Le patriarche Cyrille a célébré la Divine liturgie au monastère Saint-Daniel en l’honneur des saints Daniel de Moscou et Alexandre Nevski
Le 12 septembre 2020, fête de l’invention des reliques de saint Daniel de Moscou (1652) et de la translation des reliques de saint Alexandre Nevski (1724), le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a célébré la Divine liturgie à l’église de la Trinité du monastère Saint-Daniel de Moscou.
Sa Sainteté concélébrait, notamment, avec : le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou ; le métropolite Denis de Voskressensk, chancelier du Patriarcat de Moscou, premier vicaire du patriarche pour la ville de Moscou ; l’archevêque Léonide de Vladikavkaz et d’Alana, vice-président du DREE ; l’évêque Alexis, supérieur du monastère Saint-Daniel ; les vices-président et collaborateurs du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou ayant rang ecclésiastique, les moines du monastère Saint-Daniel et des clercs moscovites.
L’office, retransmis à la télévision et sur le site officiel de l’Église orthodoxe russe patriarchia.ru, était chanté par le chœur du monastère Saint-Daniel. Des personnalités officielles y assistaient.
Après la litanie instante, le primat de l’Église orthodoxe russe a prié pour la fin de l’épidémie de coronavirus.
A la fin de la liturgie, Sa Sainteté a prié devant la châsse contenant des reliques de saint Daniel de Moscou et de saint Alexandre Nevski, avant de prononcer une homélie, commençant par souhaiter une bonne fête à l’assistance.
« Le prince Daniel est une personnalité unique dans l’histoire russe. La Russie était alors scindée en domaines féodaux, et chaque prince était souverain de son apanage. Diriger un état et devenir saint, c’est réunir en une sainte personnalité des éléments incompatibles. En effet, qu’est-ce que le pouvoir ? Le pouvoir est une puissance. Dans beaucoup de langues européennes, c’est le même mot qui désigne ces deux concepts. Il ne peut y avoir de pouvoir sans démonstration de force. Qu’est-ce que la force ? C’est la capacité à contraindre d’autres personnes à accomplir la volonté d’un dirigeant. Or, on sait par quels moyens s’exerçait cette contrainte, dans l’histoire : par la mort, la torture, l’emprisonnement ; Dieu sait par quelles souffrances le pouvoir contraignait ses sujets à faire sa volonté ! Cela se faisait particulièrement sentir au Moyen Âge, quand il n’existait pas encore de normes juridiques capables de limiter l’arbitraire, et que le dirigeant pouvait faire ce qu’il voulait de ses sujets. C’est dans ce contexte historique que surgit une personnalité comme celle du prince Daniel de Moscou, entré dans l’histoire non comme un dirigeant fort et menaçant, mais comme un saint père, un saint homme, humble, dans lequel monachisme et principauté s’alliaient harmonieusement.
Une personnalité unique, en vérité ! Il a pris soin de Moscou, comme s’il avait perçu sa gloire ultérieure. Il a veillé sur Moscou, il a investi des moyens matériels dans sa prospérité, il a assuré sa sécurité. Mais surtout, il se préoccupait de la vie spirituelle des habitants. C’est lui qui a fondé le premier monastère de Moscou, sur les lieux où nous nous trouvons. Passant devant ce monastère, adressons-lui nos prières. Beaucoup le prient, et il faut le faire, pour notre capitale, pour Moscou, et pour tout le pays.
Le prince Daniel a été un exemple étonnant d’humilité, de grandeur d’âme, de douceur dans la direction des affaires de l’état. Il n’y a sans doute pas d’autre exemple semblable dans l’histoire russe. Cette union étonnante de l’incompatible, on l’associera avant tout au nom du pieux prince Daniel de Moscou.
Combien l’exemple d’un seul peut être édifiant ! Le prince Daniel est un exemple pour les hommes d’état, et un exemple pour nous, hommes d’Église, hiérarques, clercs, laïcs, parce qu’il montre l’exemple de la vraie sainteté. Il prouve que ni les obligations professionnelles, ni la position dans la société ne peuvent justifier le manque de volonté d’aspirer à appliquer l’idéal moral chrétien. Saint Daniel a démontré que ni le pouvoir, ni les biens matériels, ni la domination sur les hommes n’empêchaient ceux qui ont accueilli le Christ de tout cœur, qui croient profondément et sincèrement en Lui de vivre selon la loi divine salutaire.
Que la mémoire de saint Daniel de Moscou aide chacun de nous au moment où il sera tenté de se dire : « Qu’il est difficile de faire son salut ! Comment est-ce possible dans le contexte actuel, et surtout dans ma position ! » L’exemple de saint Daniel est la réponse à ces questionnements. Que par ses prières s’affermisse notre patrie, que la foi orthodoxe soit préservée, et que la bénédiction de Dieu soit attirée sur la capitale et sur ce saint monastère. Amen. »
Ensuite, le patriarche Cyrille a félicité le métropolite Hilarion de Volokolamsk, qui fêtait le 25e anniversaire de son entrée au Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou en tant que collaborateur. En souvenir de ce jour, il lui a offert une croix et un encolpion. « Que Dieu vous aide », a-t-il ajouté.
Chaque moine du monastère Saint-Daniel a reçu des mains du patriarche un recueil de ses homélies.