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Le métropolite Hilarion : Constantinople a fait in…

Le métropolite Hilarion : Constantinople a fait intrusion sur le territoire canonique de l’Eglise orthodoxe russe afin d’aggraver le schisme

E. Gratcheva : Bonjour ! Vous regardez l’émission « l’Eglise et le monde », nous nous entretenons avec le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou. Bonjour, Monseigneur.
Le métropolite Hilarion : Bonjour, Ekaterina ! Chers frères et soeurs, bonjour.
E. Gratcheva : Le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe a résolu de suspendre provisoirement la commémoration liturgique du patriarche de Constantinople. Pouvez-vous expliquer ce que cela veut dire, pour que les laïcs puissent comprendre le caractère exceptionnel de ce geste ?
Le métropolite Hilarion : L’Eglise orthodoxe se compose de 15 Eglises locales. Le lien de prière entre les Eglises orthodoxes s’effectue par la commémoration liturgique des primats de chaque Eglise par les autres primats. Par exemple, le patriarche de Moscou, lorsqu’il célèbre la Liturgie, que ce soit à l’église du Christ-Sauveur ou à Norilsk, où il était récemment, ou n’importe où ailleurs, fait mémoire des autres primats des Eglises locales, en commençant par le patriarche de Constantinople, qui dipose d’une primauté d’honneur. Or, à présent, il ne fera pas mémoire du patriarche de Constantinople, mais commencera la commémoration immédiatement par le patriarche d’Alexandrie, qui le suit dans l’ordre des dyptiques, autrement dit dans l’ordre où se succèdent officiellement les noms des primats des Eglises orthodoxes locales. Ce fait de non-commémoration signifie, en fait, la rupture des relations : nous suspendons temporairement tout contact avec le Patriarcat de Constantinople. Pour établir un parallèle avec la diplomatie, cela revient à peu près à la rupture des relations diplomatiques.
E. Gratcheva : « Les Patriarcats sur le sentier de la guerre » : la plupart des médias ont titré dans ce sens. C’est le Patriarche de Constantinople qui a pris les dernières mesures pour couper la métropole de Kiev de Moscou, en envoyant ses exarques à Kiev. Qui sont ces exarques, et par où se rendent-ils à Kiev ? Quel est leur itinéraire ?
Le métropolite Hilarion : Les exarques, dans le cas présent, sont des représentants spéciaux. Pourquoi l’Eglise russe est-elle si indignée de cette décision ? Parce que, selon l’usage de la diplomatie ecclésiastique, il est impensable d’envoyer des exarques ou des représentants sur le territoire d’une Eglise canonique sans son accord. Dans le cas présent, nous estimons qu’il s’agit d’un acte illégal, car il n’y a eu aucune concertation avec le patriarche de Moscou et de toute la Russie. Bien plus, il n’y a pas eu non plus de concertation avec le chef de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine. Autrement dit, dans les faits, Constantinople a fait intrusion sur le territoire canonique de l’Eglise orthodoxe russe dans l’intention d’usurper le pouvoir, « de guérir le schisme », comme ils disent, mais en fait pour aggraver encore le schisme, parce qu’on ne peut pas se représenter d’autres conséquences à cette intrusion. Nous ne pouvions pas ne pas réagir à cet acte.
E. Gratcheva : Vous dites que le patriarche de Constantinople est le premier dans l’ordre des dyptiques. Nous n’avons pas de pape, à la différence des catholiques. Comment se fait-il que le patriarche de Constantinople prenne sur lui le rôle, je dirais presque, de pape orthodoxe ?
Le métropolite Hilarion : Historiquement, le premier dans la famille des Eglises était l’évêque de Rome. Au IVe siècle, à l’époque du Second Concile œcuménique, lorsque les dyptiques, c’est-à-dire l’ordre dans lequel les primats des Eglises sont officiellement commémorés, ont été composés, l’évêque de Rome venait en premier, puis le patriarche de Constantinople, ensuite les autres chefs d’Eglise. Il en a été ainsi jusqu’au milieu du XIe siècle : à cette époque, le patriarche de Constantinople s’est brouillé avec le pape de Rome, et ils ont rompu leurs relations, c’est ce qu’on appelle dans l’histoire le Grand schisme. Après le Grand schisme, puisque nous n’avions plus le pape de Rome, c’est le patriarche de Constantinople qui a occupé la première place dans les dyptiques.
Que signifie cette primauté ? De notre point de vue, que personne jusqu’au début du XXe siècle n’avait remis en cause, le rôle du Patriarcat de Constantinople consiste à être le premier parmi des égaux. Ce n’est donc pas du tout le rôle que joue le pape de Rome dans l’Eglise catholique romaine. L’Eglise orthodoxe, au niveau universel, ne peut avoir de chef unique sur la terre, car le chef de l’Eglise, c’est le Seigneur Jésus Christ. Mais chaque Eglise locale a son primat. Ils constituent ensemble une famille, dans laquelle tous sont égaux.
