Le métropolite Hilarion de Volokolamsk a célébré la Divine liturgie au monastère du Mont (Terre Sainte)
Le 9 janvier 2019, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, qui effectue un pèlerinage en Terre Sainte avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, a célébré la Divine liturgie au monastère de la Mission orthodoxe russe. L’archipasteur a concélébré dans l’église de Tous-les-Saints avec l’archimandrite Alexandre (Elissov), chef de la Mission, les clercs de la Mission russe et ceux rattachés au monastère du Mont.
Les sœurs de la communauté et des pèlerins assistaient à l’office, au cours duquel des prières ont été dites pour l’unité de l’Église orthodoxe et pour que l’Église soit préservée des divisions et des schismes. La prière pour la paix en Ukraine a aussi été lue.
Le métropolite Hilarion a prononcé une homélie, commençant par transmettre à l’assistance la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille. Mgr Hilarion a déclaré être venu en pèlerinage et rencontrer le patriarche Théophile de Jérusalem pour discuter des affaires de l’Église. La suite de l’homélie a porté sur l’évangile du jour.
« Nous continuons à fêter la Nativité du Christ, et, dans le passage de l’Évangile de Marc lu aujourd’hui, nous avons entendu le Christ prononcer des paroles qu’Il a certainement redites à beaucoup d’occasions, car on les rencontre aussi dans les Évangiles de Mathieu et de Luc. Ce sont des paroles sur la foi : le Seigneur dit que même si nous n’avons qu’un peu de foi, elle est capable de transporter des montagnes. Certes, le Christ, comme souvent, s’exprime ici en métaphores, car Dieu n’attend pas que nous transportions des montagnes. Le Seigneur attend que nous ayons assez confiance en Lui pour que Sa volonté devienne la dominante de notre vie et que nous la bâtissions avant tout conformément à Sa volonté.
Le Sauveur a souvent parlé de la foi à Ses disciples. Lorsqu’on lui demandait une guérison, Il interrogeait très souvent d’abord : « Crois-tu que Je puisse faire cela pour toi ? » Une fois le malade guéri, le Christ le renvoyait souvent avec ces paroles : « Ta foi t’a sauvé, va en paix ». Le Christ ne dit pas : « Ma puissance t’a guéri » ou « la puissance de Dieu t’a guéri », mais « ta foi t’a sauvé », parce que le Seigneur attend de nous une fois ferme et forte.
Le Seigneur enseigne que quiconque prie avec foi recevra ce qu’il a demandé. Notre expérience de la prière montre pourtant que nous ne recevons pas toujours ce que nous avons demandé. Cela peut arriver pour plusieurs raisons : notre foi est trop faible, ou bien nous demandons quelque chose que nous ne devrions pas demander, ou bien la volonté de Dieu, dans ce cas précis, ne correspond pas à notre volonté humaine. Même si ce que nous demandons semble correspondre à la volonté divine, elle peut être différente. C’est pourquoi dans le « Notre Père » le Christ a inclus la demande « que Ta volonté soit faite ». Non pas ma volonté, mais la Tienne. C’est ainsi qu’Il priait Lui-même, tout près d’ici, au jardin de Gethsémani, lorsqu’Il disait : « Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de Moi ! Toutefois, non pas ce que Je veux, mais ce que Tu veux. » (Mt 26,39).
Il nous donnait ainsi un exemple de prière. Le Seigneur a prononcé cette prière, sachant qu’Il serait arrêté quelques instants plus tard, qu’Il serait ensuite traduit en justice et crucifié. Humainement, Jésus Christ avait peur de la mort, et Son âme était troublée, mais Il confia entièrement Sa volonté humaine à la volonté divine, parce qu’Il était Dieu-homme et que Sa volonté ne pouvait jamais entrer en conflit avec la volonté divine, mais était pleinement en harmonie avec elle. Même lorsque le Christ savait qu’Il aurait à souffrir cruellement, qu’Il s’affligeait et s’attristait humainement, Sa prière était telle que l’ont reproduite les évangélistes : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ».
Le Seigneur nous appelle à nous appuyer sur Sa sainte volonté, à croire en Lui profondément, sincèrement et avec le cœur comme en notre Père céleste qui a soin de nous, qui nous aime et qui, s’Il châtie, ne le fait pas par vengeance, mais pour nous donner une leçon, nous apprendre à devenir meilleurs, plus purs, plus lumineux. Toute souffrance que le Seigneur nous envoie, toute affliction, toute maladie ne nous sont pas envoyées pour autre chose que pour affermir notre foi.
