Le métropolite Hilarion : la Mère de Dieu nous est donnée comme Médiatrice céleste et souveraine, qui intercède pour notre salut
Le 21 septembre 2020, fête de la Nativité de la Mère de Dieu, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés.
Des prières ont été dites pour la fin de l’épidémie de coronavirus. A la fin de l’office, le métropolite a prononcé une homélie :
« Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit !
Bonne fête à tous, chers pères, frères et sœurs, bonne fête de la Nativité de la Mère de Dieu, première fête de l’année liturgique.
La Tradition de l’Église rapporte que la Très-Sainte Vierge naquit de Joachim et d’Anne, un couple resté longtemps sans enfants. Joachim était prêtre au temple de Jérusalem. Parce qu’il n’avait pas d’enfant, il faisait l’objet des calomnies de ses confrères, car, en Israël, ne pas avoir d’enfants était considéré comme un châtiment divin, une nombreuse descendance étant perçue comme une bénédiction du Seigneur. Être sans enfants n’était pas seulement un malheur pour la famille, c’était aussi une honte : Dieu, croyait-on, avait rejeté ceux auxquels il n’avait pas donné d’enfants.
Comme cette approche est éloignée de celle d’aujourd’hui, du regard que nos contemporains portent sur leur propre vie et sur leurs enfants ! Peu nombreux sont ceux qui considèrent les enfants comme une bénédiction divine. La plupart des gens planifient leur vie de façon à ce que les enfants naissent non quand Dieu veut, mais quand ils le souhaitent, quand ils se sentent mûrs, quand, à leur avis, les conditions sont remplies pour cela. Bien souvent, on remet à plus tard la naissance d’enfants, et, lorsque vient ce « plus tard », quand on désire un enfant, d’autres circonstances l’empêchent, notamment les difficultés d’ordre physiologique qui se sont accumulées au cours des ans.
Chez les Israélistes, il n’en était pas ainsi. Les enfants naissaient quand Dieu les donnait. Personne ne gênait le processus de la conception. Mais si Dieu avait donné la stérilité à un couple, c’était considéré comme un châtiment. En regardant le couple, les gens se demandaient pour quelle faute grave et inconnue Dieu les privait de descendance.
Joachim et Anne avaient souffert durant des années de ne pas avoir d’enfants. Joachim priait, mais sa prière, à première vue, restait sans réponse, car le Seigneur gardait Sa miséricorde pour le moment où ce couple serait tout à fait mûr à accueillir cet enfant, et, surtout, pour le temps où l’humanité serait prête à recevoir le Seigneur et Sauveur, qui naîtrait de cette étonnante enfant née sur le tard.
Anne conçoit un enfant de Joachim. Elle met au monde une fille, et la Tradition rapporte que Marie passa son enfant dans le temple, à prier et à lire l’Écriture. Elle grandit, et on la donne de bonne heure en mariage à Joseph, qui, étant son mari légitime, doit veiller sur sa virginité. L’Évangile rapporte la visite de l’archange Gabriel, l’annonce de sa conception miraculeuse, sans l’aide d’un homme, et de la naissance d’un Enfant qui sera le Sauveur du monde.
Cette histoire, nous en faisons mémoire tout au long de l’année liturgique, par le biais des fêtes mariales.
Pourquoi Dieu a-t-il voulu que les parents de la Mère de Dieu restent si longtemps stériles ? Pour répondre à cette question, il faut relire les récits de l’Ancien Testament, depuis la Genèse, avec l’histoire d’Abraham, resté stérile jusqu’à 100 ans, sa femme Sarah en ayant 90. Quand toute espérance humaine d’avoir une descendance disparaît, Dieu leur fait voir Sa miséricorde. Il dit à Abraham qu’il aura une descendance, aussi nombreuse que le sable de la mer. Il le dit à un homme qui, physiquement, ne pouvait plus donner la vie à un être humain depuis longtemps.
Dieu a voulu que ceux qu’Il a choisi et prédestiné à être la préfiguration de Son Fils naissent miraculeusement. Dès leur naissance, le miracle et la miséricorde de Dieu sont manifestés non seulement aux parents, mais au genre humain.
Comme Abraham est devenu le père de tous les croyants, le Seigneur Jésus-Christ, né de la Très-Sainte Vierge marie, est le Père de tous ceux qui ont cru en Lui, de tous ceux qu’Il conduit sur la voie du salut. Sa naissance en ce monde fut miraculeuse, mais la naissance de celle dont Il devait naître fut aussi étonnante, dépassant l’entendement humain.
Aujourd’hui, glorifiant cet évènement, la Nativité de la Mère de Dieu, fille d’Anne et de Joachim, nous remercions Dieu de nous avoir fait la grâce d’être membres de l’Église du Christ. Nous remercions le Seigneur de nous avoir donné la Très-Sainte Mère de Dieu comme Médiatrice céleste, comme Souveraine, intercédant pour notre salut, à laquelle nous pouvons toujours adresser nos prières. La Mère de Dieu entend nos prières. Par la sienne, Dieu nous donnera ce qui est nécessaire à notre salut. Même si le don de Dieu se fait attendre très longtemps, comme pour Abraham et Sarah, qui ont attendu des années leur descendance, continuons à prier ardemment Dieu, espérant en Sa Sainte volonté.
Prions la Mère de Dieu de nous garder de tout mal, de garder nos proches, notre ville, notre patrie et le monde entier, de nous protéger de son omophore et d’intercéder pour nous devant le trône du Roi des cieux, son divin Fils, le Seigneur Jésus-Christ. Amen. Bonne fête à tous ! »