Le patriarche Cyrille a participé aux célébrations de la fête nationale en République de Bulgarie au mont Chipka
Les célébrations de la fête nationale bulgare ont eu lieu le 3 mars 2018, au mont Chipka, anciennement mont Saint-Nicolas, en Bulgarie. Les festivités du 140e anniversaire de la libération de la Bulgarie sont organisées sous le patronage du chef de l’état.
Parmi les participants : le président de la République de Bulgarie, Roumen Radev, le chef du Parlement bulgare, Mme Tseta Karaïantcheva, d’autres représentants des autorités, des diplomates, des personnalités publiques et de nombreuses personnes de tous âges, rassemblées au pied du monument à la liberté de Chipka, portant des drapeaux bulgares et russes.
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, le patriarche Néophyte de Bulgarie, les hiérarques et de nombreux clercs de l’Église orthodoxe bulgare, les membres de la délégation officielle de l’Église orthodoxe russe assistaient aux célébrations.
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a célébré un office pour le repos de l’âme de l’empereur Alexandre II, pour tous les chefs d’armée et les militaires russes et bulgares, ainsi que pour les hiérarques, les prêtres, les moines et les laïcs ayant donné leur vie pour la foi et pour la libération de la Bulgarie.
S’adressant à l’assistance, le primat de l’Église orthodoxe russe a dit :
« Aujourd’hui, Jour de la libération de la Bulgarie du joug ottoman, nous avons élevé nos prières pour le repos de l’âme des militaires russes et des partisans bulgares, morts héroïquement en défendant Chipka, ce qui fut l’un des épisodes les plus éclatants de la Guerre de libération.
140 années nous séparent de l’épopée de Chipka, mais l’image lumineuse des soldats libérateurs ne pâlit pas dans la mémoire populaire et chaque nouvelle génération de chrétiens orthodoxes découvre avec une vive attention et un intérêt sincère l’histoire de la Guerre de Libération. La raison en est l’abnégation manifestée dans cette lutte pour la libération des frères opprimés.
La parole de Dieu assure qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jn 15, 13). Des milliers de soldats et d’officiers de l’armée russe ont donné leur vie pour le salut de ceux qui leur étaient liés par la sainte foi orthodoxe. Inspirés par la foi, ils ont, selon le mot de l’apôtre, montré de la vaillance à la guerre et refoulé les invasions étrangères (Hb 11, 34). Ayant fait preuve d’un courage sans exemple, de fermeté et de bravoure, ces soldats du Christ ont payé de leur sang la libération d’un amer joug hétérodoxe enduré par un antique pays chrétien pendant cinq siècles.
En l’honneur des vaillants défenseurs du col de Chipka au sommet même de la montagne, qui portait le nom de saint Nicolas, a été élevé ce majestueux monument sous lequel sont inhumés les soldats de l’armée russe et les partisans bulgares.
Qui se tient sur cette terre sacrée ne peut se défendre d’un sentiment de dévotion, ni ne pas être pénétré de la conscience de l’importance capitale de l’exploit des défenseurs de Chipka pour l’histoire. Que leur mémoire soit éternelle !
Je prie maintenant pour que le lien spirituel multiséculaire, qui s’est manifesté avec tant de force il y a 140 ans entre nos peuples, demeure à jamais et trouve son expression dans une unité de pensée fraternelle, dans nos efforts pour l’unité de la Sainte Orthodoxie, pour la sauvegarde des valeurs chrétiennes et des traditions orthodoxes de nos pères…. »
Ensuite, le maire de la commune de Kazanlyk, Galina Stoïanova, s’est exprimé à son tour, suivie du président de la Bulgarie, Roumen Radev. « Chipka, c’est un capital de dignité historique, que plusieurs milliers de braves militaires nous ont légué à nous, leurs descendants, et que nous ne devons pas perdre » a dit le chef de l’état bulgare.
« Sous la neige, dans la terre du sommet du mont Saint-Nicolas (…) et d’autres redoutes, reposent les restes des soldats morts. 140 ans plus tard, il est bien difficile de dire qui d’entre eux était russe, qui était bulgare. Les fondations du monument à la liberté ont été bâties sur ces ossements, sur la gloire militaire russe et bulgare. Nous sommes aujourd’hui rassemblés pour honorer les héros de la liberté bulgare et pour payer son tribut à notre passé commun » a souligné le président.
« Durant des années, vous êtes venus ici, dans la chaleur du mois d’août et dans les vents de mars, même lorsqu’aucun homme politique n’y venait, parce que vous saviez que votre présence et votre souvenir rendaient vivante la vérité historique » a dit le président aux centaines de citoyens venus commémorer la fête nationale au mont Chipka. « Vous, chers concitoyens, jeunes et vieux, vous avez été les partisans de la vérité historique, vous avez été ceux qui n’ont pas permis que soit profanée et oubliée la vérité historique. Vous avez toute ma gratitude » a dit Roumen Radev.
Le chef de l’état bulgare a remercié les primats des Églises orthodoxe russe et bulgare, mentionnant l’office d’intercession célébré le même jour au monastère de la Nativité de Chipka. « Je vous remercie de vos sages paroles, de votre esprit chrétien, qui se souvient et qui pardonne, qui donne sens à la liberté et élève l’homme » a-t-il dit.
A la fin de la cérémonie, le président et d’autres personnalités de l’état, ainsi que le patriarche Cyrille, le patriarche Néophyte, et les ambassades de Russie, de Biélorussie et d’autres pays, ont déposé des couronnes devant le monument.
Les primats des Églises orthodoxes russe et bulgare ont visité le monument de la Liberté au sommet du mont, déposant des fleurs sur les tombes des participants de la défense de Chipka.
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Le monument de la Liberté de Chipka est situé au point le plus haut (1523 mètres) du col du Chipka, sur un sommet portant traditionnellement le nom de mont Saint-Nicolas. En 1954, le mont a été renommé, pour des raisons idéologiques, « Pic Stolepov » en l’honneur du général russe N. Stolepov (1831-1912), chef de la défense de Chipka et commandant des partisans bulgares.
En 1977, le sommet a été rebaptisé « Mont Chipka ». Le pic et les terres alentours ont le statut de parc-musée national.
Le monument de la Liberté a été édifié à l’initiative des vétérans des partisans bulgare, en partie grâce à des dons, et a été solennellement inauguré le 26 août 1934. La construction se présente comme une tour de pierre de sept étages, dans le style des forteresses médiévales bulgares. Elle atteint une hauteur de 31.5 mètres.