Il existe un certain ordre d’ancienneté, qui dépend de la période à laquelle sont apparues les Eglises, de leur rôle politique à une étape donnée. Ce n’est que dans les années 1920 que les patriarches de Constantinople, à commencer par le patriarche Mélèce Métaksakis, ont commencé à donner à cette primauté d’honneur un autre sens, autrement dit à prétendre dispoer de plus grands droits que les patriarches des autres Eglises locales. Avec l’accord des Eglises orthodoxes, un certain rôle de coordination a été accordé au patriarche de Constantinople. Mais ce qu’il fait maintenant dépasse non seulement toutes les limites du protocole ecclésiastique, mais est aussi une violation directe des canons de l’Eglise orthodoxe.
E. Gratcheva : Monseigneur, vous venez de prononcer plusieurs termes relevant d’un vocabulaire strictement ecclésiastique. D’un point de vue laïque, numérique, sur les 300 millions d’orthodoxes dans le monde, 150 millions sont paroissiens du Patriarcat de Moscou. Les fidèles du Patriarcat de Constantinople sont moins de 5 millions. Où sont concentrés les ouailles du Patriarcat de Constantinople hors de Grèce ? Où ses fidèles sont-ils majoritaires ?
Le métropolite Hilarion : Les fidèles du Patriarcat de Constantinople sont dispersés dans le monde entier. Principalement, ce sont des personnes de nationalité grecque, ou d’origine grecque. Les terres septentrionales de la Grèce appartiennent formellement au Patriarcat de Constantinople, c’est-à-dire qu’elles sont administrées par l’Eglise grecque, une Eglise autonome et indépendante de Constantinople, mais qu’ils font, formellement, partie du Patriarcat de Constantinople. Constantinople a aussi des diocèses en Amérique, en Amérique du Sud, en Australie, en Europe, de même que nous avons nos diocèses et nos paroisses sur différents continents.
Mais le patriarche de Constantinople prétend aujourd’hui étendre son autorité ecclésiastique à toute la diaspora. Ils affirment que les Eglises locales ont leurs propres territoires canoniques, mettons, pour l’Eglise roumaine, la Roumanie, pour l’Eglise serbe, la Serbie, tandis que tout ce qui est situé à l’extérieur des territoires canoniques des Eglises locales doit appartenir au Patriarcat de Constantinople.
Les autres Eglises locales ne peuvent pas approuver cela. L’essentiel, dans le conflit qui se produit aujourd’hui, est que Constantinople a fait intrusion sur le territoire de l’Eglise russe, c’est-à-dire qu’il tente de nous enlever nos fidèles. Il affirme aujourd’hui que la métropole de Kiev n’aurait jamais quitté la juridiction de Constantinople, qu’elle a toujours dépendu de Constantinople. Nous leur demandons pourquoi n’avoir rien dit pendant 300 ans ? Et eux de répondre : même s’il y a eu infraction canonique il y a 300 ans, il faut y remédier maintenant.
En 1686, la métropole de Kiev a été réunie au Patriarcat de Moscou. Cela a été reconnu par une charte du patriarche Denis de Constantinople. Il n’est même pas dit dans cette charte que la métropole de Kiev est transféréé temporairement à la juridiction de l’Eglise russe, comme ils veulent le faire croire aujourd’hui. Il a été dit clairement à l’époque que le métropolite de Kiev serait installé par le Patriarche de Moscou. Depuis plus de 300 ans, la métropole de Kiev fait partie de l’Eglise russe.
E. Gratcheva : Monseigneur, lorsque je vous ai demandé qui étaient les exarques et d’où venaient-ils, je n’ai pas insisté par hasard sur leur provenance. Je comprends qu’en tant que chef de la diplomatie de l’Eglise orthodoxe russe vous souhaitiez peut-être éviter le fait, mais il faut dire que l’un d’eux arrive des Etats-Unis. Le Patriarcat de Constantinople n’a-t-il donc pas assez d’émissaires ? Il leur faut faire venir quelqu’un de l’autre côté de l’océan pour aller à Kiev ? D’autre part, ces exarques ont pour mandat de préparer en peu de temps, en quinze jours, un concile constituant sur l’autocéphalie de l’Eglise ukrainienne. Autrement dit, il va de soi que cette décision avait été mûrie, qu’elle avait été préparée, et il clair que le patriarche Cyrille le savait avant la rencontre du 31 août. Pourquoi l’Eglise orthodoxe russe n’a-t-elle pas répondu vigoureusement avant septembre ?
