Le métropolite Hilarion de Volokolamsk a célébré la Liturgie selon l’ancien rite, à l’église moscovite de l’Intercession de la Mère de Dieu de Roubtsovo
Le 15 mars 2020, 2e dimanche du Grand Carême, dimanche de saint Grégoire Palamas, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, président de la Commission chargée des paroisses d’ancien rite et de l’interaction avec les vieux-croyants, a célébré la Divine liturgie à l’église de l’Intercession de la Mère de Dieu de Roubtsovo, où fonctionne le Centre patriarcal de tradition liturgique russe ancienne.
L’archipasteur a concélébré selon l’ancien rite avec l’archiprêtre Ioann Mirolioubov, recteur de la paroisse, secrétaire de la Commission chargée des paroisses d’ancien rite et de l’interaction avec les vieux-croyants ; le prêtre Daniïl Khokhonia, recteur de la paroisse Saint-André de Rostov-sur-le-Don ; le prêtre Maxime Atamanov, clerc de l’église Saint-Jacques-de-Zébédée, le clergé des paroisses d’ancien rite du Patriarcat de Moscou, les clercs de la paroisses.
Le principal tuteur du Centre de tradition liturgique russe ancienne, V. S. Iakounine, et son assistant, M. A. Iakounine, assistaient à l’office, pendant lequel l’archipasteur a consacré lecteurs plusieurs servants d’autel, et récité la prière pour la paix en Ukraine.
A la fin de l’office le métropolite Hilarion a salué l’archiprêtre Ioann Mirolioubov, puis a prononcé une homélie sur le thème de la fête de saint Grégoire Palamas.
« Saint Grégoire, archevêque de Thessalonique, vivait à l’époque où Constantinople était agitée par des controverses sur la nature de la lumière divine : qu’est-ce que la lumière vue sur la montagne de la Transfiguration, qui illumina les trois disciples, montés avec le Sauveur. Les uns disaient que c’était une lumière matérielle ordinaire, comme la lumière du soleil, peut-être un peu plus vive. D’autres affirmaient que cette lumière était immatérielle, spirituelle, qu’en elle demeurait la Divinité.
Pourquoi était-il si important de comprendre la nature de la lumière divine ? Parce que durant des siècles, les ascètes chrétiens avaient contemplé cette lumière, pendant la prière, pendant la liturgie ou lorsqu’ils s’en allaient au désert. Leur expérience personnelle de la prière leur montrait que cette lumière luisait dans le cœur de l’homme, et n’était pas d’origine matérielle, mais spirituelle.
Saint Grégoire Palamas, qui avait reçu son éducation monastique au Mont Athos, entendu dire que la lumière iradiant du Seigneur Jésus Christ était une simple lumière physique, matérielle, se dressa contre cette doctrine erronée, lui opposant la sienne : cette lumière était d’origine divine, Dieu Lui-même s’y rendait visible dans sa manifestation. Les conciles qui eurent lieu à Constantinople pour discuter de cette question, se rangèrent à l’opinion de saint Grégoire, rejetant la doctrine de ceux qui affirmaient le contraire.
Ce n’est pas par hasard, que l’Église a institué une fête de saint Grégoire Palamas, le second dimanche de Carême. Le premier dimanche, on célèbre le Triomphe de l’Orthodoxie, triomphe des icônes, on glorifie ceux qui, par leur vie et par la confession de leur foi ont défendu la vénération des icônes à l’époque de l’iconoclasme. Aujourd’hui, on célèbre un autre triomphe de l’Orthodoxie, glorifiant celui qui défendit la doctrine de l’Église sur la lumière divine et ne laissa pas une fausse doctrine s’introduire dans les cœurs et dans les esprits.
Pourquoi est-ce si important pour nous ? Aujourd’hui aussi, nous pouvons toucher à la lumière divine, par la prière, par la pénitence, par nos efforts du Grand Carême, et, bien plus, par le Sacrement de la communion au Corps très-pur et au Sang précieux de notre Seigneur Jésus Christ. Comme le dit l’apôtre Paul, « ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8,38-39). En communiant aux Saints Mystères du Christ, par l’ensemble de la vie de l’Église, nous communions à l’amour de Dieu.
Je salue aujourd’hui la communauté de cette sainte église, où l’office est célébré selon l’ancien rite. Je félicite le recteur de l’achèvement d’une nouvelle tranche de travaux de restauration, plus exactement de la reconstruction de la maison paroissiale, que nous irons bénir ensuite.
Je souhaite que la grâce de Dieu soit toujours présente ici, dans ce centre de la tradition liturgique russe ancienne, que la vie paroissiale s’y développe activement. On vient ici pour découvrir le rite ancien, et j’aimerais que ce centre spirituel et culturel permette à tous ceux qui le souhaitent d’étudier le chant neumatique, le slavon, la tradition liturgique ancienne, de découvrir le patrimoine spirituel hérité de nos ancêtres. J’espère qu’il deviendra un lieu d’où rayonnera dans toute la Sainte Russie l’amour de la tradition ancienne. »