Rencontre de Sa Sainteté le patriarche Cyrille avec le président d’Albanie

Le 30 avril 2018, dans le courant de sa visite à l’Église orthodoxe albanaise, S. S. le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a été reçu par le président de la République d’Albanie, Ilir Meta.

Sa Béatitude l’archevêque Anastase de Tirana et de toute l’Albanie a pris part à la rencontre, qui avait lieu à la résidence du chef de l’état, en présence des membres de la délégation accompagnant le patriarche Cyrille, de l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Albanie, A. Karpouchine, et de représentants de l’Administration présidentielle albanaise.

Accueillant le patriarche Cyrille, M. Meta a souligné : « Cette visite a beaucoup d’importance, non seulement parce que c’est la première visite de ce genre dans notre pays, mais aussi à cause du rôle irremplaçable que joue le patriarche de Moscou et de toute la Russie pour garantir l’harmonie religieuse dans le monde. »

« Je vous assure que notre pays continuera à être un modèle de coexistence harmonieuse des communautés religieuses, car c’est un facteur décisif de paix dans la région et sur l’ensemble de la planète », a-t-il souligné.

De son côté, le primat de l’Église orthodoxe russe a remercié le chef de l’état et, en sa personne, l’ensemble du peuple albanais, pour le bon accueil qui lui a été fait. « C’est la première visite d’un patriarche de Moscou et de toute la Russie en Albanie, a souligné Sa Sainteté. Je suis venu ici en 2003, et je peux donc comparer ce qu’il y avait à l’époque et ce que nous avons aujourd’hui. Je tiens à dire que l’Albanie a beaucoup avancé dans son développement. J’ai vu une toute autre image de ce pays : en dehors de la nature magnifique, l’attention est attirée par de beaux bâtiments neufs, des routes en bon état, une belle agriculture. Tout ce que j’ai vu m’a fait bonne impression. »

Les changements sont particulièrement remarquables pour tout ce qui touche au domaine religieux, a constaté le primat de l’Église orthodoxe russe. « La majestueuse cathédrale de la Résurrection-du-Christ, où nous avons célébré la liturgie, est, d’une certaine façon, non seulement le symbole de la résurrection religieuse, mais, plus généralement, celui de la résurrection de l’Albanie, le symbole d’une vie nouvelle » a constaté le patriarche.

Sa Sainteté a souligné le rôle de Sa Béatitude l’archevêque Anastase dans la sauvegarde de la concorde et de la coopération interreligieuses dans le pays.

« En votre présence, je tiens à remercier Sa Béatitude Mgr Anastase pour son hospitalité abrahamique, et, naturellement, pour toute son œuvre de recréation de la communauté orthodoxe dans ce pays, a dit le primat de l’Église orthodoxe russe. Nous entretenons de très bonnes relations personnelles, et les relations entre nos Églises sont bonnes. Mgr Anastase est souvent venu dans notre pays. Nous accordons une grande importance à ces visites fraternelles. »

De son côté, le président albanais a souligné : « Notre pays n’est pas très grand, mais Dieu nous a muni de tout le nécessaire : deux belles mers, des lacs, des rivières, des montagnes, des champs, tout ce qu’on peut souhaiter. Nous avons tenté de vivre quelques décennies sans la foi au Seigneur, mais ce fut un échec. L’archevêque Anastase est l’un de ces dons que le Seigneur nous a faits, comme vous l’avez dit, il a effectué un travail incroyable pour la renaissance de l’Église orthodoxe albanaise. »

Ilir Meta a aussi mentionné le rôle du primat de l’Église d’Albanie pour assurer la coexistence pacifique des communautés religieuses du pays, ainsi que les travaux communs des dirigeants des communautés religieuses dans cette direction.

« Comme vous l’avez fort justement souligné, la foi a une grande importance pour la construction de la paix et de stabilité dans un pays. Le rôle des communautés religieuses et de leurs leaders en Albanie est indubitable et irremplaçable » a dit le président, d’adressant au patriarche Cyrille.

L’entretien a aussi porté sur les échanges touristiques comme facteur de rapprochement entre les peuples, sur les défis qui se posent aujourd’hui à la société.

« Beaucoup nous disent aujourd’hui : pour bâtir une vie juste, heureuse, il faut la concentration du capital, la puissance économique, la force militaire, la prospérité scientifique, une doctrine sociale, a dit le patriarche Cyrille. Des pays très riches nous assurent : vivez comme nous, et tout ira bien, vous parviendrez au but. Je crie de toute ma force au monde entier : si l’humanité rejette Dieu, cela ne marchera pas. Vous aurez la richesse, mais vous n’aurez pas le bonheur. Vous aurez la force, mais vous n’aurez pas la justice. C’est ce qui se passe aujourd’hui : des crises terribles secouent l’humanité. Le droit international, les institutions internationales, les organisations internationales travaillent à la paix et à la justice dans le monde, mais il n’y a ni paix, ni justice. »

Rappelant qu’il avait souvent discuté des thèmes de la paix et de la justice avec l’archevêque de Tirana et de toute l’Albanie, le primat de l’Église orthodoxe russe a ajouté : « L’expérience de nos pays et de nos peuples doit convaincre les gens que sans la foi, sans les valeurs morales soutenues par la foi, on ne peut construire ni une famille heureuse, ni une société heureuse, ni un ordre mondial réussi. »