Le métropolite Hilarion : Nous espérions que le processus de négociations aurait des effets positifs, c’est pour cela que le patriarche est allé à Istanbul. Il comprenait qu’à l’autre bout du fil on ne voulait pas entendre la voix de l’Eglise russe, mais des échanges de répliques, de déclarations avaient eu lieu par personnes interposées après la déclaration de Constantinple en avril sur leur intention d’octroyer l’autocéphalie. Sa Sainteté voulait communiquer personnellement son inquiétude au patriarche Bartholomée, lui parler des conséquences de ces décisions.
Tout cela a été dit, mais, malheureusement, la suite des évènements a montré que le patriarche Bartholomée n’a pas voulu écouter son confrère. Bien plus, il a ignoré l’avis des Eglises orthodoxes locales, exprimé de façon suffisamment claire. Le patriarche serbe, notamment, a écrit une lettre très dure au patriarche Bartholomée, elle a filtré dans les médias.
Vous demandez d’où viennent ces exarques, pourquoi l’un vient-il d’Amérique, l’autre du Canada. Tous deux sont d’origine ukrainienne, et, effectivement, il leur a été confié d’organiser un soi-disant concile constituant. Mais ce qui n’est absolument pas clair, c’est sur quelle base ils vont fonder cette église orthodoxe locale réunie, puis que l’Eglise ukrainienne canonique ne demande pas l’autocéphalie, n’acceptera pas l’autocéphalie, pas plus que le schisme ecclésiastique.
Jusqu’à présent, les deux structures schismatiques n’ont pas pu s’entendre entre elles. D’autre part, le faux-patriarche Philarète va insister sur le fait qu’il est patriarche et qu’il doit conserver son statut jusqu’à la fin. On suppose pourtant que la candidature d’une nouvelle figure, soi-disant capable de fédérer tous les orthodoxes ukrainiens, sera présentée à ce concile. Mais cette figure n’existe pas. Ou plutôt, si, elle existe, c’est le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, mais il est dans l’Eglise canonique.
Le métropolite Onuphre a dit clairement, en même temps que l’épiscopat de son Eglise, que la création d’une église orthodoxe locale passant par la réunion de l’Eglise canonique avec les schismatiques est impossible. La voie qui est proposée est, en réalité, un brigandage fait par les mains de Constantinople sur le territoire d’une autre Eglise locale, en l’occurence l’Eglise ukrainienne.
E. Gratcheva : Le patriarche Cyrille a promis de réagir vigoureusement à ce brigandage. Que veut dire réagir vigoureusement, du point de vue d’un leader du monde orthodoxe ?
Le métropolite Hilarion : Une réaction vigoureuse peut se dérouler en plusieurs étapes, puisque le plan perfide et lâche de Constantinople est aussi établi en plusieurs étapes. Nous agissons par étapes, et ces étapes sont les suivantes : suspension temporaire de la commémoration liturgique du patriarche de Constantinople ; sortie de tous les organes où président ou co-président des représentants de Constantinople. C’est-à-dire, par exemple, les assemblées épiscopales en Europe et en Amérique, ces organes consultatifs dont font partie tous les évêques canoniques de tel ou tel pays ou territoire. Ce sont les dialogues théologiques où, suivant la tradition, là encore, les représentants constantinopolitains président. Cela signifie, en fait, l’arrêt de tout contact avec le patriarche de Constantinople, ce que j’ai appelé la rupture des relations diplomatiques. S’ils vont jusqu’au bout dans leurs noirs agissements, nous romprons complètement la communion eucharistique avec Constantinople.
Pour comprendre comme réagit l’Eglise à ce genre d’actes, souvenons-nous de l’histoire du faux-patriarche Philarète (Denissenko). Lorsqu’il a refusé de se soumettre à la décision du Concile et, malgré sa promesse, de renoncer au rang de métropolite de Kiev, il lui a d’abord été fait un avertissement. Ensuite, il a reçu un second avertissement, ensuite il a été interdit de célébrer, puis déchu du sacerdoce. Finalement, quelques années plus tard, il a été excommunié, c’est-à-dire qu’on a jeté sur lui l’anathème. Il s’agit donc de la chute progressive de quelqu’un, qui l’a amené à l’état dans lequel il est maintenant. Pourtant, à chaque étape, l’Eglise donne à cet homme la possibilité de s’arrêter et de se repentir.
E. Gratcheva : L’opinion de la majorité des paroissiens de notre pays est que la situation est le résultat d’un plan politique. La Fédération de Russie est un état laïc, l’Eglise est séparée de l’état. Mais le patriarche de Constantinople ne cache même pas ses liens avec l’establishment politique de Grèce, de Kiev, avec Petro Porochenko, notamment. A votre avis, est-il probable que la Moscou politique se mêlera du conflit, y a-t-il un lien entre le fait qu’Alexis Tsipras cherche activement des sponsors aux Etats-Unis, ce qui se passe, et les mesures prises par le patriarche de Constantinople ?