Le Seigneur nous aide à avancer sur le chemin de la foi, mais Il attend que nous nous affermissions quotidiennement dans la foi.
Saint Philarète de Moscou, dans l’un de ses sermons sur la Nativité, dit que les mages venus de loin pour adorer le Sauveur, et les bergres, venus aussi L’adorer, nous offrent deux images : celle de la voie de la connaissance et celle de la voie de la foi. Les mages étaient des sages, ils avaient consacré leur vie à accumuler des connaissances. Mais aucune connaissance en soi ne peut mener à Dieu. On peut avoir lu quantité de livres, avoir retenu quantité de leçons, connaître de multiples langues, posséder plusieurs sciences, toutes ces connaissances ne peuvent mener à Dieu sans la foi. Or, la foi mène à Dieu aussi bien le sage que le simple. Elle ouvre les yeux spirituels de quiconque souhaite connaître et aimer Dieu.
Pour connaître et aimer Dieu, pour croire en Lui, il n’est pas nécessaire de beaucoup lire, d’apprendre des langues, il n’est pas obligatoire d’approfondir les sciences. Le Seigneur Lui-même se découvre à qui avance sur le chemin de la foi. En même temps, Il désire que notre foi soit consciente, et nous devons donc parfaitement connaître Sa doctrine, lire chaque jour le Saint évangile, et prêter attention aux paroles du Sauveur.
Que chacun se pose la question : lisons-nous tous les jours l’Évangile ? Sans doute que non. Peut-être même n’avons-nous pas ouvert l’Évangile depuis des semaines ou des mois. Il y a des gens qui, tout en étant orthodoxes, vous répondront qu’ils ne lisent jamais les Saintes Écritures. Si l’on leur demande s’ils ont un Évangile, ils vous diront que oui, « dans la bibliothèque ». Certains ne savent même pas qu’il s’agit d’un livre fait pour être lu. Ils pensent que l’Évangile est quelque chose comme un souvenir qu’on peut acheter, offrir et ranger sur l’étagère. C’est pourtant le livre qui nous apprend qui était Jésus Christ, comment Il était, ce qu’Il pensait, ce qu’Il enseignait, quels miracles Il fit, comment Il souffrit, comment Il se conduisit devant le tribunal, comment Il mourut sur la Croix et comment Il ressuscita des morts. C’est ce que nous lisons dans les Évangiles de Mathieu, de Marc, de Luc et de Jean. Chacun des évangélistes a raconté la même histoire, mais chacun à sa manière. Ce qui nous permet, à travers les yeux de quatre témoins, de voir ce qui se passait sur cette terre sainte pour le salut de chacun de nous.
C’est pourquoi je vous appelle tous, et pas seulement les membres du clergé, nos mères et nos sœurs moniales, mais aussi les pieux laïcs venus ici vénérer les lieux saints où vécut notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, à lire tous les jours l’Évangile, à entendre les paroles de notre Seigneur Jésus Christ, à contempler Sa face divine. Cette lecture nous découvrira chaque jour quelque chose de nouveau. Chaque jour elle approfondira notre connaissance de Dieu, affermira notre foi, parce que par cette lecture nous entrerons en contact avec le Seigneur Jésus Lui-même. »
En souvenir de cette journée, Mgr Hilarion a offert à la bibliothèque du monastère les six tomes de son ouvrage Jésus Christ. Sa vie, Sa doctrine.
Le métropolite s’est ensuite adressé aux moniales : « Vous savez bien que ce n’est pas le lieu qui rapproche l’homme de Dieu. On peut être loin d’ici et pourtant vivre avec le Christ. On peut vivre sur les lieux saints et avoir le cœur plein d’inquiétudes, agité des soucis du quotidien. Le Seigneur vous appelle à vivre de Sa vie, pour que Son saint nom, le nom du Seigneur Jésus Christ, vous le portiez dans vos cœurs et le répétiez inlassablement dans votre esprit et dans votre cœur, pour que vous sentiez toujours Sa divine présence, pour que nous approfondissiez la connaissance de Dieu... »
Ensuite, le chef de la Mission orthodoxe russe à Jérusalem, l’archimandrite Alexandre (Elissov), a remercié Mgr Hilarion d’être venu célébrer au monastère du Mont.