Le métropolite Hilarion : « L’arrestation de l’archimandrite Ephrem est une attaque contre le monachisme athonite et l’orthodoxie en général »

A la fin de la semaine dernière, un tribunal a pris la décision de faire arrêter l’archimandrite Ephrem, supérieur du monastère de Vatopedi. Cette décision est motivée par l’examen des circonstances d’une opération immobilière entre le monastère et l’état grec. Pendant le week-end, les forces de police sont venues arrêter le père Ephrem. Après que l’archimandrite ait été examiné par les médecins, il a été décidé de laisser le prêtre au monastère pour raisons de santé. Mardi nous apprenons que le père Ephrem a été arrêté et évacué du Mont Athos.

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a commenté l’attitude des autorités grecques dans un bref entretien accordé à « Interfax-religion ».

-    Monseigneur, on apprend que les autorités grecques ont fait procédé à l’arrestation de l’archimandrite Ephrem, higoumène du monastère athonite de Vatopedi qui avait récemment porté en Russie la ceinture de la Mère de Dieu. Pouvez-vous commenter cet évènement ?

-    Nous ne connaissons pas, et nous ne pouvons pas connaître toutes les circonstances motivant les accusations portées contre le père Ephrem et d’autres personnes avec lui à propos des opérations immobilières engagées par le monastère de Vatopedi dans le passé. Il appartient à la justice grecque d’en déterminer la légalité et nous n’avons pas à nous ingérer dans cette affaire. Il va de soi, par contre, que l’emprisonnement préalable de quelqu’un comme l’archimandrite Ephrem, qui ne présente aucun danger, sans examen profond de l’affaire, sans qu’aucune sentence n’ait été prononcée contre lui est un évènement exceptionnel provoquant la plus vive indignation. Le seul accusé dans cette affaire qu’on a jugé bon d’emprisonner est un prêtre âgé et malade. Cette décision inquiète sérieusement les fidèles de l’Église orthodoxe russe, elle surprend ses hiérarques et incite à en chercher les véritables raisons.

-    La sainte kinote a partagé ces derniers jours la préoccupation de l’Église russe à propos de la situation autour du père Ephrem, confirmant l’autorité d’un ancien estimé de tous...

-    Nous savons que le monastère de Vatopedi, autrefois passablement délabré, a connu une renaissance dans tous les domaines depuis l’arrivée de l’higoumène Ephrem. Le père Ephrem a beaucoup de mérites devant le monachisme athonite, comme l’a confirmé la solidarité manifestée dans ces circonstances par la direction hagiorite. L’archimandrite Ephrem est connu loin au-delà des frontières, non seulement en Grèce, mais encore dans tout le monde orthodoxe en tant que directeur spirituel, capable d’organiser avec zèle la vie monastique conformément à une tradition multiséculaire. Tous ceux qui ont séjourné au monastère de Vatopédi ont ressenti l’esprit d’hospitalité qui y règne et s’étend à tous les pèlerins sans exception. Le père Ephrem est devenu cher à beaucoup de fidèles de l’Église orthodoxe russe après son séjour d’un mois en Russie, tandis qu’il accompagnait la relique insigne qu’est la ceinture de la Mère de Dieu vénérée par des millions de chrétiens russes. Ils s’indignent maintenant et se demandent comment l’higoumène du plus grand monastère athonite, du monastère pilote de la Sainte Montagne, si l’on veut, ait été arrêté à peine rentré de son voyage dans un pays orthodoxe comme la Grèce, au moment où nous fêtons la Nativité du Christ, qui plus est. Leur indignation est tout à fait compréhensible, de même que les sentiments de nombreux hiérarques, prêtres et laïcs grecs qui estiment que la décision prise à l’encontre de l’archimandrite Ephrem est une attaque en règle contre le monachisme athonite et l’Église orthodoxe en général.