Le métropolite Hilarion : Pour  nous, il est tout à fait évident que l’administration américaine est derrière les actes du Patriarcat de Constantinople. Les Américains ne s’en cachent pas, d’ailleurs. L’ambassadeur américain est sans cesse en consultations avec Monsieur Porochenko, un autre ambassadeur américain est constamment l’invité du patriarche Bartholomée, les liens sont très étroits. L’Amérique a intérêt à affaiblir l’Eglise orthodoxe russe car, comme le disait en son temps un politologue célèbre, Zbigniew Brzeziński, consultant de plusieurs présidents, après la chute de l’Union soviétique, l’Eglise orthodoxe russe est la principale force sur le territoire de l’ex-URSS, et l’Amérique doit par tous les moyens s’efforcer de l’affaiblir et de la détruire.
C’est ce qui se passe actuellement. Le Patriarcat de Constantinople, depuis les années, 1920, utilise les difficultés de l’Eglise orthodoxe russe, non pas pour la soutenir, mais, au contraire, pour lui porter des coups. Nous rapportons souvent, en ce moment, que dans les années 20, lorsque le patriarche Tikhon était aux arrêts, alors que l’état athée fermait les églises, fusillait les prêtres et les évêques, alors que le pouvoir avait créé le schisme des rénovateurs, le Patriarcat de Constantinople a soutenu ce schisme pendant plusieurs années. Nous avons des lettres du représentant du Patriarcat de Constantinople à un commissaire rouge, dans lesquelles il dit qu’il faut déposer le patriarche Tikhon, qu’il faut accorder des privilèges au Patriarcat de Constantinople, etc. L’histoire se répète aujourd’hui.
Au moment de la chute de l’Union soviétique, la même chose s’est produite : Constantinople a fait intrusion sur le territoire de l’Estonie, où nous avions une Eglise, il y a créé une structure parallèle, s’est mis à soutenir les schismatiques ukrainiens.
Maintenant, profitant des troubles politiques en Ukraine, profitant du conflit politique dans lequel l’Ukraine a été entraînée, Constantinople fait tout pour affaiblir l’Eglise orthodoxe russe et lui arracher l’une de ses parties intégrantes.
Demandons-nous pourquoi le Patriarcat de Constantinople ne se précipite-t-il pas pour accorder l’autocéphalie à l’Eglise américaine, par exemple ? L’Amérique n’est-elle pas un pays indépendant ? Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir en Amérique, pays indépendant, une Eglise indépendante ? Parce que Constantinople a des intérêts en Amérique, parce qu’il y a un archevêché. Donc, ils sont prêts à accorder avec joie l’autocéphalie à une Eglise qui n’est pas la leur, mais ils ne l’octroyeront jamais à une partie de leur Eglise.
C’est une politique lâche et perfide, réalisée grâce à l’argent américain, qui poursuit des objectifs politiques et qui nuit à toute l’Orthodoxie, pas seulement à l’Eglise orthodoxe russe.
E. Gratcheva : Monseigneur, pour conclure cet entretien, je ne peux pas ne pas mentionner une autre nouvelle venant du Patriarcat de Constantinople. Qu’est-ce que cette idée libérale, d’autoriser les prêtres à se marier une deuxième fois ?
Le métropolite Hilarion : Suivant les normes canoniques de l’Eglise orthodoxe, établies par les Conciles œcuméniques du Ier millénaire, le prêtre ne peut se marier. Un homme qui se prépare au sacerdoce peut se marier, mais il ne peut avoir été marié qu’une fois. S’il a été ordonné diacre ou prêtre, il ne peut plus contracter mariage, disent les canons de l’Eglise orthodoxe.
Bien plus, le sujet du second mariage des prêtres a été discuté pendant la préparation au Concile du Crète, et au Concile de Crète lui-même. Les représentants de Constantinople ont essayé de faire passer ce thème, mais les Eglises orthodoxes locales s’y sont fermement opposées.

Deux ans après le Concile de Crète, que Constantinople définit comme un Concile œcuménique, dont tout le monde devrait, selon Constantinople, observer les normes, ils transgressent eux-mêmes non seulement les normes des Conciles œcuméniques, mais aussi la règle fixée dans le document du Concile de Crète. Autrement dit, le patriarche de Constantinople se place au-dessus des Conciles de l’Eglise orthodoxe : il prend des décisions unilatérales, entrant en contradiction avec des siècles de tradition canonique orthodoxe, et ce n’est rien de moins que l’hérésie du papisme.

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