Le métropolite Hilarion a célébré la solennité de Pâques










































Dans la nuit du 24 avril 2022, fête de la Résurrection de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré les offices de Pâques – office de minuit, procession, matines pascales et Divine liturgie de saint Jean Chrysostome – à l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés de Moscou, avec le clergé de la paroisse.
Les offices étaient chantés par le chœur synodal de Moscou.
Avant la procession, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie :
« Nous sommes réunis pour glorifier notre Seigneur Jésus Christ, ressuscité des morts, pour goûter la joie pascale que nous ressentons chaque fois qu’il est question de la Résurrection du Christ.
L’an dernier, nous nous demandions comment nous réjouir alors que tant de gens mouraient de maladie. Aujourd’hui, la question se pose aussi : comment se réjouir alors que des soldats meurent au champ de bataille, alors que des milliers de personnes n’ont plus de toit et qu’il y a tant de souffrances autour de nous ? De quoi se réjouir et pourquoi se réjouir ?
On ne vient pas à l’église pour oublier les souffrances des hommes. On y vient pour communier à la joie dont le Seigneur a dit aux apôtres que « personne ne pourra vous l’enlever » (Jn 16,22). C’est cette joie, dont la source est Dieu Lui-même, qui vient dans nos cœurs.
Les hommes ont toujours célébré Pâques, même dans les circonstances les plus difficiles et les plus tragiques. Dans les camps staliniens, les évêques, les prêtres, les laïcs orthodoxes, détenus dans des conditions effroyables, se réunissaient néanmoins en cachette de leurs geôliers pour glorifier le Christ ressuscité. Beaucoup de ceux qui ont participé à ces offices secrets ont témoigné n’avoir jamais éprouvé dans leur vie, même en liberté, même quand Pâques était célébrée avec toute la solennité requise.
Ceux de nous qui se souviennent de l’époque soviétique, quand tout était fait pour arracher la foi du cœur de la population, se rappellent de ce qui se passait à Pâques, quand les gens se rassemblaient non seulement à l’église, mais dans les rues, les ruelles, par milliers, par dizaines de milliers, se tenant avec leurs cierges. Ceux qui y étaient ne peuvent oublier cette mer d’hommes et de feux. Ceux qui ne l’ont pas vécu ne pourront sans doute jamais comprendre comment, malgré les cruelles persécutions, alors que la machine de l’État s’employait à tuer en l’homme la foi, cette foi est restée vive. Les foules venaient pour répondre « En vérité, il est ressuscité », à l’exclamation du prêtre : « Le Christ est ressuscité ! ».
Nous croyants, n’avons pas besoin de preuves de la résurrection du Christ. Nous le savons par expérience, car nous avons rencontré le Christ dans notre vie. Mais il y a des gens qui ne croient ni en la Résurrection du Christ, ni même en l’existence de Dieu. C’est leur droit, leur affaire, et c’est aussi leur malheur. Pour leur porter témoignage de la Résurrection du Christ, nous commençons notre office non à l’église, mais hors de ses murs. Nous faisons le tour de l’église et, devant ses portes closes, nous commençons l’office pascal, c’est là que nous proclamons pour la première fois que le Christ est ressuscité. Ensuite, nous entrons dans l’église inondée de lumière, où nous continuons à célébrer cette solennité.
A la fin des matines, nous lisons l’homélie pascale de saint Jean Chrysostome. Ensuite, nous revêtons des ornements rouges, car notre joie a été payée cher, au prix du sang de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, qui souffrit, mourut et ressuscita pour notre salut.
C’est avec ces sentiments que nous glorifions aujourd’hui notre Seigneur Jésus Christ ressuscité. Conservons la joie de cette fête pour de nombreux jours, pour des semaines et pour des mois, partageons-la avec ceux qui en sont privés : ceux qui souffrent, les malades, les affligés. Que leur cœur s’emplisse de la joie que personne ne pourra nous enlever. Amen. »
Le métropolite Hilarion et les clercs concélébrants ont lu l’évangile en grec, anglais, français, espagnol, latin, slavon d’église et russe.