Département des relations ecclésiastiques extérieures
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Le métropolite Hilarion intervient devant le corps professoral et les étudiants de l’université « Al-Azhar » au Caire
[gallery]Le 13 juin 2011, dans le cadre de sa visite de travail en Égypte, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou a visité l’Al-Azhar, la plus grande université islamique du monde. Monseigneur était accompagné de l’archimandrite Léonide Gorbatchev, représentant du Patriarcat de Moscou près le Patriarche d’Alexandrie, d’I. Molotkov, conseiller à l’ambassade de Russie en Égypte et des membres de sa délégation.
Le métropolite a été accueilli par le Sheikh Muhammad Abd al-Fadil al-Qusi, président de l’Association internationale des anciens étudiants de l’Al-Azhar et par le Sheikh Ali Abdel Baki. La rencontre du métropolite avec la faculté et les étudiants a eu lieu dans la salle de conférences de l’université.
Le Sheikh Muhammad Abd al-Fadil al-Qusi a ouvert la séance : « Une juste compréhension de la religion peut donner au monde ce qui lui manque, peut ouvrir les yeux de l’humanité, renouveller son sens moral, qui s’éteint dans la vie et la conscience des hommes. Le rôle de la religion dans la société d’aujourd’hui doit être clairement formulé. En premier lieu, le dialogue ne doit pas concerner les questions fondamentales de la religion des différentes parties. En second lieu, il faut que les gens appartenant à différentes religions reconnaissent à quel point il est dangereux de porter atteinte aux valeurs spirituelles les uns des autres. Par ailleurs, il devrait exister un accord formel entre les responsables religieux dans le but d’unir leurs efforts pour amener les peuples à la paix et à la concorde. Enfin, le principe de justice doit être à la base du dialogue. Il importe que les représentants de différentes religions fassent preuve du maximum de patience et s’unissent au nom d’objectifs communs, déclarant ouvertement les problèmes existant ».
La conférence du président du DREE, sur le thème « Musulmans et chrétiens dans le monde contemporain » était traduite en arabe. Le métropolite Hilarion a exprimer l’espoir que sa visite à l’Al-Azhar poursuivrait le dialogue entamé par le Primat de l’Église orthodoxe russe, qui avait visité l’université en avril 2010.
Mgr Hilarion a pointé du doigt le caractère artificiel des conflits interreligieux qui déchirent la planète. « Nous constatons aujourd’hui que, malheureusement, certaines puissances ont intérêt à attiser les haines interreligieuses, à créer des foyers d’instabilité dans différents coins du monde. Ils utilisent largement à cet effet les technologies d’information contemporaines, les réseaux sociaux, les méthodes de « lavage de cerveau ». Le président du Département des relations extérieures a souligné qu’il invitait l’auditoire à réfléchir avec lui « comment nous, gens de foi, pouvons répondre ensemble aux défis d’un monde sécularisé et protester contre les tentatives de provocation de conflits interreligieux. »
Les conflits interreligieux, selon le métropolite Hilarion sont attisés par des gens « qui aspirent à dénaturer les institutions antiques au nom de leur propre vanité ». Parmi eux, citons les représentatants de certaines sectes pseudo-chrétiennes, qui s’élèvent contre le dialogue interreligieux ou se permettent des actes blasphématoires contre ce qui est sacré pour l’islam. Le métropolite a invité à ne pas identifier ces gens avec les chrétiens de tradition orientale, orthodoxes et coptes, « qui respectent l’islam et n’offensent jamais ce qui est sacré pour les musulmans ». Le président du Département des relations extérieures a insisté sur le danger de l’extrémisme dont sont victimes non seulement des chrétiens, mais encore des représentants de l’islam. Parmi les victimes des extrémistes, le métropolite Hilarion a nommé Anas Pchikhatchev, représentant de la Direction spirituelle des musulmans de Kabardino-Balkharie, le receteur de l’institut de théologie islamique Maksoud Sadikov et Murtazali Magomedov, docteur en droit musulman.
Parlant des points communs de la doctrine sociale de l’islam et du christianisme, le métropolite Hilarion a insisté sur la volonté de « résister à l’idéologie séculariste destructrice, à défendre les valeurs familiales et la morale traditionnelle ».
La conférence a suscité l’intérêt de l’auditoire. Commentant l’intervention du président du DREE, le Sheikh Muhammad Abd al-Fadil al-Qusi a conclu : « Nous avons trouvé bien des points communs. Nous souffrons des mêmes maladies, c’est pourquoi il faut unir nos efforts pour résister aux vices de la société contemporaine ».
Le professeur Ali Abdel Baki a également exprimé en opinion : « L’Université Al-Azhar défend une ligne modérée, ouvrant la voie au dialogue entre chrétiens et musulmans. L’islam invite à la tolérance envers les chrétiens, c’est pourquoi les musulmans, arrivant en terre chrétienne, conservaient aux chrétiens leurs églises et leurs reliques. L’appel à la paix, tel est le message de Jésus aux hommes : « A qui te frappe sur la joue droite, tend la joue gauche » (Mt 5, 39). Le Coran contient également des appels à la paix et à la tempérance. De même que l’Évangile, le Coran incite à être bon envers ceux qui nous font du mal. Toutes les religions se donnent pour objectif de règlementer les relations entre les gens au nom de la concorde universelle ».
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L’université Al-Azhar est la plus grande université islamique du monde musulman. Son histoire remonte aux temps des Fatimides, cette dynastie de califes shiites arabes (909-1171). A différentes époques, de grands représentants du monde arabe sont passés par ses murs. Les théologiens musulmans d’Égypte et d’autres pays musulmans y faisaient leurs études. Au XIXe siècle, le plus ancien centre d’enseignement musulman acquit le statut d’université. En 1961, conformément à la « Loi sur le développement de l’Al-Azhar », on lui ajouta plusieurs facultés d’enseignement profane, y compris des facultés d’administration et de commerce, de polytechnique, d’économie agricole et de médecine. L’Université possède la plus grande collection de manuscrits arabes d’Égypte (plus de 20 000 tomes).
L’Al-Azhar dispense un enseignement religieux de base, reconnu dans le monde entier. A l’heure actuelle, l’université comprend 15 facultés pour les hommes et 7 facultés pour les femmes. Elle possède des filiales dans 10 villes d’Égypte ainsi que dans certaines capitales d’autres pays arabes et musulmans, pour un total de plus de 200 000 étudiants, dont près de 20 000 sont des étrangers venus de 93 pays, parmi lesquels environ un millier d’étudiants russes.
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