Le Patriarche Cyrille rencontre Zoltan Balog, ministre hongrois des ressources sociales

Le 14 avri 2013, après la Divine liturgie, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a rencontré le ministre des ressources sociales de Hongrie, Zoltan Balog.

Le Patriarche Cyrille a souligné avec satisfaction que les autorités hongroises défendaient les racines chrétiennes de la culture hongroise : « Nous saluons le fait que la Constitution hongroise ait déposé un article suivant lequel le Dieu du christianisme unit le peuple hongrois. Nous nous réjouissons aussi de la position du gouvernement hongrois, certainement suivie par le peuple, concernant la nature du mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme ».

« Aujourd’hui en Europe il est devenu difficile de défendre ses opinions chrétiennes, mais je suis sûr que sans cela il n’y aura plus d’Europe » a poursuivi le Patriarche.

Le Primat de l’Église russe a rappelé la triste expérience de la période soviétique, pendant laquelle le peuple avait été coupé de ses racines spirituelles et culturelles. « Nous constatons les problèmes spirituels et moraux extraordinaires de la société, dont il difficile de se sortir aujourd’hui » a remarqué le Patriarche. Partant de cette expérience, nous vous en conjurons : ne la répétez pas ! La façon dont vous rejetez les racines chrétiennes n’a aucune importance, que ce soit au moyen de l’idéologie soviétique, soit par l’idée du sécularisme extrême. L’essentiel, c’est le résultat. Nous le comprenons très bien aujourd’hui en Russie, en Biélorussie, en Ukraine, dans les autres pays dépendant de l’Église orthodoxe russe. Etant du fait de nos convictions chrétiennes les défenseurs des libertés humaines, des droits et de la dignité de la personne humaine, nous déclarons en même temps que toutes ces valeurs ne peuvent exister qu’en lien avec la responsabililté morale qu’elles impliquent. Sans responsabilité morale, ces valeurs se désagrègent.

Suivant le Primat de l’Église orthodoxe russe, il ne faut pas bâtir une civilisation de l’instinct, mais une civilisation de liberté fondée sur la responsabilité.

Le Patriarche a parlé des liens historiques entre la Russie et la Hongrie, en particulier des milliers d’émigrés russes qui, pendant la période de la guerre civile, ont trouvé refuge sur le sol hongrois.

A l’heure actuelle un grand nombre d’expatriés russophones vivent en Hongrie, a rappelé le Primat de l’Église russe, qui a remercié les autorités de ce pays pour les conditions dans lesquelles évoluent le diocèse de Hongrie et de Budapest (Église orthoodoxe russe) qui assure la pastorale de ces personnes. Le Patriarche a aussi remarqué avec gratitude que grâce aux décisions prises par la justice hongroise, les expatriés russophones avaient la possibilité de prier dans leur propre cathédrale.

Le Patriarche a parlé des rapports de l’Église russe avec l’Église catholique de Hongrie. « Avec le cardinal Erdő nous avions réfléchi à la nécessité de former un forum européen pour discuter des problèmes d’actualité. Cet espace fonctionne aujourd’hui, et nous estimons qu’il s’agit d’une bonne expérience de dialogue entre orthodoxes et catholiques » a précisé le Patriarche.

De son côté, Zoltan Balog a remercié Sa Sainteté de ses bonnes paroles à l’adresse du peuple hongrois et de son gouvernement. Il a transmis au Patriarche Cyrille les salutations du Premier Ministre hongrois, Viktor Orban.

Suivant Z. Balog, l’expérience faite par la Russie et la Hongrie à l’époque athéiste est inoubliable « parce que l’Église a vaincu l’athéisme idéologique, théorique, tandis qu’il est très difficile de vaincre l’athéisme pratiquant. » « Nous avons appris comment garder la foi dans le contexte de la lutte idéologique » a-t-il ajouté, remarquant que l’Europe contemporaine avait grand besoin de cette expérience.

« Nous acceptons avec reconnaissance le soutien et la prière de l’Église orthodoxe russe et les vôtres. Je suis très heureux de ce que l’histoire traditionnellement positive de nos relations s’affermisse aujourd’hui » a dit Z. Balog.

Le ministre hongrois a aussi souligné l’importance de la collaboration interchrétienne pour défendre les valeurs chrétiennes et les chrétiens persécutés.

Durant le repas qui a précédé l’entretien, le Patriarche avait dit : « Le peuple hongrois chrétiena défendu dans l’Europe contemporaine son droit à introduire dans sa Constitution une référence claire à ce que Dieu et le christianisme sont le fondement spirituel et culturel de leur nation, rejettant toutes les tentations concernant la légalisation des mariages homosexuels. » « Nous avosn été placé devant un dilemme : avec Dieu ou sans Dieu » a souligné Sa Sainteté, rappelant que toute tentative de bâtir une société prospère, riche et juste sans Dieu est vouée à l’échec. « Nous en avons fait l’expérience et nous pouvons témoigner devant les européens qui ne le savent pas, qu’il faut s’accrocher des deux mains à sa base spirituelle et culturelle, à Dieu et au christianisme » a souligné le Patriarche Cyrille ».