Fin de la visite de Sa Sainteté le patriarche Cyrille à l’Église orthodoxe de Bulgarie
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a effectué du 2 au 4 mars une visite à l’Église orthodoxe de Bulgarie, à l’occasion du 140e anniversaire de la libération de la Bulgarie du joug ottoman.
A la fin de sa visite, le patriarche Cyrille a répondu aux questions des représentants des médias. « Il y a longtemps que je n’étais pas venu en Bulgarie. Beaucoup de choses ont changé entre temps, et ces changements sont frappants » a constaté le patriarche.
« Je retire beaucoup d’éléments positifs de cette visite en Bulgarie, mais certaines choses m’ont attristé, a déclaré le primat de l’Église orthodoxe russe aux journalistes. Je suis attristé d’entendre les représentants de l’état affirmer que la Pologne, la Lettonie, la Finlande auraient soi-disant joué le même rôle que la Russie dans la libération de la Bulgarie. Lorsque j’ai demandé d’où venaient ces informations bizarres, j’ai compris qu’on voulait dire que le régiment de la garde de Finlande avait joué un rôle dans la lutte pour la libération ! C’était pourtant un régiment de la garde russe, de même que le régiment de la garde de Volhynie. La libération de la Bulgarie n’a rien à voir avec l’histoire de la Pologne ou de la Finlande. J’aimerais que cette historiosophie ne soit plus employée dans l’usage bulgare. Aucune volonté d’être politiquement correct ne peut justifier une interprétation historique mensongère. C’est le principal message que le Patriarche adresse aujourd’hui à la Bulgarie, à ses autorités et à sa nation.
Mon meilleur souvenir de ce séjour restera la visite de Chipka. Nous n’y avons vu ni drapeaux finlandais, ni drapeaux polonais, ni drapeaux roumains, mais les drapeaux de la Russie et de la Bulgarie. Avec quel enthousiasme le peuple bulgare a accueilli le patriarche de Moscou et de toute la Russie à Chipka ! On ne pouvait soutenir sans pleurer cet enthousiasme populaire, exprimant les véritables sentiments des Bulgares pour la Russie, pour l’Église russe, pour la mémoire des victimes de notre peuple, libérateur de la Bulgarie.
Je suis profondément convaincu que ce contexte politique négatif passera et que les valeurs de notre histoire commune, de la lutte pour la libération que le peuple russe, le payant par d’énormes pertes, a soutenue pour que la Bulgarie soit libre, resteront à jamais dans la mémoire de nos peuples.
Dieu fasse que les hommes politiques le comprennent le plus tôt possible, et, indépendamment de la conjoncture politique, défendent toujours ce qui est si cher à la majorité absolue des Bulgares.
J’aimerais aussi évoquer les relations particulières existant entre l’Église russe et l’Église bulgare. Je remercie Sa Sainteté le patriarche Néophyte de son affection fraternelle et de sa compréhension. Nos deux Églises sont aujourd’hui le seul vrai pont spirituel et historique entre nos peuples. Il est important que ce pont ne se fissure jamais. Dieu fasse que ces évènements de l’histoire de la Russie et de la Bulgarie servent aujourd’hui au bien de nos peuples et à la consolidation des relations entre nos pays. »
Répondant aux questions des journalistes sur ses liens personnels avec la Bulgarie, le patriarche Cyrille a déclaré : « J’ai été lié toute ma vie à la Bulgarie. J’y suis venu pour la première fois en 1969, jeune hiéromoine. J’avais beaucoup d’amis ici, de collègues avec lesquels nous travaillions aux relations bilatérales entre nos Églises, et dans le cadre de forums internationaux. J’entretiens des relations très chaleureuses avec de nombreux représentants de l’épiscopat, avec Sa Sainteté le patriarche Néophyte. J’estime que ces relations sont très importantes pour maintenir les relations bilatérales ecclésiastiques et les relations entre nos peuples.
Les représentants des médias ont aussi prié Sa Sainteté de partager ses impressions de sa rencontre avec le président bulgare : « Le président m’a fait bonne impression : c’est un homme cultivé, orthodoxe, qui aime son pays, qui m’a semblé ouvert au dialogue et à la coopération avec la Russie, a répondu le primat de l’Église russe. Dieu fasse qu’il y ait plus d’hommes politiques semblables en Bulgarie, car les relations de politique extérieure et entre états sont finalement toujours personnalisées. Il est très important qu’il y ait des gens en Bulgarie avec lesquels les Russes échangent volontiers et bâtissent des rapports. »
La visite de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie à l’Église bulgare a débuté le 2 mars 2018.
Sa Sainteté était accompagnée dans son voyage du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, de l’archevêque Serge de Solnetchnogorsk, directeur du Secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou, de l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE, de l’archiprêtre Igor Iakimtchouk, secrétaire du DREE aux relations interorthodoxes, de l’archiprêtre Andreï Bondarenko, directeur intérimaire du Service patriarcal du protocole, du prêtre Alexandre Volkov, directeur du Service de presse du patriarche de Moscou et de toute la Russie.
Le premier jour de sa visite, Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a rencontré le patriarche Néophyte de Bulgarie et les membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe bulgare.
Le 3 mars, jour du 140e anniversaire de la libération de la Bulgarie, le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et le patriarche Néophyte de Bulgarie ont célébré un office d’action de grâce à l’église de la Nativité du Christ de Chipka. Le président bulgare, Roumen Radev, et le président du Parlement, Tseta Karaïantcheva, ainsi que les membres de la délégation de l’Église orthodoxe russe, des diplomates, des invités de différents pays et de nombreux Bulgares assistaient à l’office.
Ensuite, au Mont de Chipka, autrefois nommé Mont de Saint-Nicolas, ont eu lieu des cérémonies autour de la fête nationale bulgare. Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a célébré un office pour le repos de l’âme de l’empereur Alexandre II, de tous les généraux et militaires, russes et bulgares, et pour tous les évêques, prêtres, moines et laïcs ayant donné leur vie pour la foi et pour la libération de la Bulgarie. Ensuite les primats des Églises orthodoxes russe et bulgare se sont rendus au monument de la Liberté, au sommet de la montagne, où ils ont déposé des fleurs devant les tombes des défenseurs de Chipka.
Le 3 mars, le patriarche Cyrille a aussi rencontré le président du Parlement de la République de Bulgarie, Mme Tseta Karaïantcheva, et le premier ministre de Bulgarie, Boïko Borissov.
Une cérémonie militaire devant le monument au tsar-libérateur, l’empereur russe Alexandre II, a terminé les célébrations de la fête nationale bulgare le 3 mars.
Le 4 mars, S. S. le patriarche Cyrille et S. S. le patriarche Néophyte ont célébré la Divine liturgie à la cathédrale patriarcale Saint-Alexandre-Nevski de Sofia.
Le même jour, le patriarche Cyrille et le patriarche Néophyte se sont entretenus avec le président de la République bulgare, Roumen Radev.
Le 4 mars, le patriarche Cyrille s’est aussi rendu au métochion de l’Église orthodoxe russe de Sofia.