubitables et irréfutables :
1) A cause de la question ukrainienne, une rupture s’est produite entre Patriarcat œcuménique et moitié du monde orthodoxe, le Patriarcat de Moscou ayant rompu la communion canonique avec le Patriarcat œcuménique.
2) Pour cette raison, le Patriarcat œcuménique et le patriarche œcuménique en personne sont en conflit avec le patriarche de Jérusalem. Ce conflit alarmant se poursuit.
3) Le patriarche œcuménique Bartholomée est aussi en rupture ecclésiologique avec le nouveau patriarche de l’Église serbe Porphyre, qui accuse le patriarche Bartholomée de déchirer l’orthodoxie. Les mesures prises par Constantinople en Ukraine ne sont pas conformes à la Tradition de l’Église. Les saints canons ont été clairement bafoués (voir « Arche de l’orthodoxie du 11 mars 2021). Des événements secouant l’unité orthodoxe se poursuivent dans l’ensemble du monde orthodoxe à cause de cette diabolique question ukrainienne.
4) En Grèce, après la prétendue reconnaissance de la maudite autocéphalie ukrainienne, de multiples déclarations et publications émanant du plus haut niveau accusent l’Église dirigeante et sèment le trouble.
5) L’épiscopat du Patriarcat d’Alexandrie est troublé également, et le patriarche Théodore s’est sérieusement compromis en reconnaissant volontairement, en dépit des canons, le pseudo-évêque Épiphane comme métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine. Un coup irréparable a été porté à son autorité patriarcale, car le patriarche Théodore s’est contredit en faisant volte-face, puisqu’il avait auparavant reconnu dans Mgr Onuphre le métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine canonique.
6) Dans l’Église de Chypre aussi, la question ukrainienne divise l’archevêque et les métropolites.
7) L’autocéphalie ukrainienne, en opposition au droit canon, a provoqué des troubles sur le Mont Athos.
8) Pour l’archevêque Anastase d’Albanie, grand théologien, la question ukrainienne a rompu l’unité du monde orthodoxe. Pour y remédier, il a proposé de convoquer un Concile panorthodoxe. Beaucoup d’autres ont fait la même proposition.
9) Des métropolites, des professeurs d’écoles de théologie, des théologiens et des clercs instruits ont déclaré que ce sont précisément les décisions non canoniques et arbitraires du patriarche Bartholomée qui ont provoqué et qui provoquent de multiples schismes dans le monde orthodoxe.
10) Mon article précédent « Votre Toute-Sainteté, vous provoquez des troubles dans l’orthodoxie », contient des renseignements démontrant le chaos qui règne dans le monde orthodoxe. Ni le patriarche, ni ses collaborateurs n’ont répondu.
11) Des dizaines de publications soulignent que la prétendue autocéphalie ukrainienne continue à provoquer des secousses sismiques dans le monde orthodoxe.
12) Cette autocéphalie, avec son pseudo-primat et faux évêque Épiphane a considérablement aggravé la situation de l’église schismatique kiévienne.
13) Dix Églises autocéphales refusent depuis plus de deux ans de reconnaître l’hideuse nouvelle structure de Kiev.
14) Même si, au final, une seule Église autocéphale ne reconnaissait pas la nouvelle structure de Kiev, il y aurait un schisme dans l’orthodoxie, et l’autocéphalie patriarcale accordée trop tôt n'aurait aucune valeur.
15) En affirmant que la pseudo-autocéphalie de sa soi-disant église n'a aucunement porté atteinte à l'unité de l’Église, le patriarche œcuménique Bartholomée se contredit lui-même. Dans le discours en question, il dit que le schisme en Ukraine « était une blessure profonde sur le corps de l’Église orthodoxe ». Mais, les mesures prises par le patriarche Bartholomée, qui trahissent l'ordre et la tradition de l'Église, n'ont pas porté remède à cette situation douloureuse. Bien plus, elles l’ont sérieusement aggravé (les preuves existent). L’aveu du patriarche sur le fait que la question ukrainienne reste une « profonde blessure sur le corps de l’Église orthodoxe » est tout à fait juste.
Force est de conclure amèrement que l’imprudence patriarcale a causé au corps de l’orthodoxie de multiples blessures sanglantes.
Enfin, il convient de reconnaître que le patriarche Bartholomée devrait être déposé. « Si un évêque ment, et que son mensonge est avéré, comme quoi les hérétiques de son diocèse sont revenus à la foi orthodoxe ou qu'ils se sont convertis grâce à lui, tandis qu’au contraire ils se sont convertis grâce à un autre, qu'il soit déposé » (Παντελεήμονος Μητρ. Κορίνθου, Κλεὶς τῶν ἱερῶν Κανόνων, σελ. 48).
Si un seul mensonge de cet ordre peut valoir à un évêque la plus sévère sanction spirituelle, comment devra-t-on châtier le patriarche Bartholomée ?
14.10.2020
28.08.2020