Le métropolite Hilarion ouvre la conférence sur la participation des organisations gouvernementales, publiques et religieuses à la prévention du SIDA et de la toxicomanie
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Le 18 octobre 2011, à la salle de conférence de l’hôtel « Danilovsky » (Moscou) a eu lieu l'ouverture de la conférence « Participation des organisations gouvernementales, publiques et religieuses à la prévention du SIDA et de la toxicomanie ».
La conférence était consacrée au bilan du projet « Soutien aux initiatives des organisations religieuses dans la lutte contre l’épidémie de VIH/SIDA et pour les soins palliatifs en Fédération de Russie », organisé par l’Église orthodoxe russe et le Service fédéral de l’inspection dans le domaine des droits des consommateurs et le bien-être de l’individu avec le soutien de l’Agence américaine de développement international et du Programme de développement de l’ONU. Des représentants d’organisations gouvernementales, publiques, internationales et religieuses de 20 régions de Russie participent à la conférence.
Celle-ci s’est ouverte sur une intervention du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou.
Dans son discours, le président du DREE a mentionné la « Conception de la participation de l’Église orthodoxe russe à la lutte contre l’expansion du VIH/SIDA et au travail avec les personnes atteintes du VIH/SIDA ». Ce document, élaboré par la Commission théologique synodale (aujourd’hui Commission biblique et théologique) s’est appuyé sur une synthèse de l’expérience pastorale et du ministère diaconal en même temps que sur une analyse théologique, éthique et politico-sociale. Suivant le métropolite Hilarion, « l’un des plus importants résultats de l’adoption de ce document, en même temps que de l’activation de la pastorale des personnes atteintes du VIH est le développement d’une collaboration efficace entre l’Église, l’état et la société dans la lutte contre la diffusion de l’épidémie. »
Mgr Hilarion a souligné que le projet, dont les conclusions seraient présentées lors de la prochaine conférence, avait clairement démontré combien productive pour le pays pouvait être la collaboration de l’état, de la société et des organisations religieuses. « L’Église orthodoxe russe et les autres organisations religieuses ont démontré à la société leur efficacité et leur importance en tant que partenaires lorsqu’il s’agit de services sociaux de première importance », a-t-il dit.
Suivant Mgr Hilarion, ce projet est apparu comme « une manifestation de bon sens public et du sérieux de l’approche gouvernementale ». Un autre aspect important aura été le développement d’une collaboration interreligieuse dans le domaine social, collaboration qui « servira visiblement à l’affermissement de la société civile, à la consolidation de la solidarité, au développement de liens horizontaux dans la société, à l’élévation du niveau de conscience et de responsabilité citoyennes ».
En conclusion de son intervention, le métropolite Hilarion a souhaité aux membres de la conférence succès dans leurs travaux en vue du bien de la société dans son ensemble.
L’évêque Pantéléimon de Smolensk et de Viazma, président du Département synodal pour le ministère caritatif et social s’est ensuite exprimé : « On reproche souvent à l’Église d’aujourd’hui de s’immiscer dans des domaines qui ne l’intéressaient pas auparavant. Pourtant, nous ne soutenons pas les malades du SIDA pour leur imposer notre vision du monde et les convertir (...), mais parce que nous compatissons, voulons leur manifester l’amour du Christ, sans rien exiger ni attendre en retour », a dit Mgr Pantéléimon.
Suivant le président du Département synodal pour le ministère caritatif et social, ces derniers années, l’Église orthodoxe russe a soutenu de nombreuses initiatives émanant d’organisations religieuses, de communautés orthodoxes et de fraternités agissant contre la toxicomanie et la diffusion de l’épidémie de VIH et SIDA. Mgr Pantéléimon a souligné l’importance de la collaboration entre l’Église, les services d’état, les organisations publiques russes et internationales.
Lors de l’ouverture de la conférence, des statistiques peu encourageantes ont été présentées, montrant que le nombre de malades augmente de 5 à 15% par an. Aujourd’hui, ils sont plus de 600 000, soit 4 personnes sur mille atteintes d’infection au VIH. Pour G. Oudovitchenko, chef de la Direction du Comité d’état anti-stupéfiants de la Région fédérale centrale, « l’Église est aujourd’hui un partenaire actif de l’état dans la résolution de nombreuses tâches sociales. Depuis un certain nombre d’années, le Comité d’état anti-stupéfiants collabore efficacement avec l’Église orthodoxe russe dans la prévention de la toxicomanie et la réhabilitation des toxicomanes, y compris infectés par le VIH. » Selon lui, plus de 40 centres de réhabilitation des toxicomanes fonctionnaient au début de l’année sous le patronage de l’Église. Ces centres disposent d’une expérience unique de réinsertion de malades dépendant de substances psycho-actives. Le taux de ressocialisation atteint 85% dans ces centres. « Si le résultat est aussi satisfaisant, c’est bien parce que l’Église ne s’occupe pas de soigner sur le plan médical, mais bien de réhabiliter sur le plan social et d’obtenir une renaissance spirituelle de la personne », a dit G. Oudovitchenko. Les besoins de la société russe, cependant, dépassent largement les services que peut offrir l’état en matière de réhabilitation. C’est pourquoi l’une des tâches de base, est le développement de la collaboration avec les organisations publiques et religieuses qui prennent en charge les toxicomanes.
Dans le courant de l’année, le Président D. Medvedev a demandé l’organisation d’un système médico-social de réhabilitation et de ressocialisation des toxicomanes implicant les centres de réhabilitation non-gouvernementaux, publics et religieux affichant des résultats positifs dans ce domaine.
A la fin de l’année 2010, le partenariat entre l’état et l’Église est passé à un niveau supérieur. Le 21 décembre 2010, V. Ivanov, président du Comité d’état contre la toxicomanie et le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie ont signé un accord marquant une nouvel étape dans la collaboration entre les deux instances.
Le Comité d’état, de son côté, favorise l’élargissement de la collaboration entre les commissions anti-stupéfiants des régions de la Fédération de Russie et les diocèses de l’Église orthodoxe russe. « Dans de nombreuses régions, des représentants des diocèses travaillent au sein des commissions anti-stupéfiants. » Les partenaires décident ensemble des actions en faveur de la prévention de la toxicomanie, de nouveaux centres de réhabilitation sont créés sous le patronage de l’Église, a relaté G. Oudovitchenko.
La conférence se poursuivra jusqu’au 19 octobre et s’achèvera par un bilan et l’adoption d’un document final.